Philippe le Bel et la Flandre Le traité d'Athis-sur-Orge
Publié le 04/09/2013
                            
                        
Extrait du document
                                Tandis que Robert de Béthune entre en possession de l'héri-tage de son père, le comté ré-cupère Lille, Douai et Orchies, conquises en 1304 par Phi¬lippe le Bel, mais qui conti¬nueront à être administrées par le roi tant que toutes les clauses du traités ne seront pas exécutées. Les Flamands doivent payer de très lourdes indemnités de guerre, quatre cent mille livres tournois en quatre ans, et sont contraints de s'engager à entretenir pen¬dant un an un contingent fran¬çais de cinq cents hommes — le financement de l'entretien de cette armée d'occupation se montant à cent mille livres. Par ailleurs, ils devront verser au roi une rente de vingt mille livres, assise sur les biens fon-ciers de la famille de Dampier-re hors de Flandre. Les cinq grandes villes rebelles, Gand, Bruges, Ypres, Lille et Douai, devront abattre et raser leurs murailles pour toujours. Bru¬ges a droit à un traitement par-ticulier : Philippe le Bel n'a pas oublié les terribles « Matines de Bruges « de mai 1302, du-rant lesquelles une centaine de ses soldats ont été assassi¬nés. En guise de punition col¬lective, trois mille Brugeois
                                «
                                                                                                                            faveur 	du 	parti 	du 	Capétien 	
est 	accentué 	au 	mois 	de 	fé	
vrier 	par 	l'arrivée 	de 	deux 	des 	
meilleurs 	juristes 	du 	royaume : 	
.
                                                            
                                                                                
                                                                    l'archevêque 	de 	Narbonne, 	
Gilles 	Ayœlin, 	et 	l'évêque 	
d'Auxerre, 	Pierre 	de 	Mornay.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Le 	
20 	février 	1305, 	un  accord 	
est 	trouvé, 	que 	deux 	envoyés 	
du 	roi en  Flandre  se chargent 	
de 	faire 	accepter 	aux  villes.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Les 	
nobles 	et 	les 	bourgeois 	fi	
nissent 	par 	prêter 	serment,  à 
des  conditions  si dures 	
qu'elles 	
sont 	cachées  au 	peuple 	-qui 	
devra 	payer 	! Après 	une 	tenta		
tive 	de 	refus, Bruges 	et 	Ypres 	
se 	résignent	: leur 	faiblesse 	est 	
telle 	qu'elles 	ne 	peuvent 	se 	
permettre 	une 	nouvelle 	guerre, 	
LA 	PUNITION 	
DE 	BRUGES 	
Outre 	les 	clauses 	du 	traité 	
d'Athis-sur-Orge 	auxquelles 	elle 	doit 	se 	conformer, 
la 	
population 	de 	Bruges 	se 	
voit, 	en 	réparation 	du 	crime 	
des 	« Matines» 	de 	mai 	1302, 	
moralement 	sanctionnée 	
et 	condamnée 	à faire 	pénitence 	selon 	le 	bon 	
vouloir 	de 	Philippe 	IV 	le 	Bel.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
« Le 	devant 	dit 	notre 	sire 	le 	roi 	pourra 	punir 	trois  mille 	personnes 	de 	la ville 	de 	
Bruges 	et 	du 	terroir 	d'icelle, 	celles 	qui  lui 	sembleront 	les 	plus 	coupables 	des 	méfaits 	
passés	, c'	est 	à  savoir 	par 	voyages 	et 	par 	pèlerinages 	: 
mille 	outre-mer 	[en 	Terre 	
sainte)  s'il lui 	plaît	, 	
et 	deux 	mille  où 	il lui 	plaira 	
mieux 	en 	deçà 	de 	la mer, 	
et 	tant 	comme 	il lui  plaira.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Lesquelles 	personnes 	seront 	
contraintes 	par 	le 	devant 	
dit 	monseigneur 	Robert 	de 	
Flandre 	et 	par 	ses 	frères, 	
par 	les 	nobles	, les 	bonnes 	
villes 	et 	les 	gens 	de 	Flandre 	
à faire 	les  voyages  ou 	les 	
pèlerinages 	dont 	notre 	sire 	le 
roi 	
les 	chargera 	dans 	les 	trois 
mois 	
que 	le 	dit 	monseigneur 	
Robert 	de 	Flandre 	ou 	ses 	
successeurs 	en 	seront 	requis 	
dudit 	notre 	seigneur 	le  roi.
                                                            
                                                                                
                                                                    	» 	
laquelle 	serait 	désastreuse 	
pour 	leur 	économie	.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Le  7 mars, 	
le 	comte 	Gui 	de 	
Dampierre 	meurt	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Aussitôt, 	
Philippe 	le  Bel 	libère 	son  fils, 	
Robert 	de 	Béthune, 	désormais 	
comte 	de 	Flandre, à 	qui 	il rend 	
son 	fief	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les 	villes 	flamandes 	
ont 	le 	net 	sentiment 	que 	le 	roi 	
et 	le 	comte 	se 	réconcilient 	sur 	2 	leur 	dos.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le 	traité 	signé 	le 	23 	~ 	
juin, 	jour 	de 	la 	Pentecôte, 	à 	~ 	
Athis-sur-Orge 	les 	conforte 	~ 	
dans 	cette 	conviction	.
                                                            
                                                                        
                                                                    	"' 
~ 	
Une« 	paix 	
de 	misère» 	
2 	
Tandis 	que 	Robert 	de 	Béthune 	] 	
entre 	en possession 	de 	l'héri-	"' 	
tage 	de 	son  père, 	le 	comté 	ré	
cupère 	Lille, 	Doua i 	et 	Orchies, 	
conquises 	en 	1304 	par 	Phi	
lippe 	le 	Bel, mais 	qui 	conti	
nueront 	à 	être 	administrées 	
par 	le 	roi 	tant 	que 	toutes 	les 
clauses 	
du 	traités 	ne 	seront 	
pas  exécutées.
                                                            
                                                                                
                                                                     Les Flamands 
doivent 	payer 	de 	très 	lourdes 	
indemnités 	de 	guerre, 	quatre 	
cent 	mille 	livres 	tournois 	en 	
quatre 	ans, 	et 	sont 	contraints 	
de 	s'engager  à 	entretenir 	pen	
dant 	un 	an 	un 	contingent 	fran	
çais 	de 	cinq 	cents 	hommes 	-le 	
financement 	de 	l'entretien 	de 	
cette 	armée 	d'occupation 	se 	
montant 	à cent 	mille 	livres	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Par 	
ailleurs,  ils 	devront 	verser 	au 	
roi une 	rente 	de 	vingt 	mille 	
livres,  assise  sur les 	biens 	fon	
ciers 	de 	la famille 	de 	Dampier-	
re hors 	de 	Flandre.
                                                            
                                                                                
                                                                     Les 	cinq 	
grandes 	villes 	rebelles,  Gand, 
Bruges,  Ypres, 
Lille 	et 	Douai, 	
devront 	abattre 	et 	raser leurs 	
murailles 	pour 	toujours	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Bru	
ges a 	droit 	à un 	traitement 	par	
ticulier: 	Philippe 	le  Bel  n'a pas 	
oublié 	les 	terribles 	«Matines 	
de 	Bruges 	» de 	mai 	1302	, du	
rant 	lesquelles 	une 	centaine 	
de 	ses 	soldats 	ont 	été 	assassi	
nés.
                                                            
                                                                                
                                                                    	En 	guise 	de 	punition 	col	
lective	, trois 	mille 	Brugeois 	
devront 	partir 	en 	pèlerinage 	-
une 	
ponction 	démographique 	
énorme 	qui 	représente 	près 	
lflBlllEOITIONS iW!!!	ATLAS 	
de 	dix 	pour 	cent 	de 	la 	popula	
tion 	de 	la 	cité 	et 	risque 	d'en	
traîner 	des 	conséquences 	éco	
nom	iques 	graves.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Seuls 	les 	
leliaerts 	(les 	« gens 	des 	lys 	»).
                                                            
                                                                                
                                                                    	
fidèles 	au  roi,  s'en 	tirent 	à bon 	
compte 	: ils 	seront 	indemnisés 	
et 	exemptés 	des 	impôts 	desti	
nés  au 	paiement 	des 	domma	
ges 	de 	guerre .
                                                            
                                                                                
                                                                    
Quant  à 
Philippe 	le 	Bel, 	il se 
réserve 	
quelques 	garanties  sur 
l'exécution 	
du 	traité	.
                                                            
                                                                                
                                                                     Jusqu	'à ce 	
qu'il 	ait 	tout 	obtenu, 	il garde  les 	
châtellenies 	de 	Béthune	, de 	
Lille 	et 	de 	Douai,  ainsi 	que 	les 
châteaux 	
de 	Cassel 	et 	de 	Cour	
trai.
                                                            
                                                                                
                                                                     Enfin, 	le 	comte 	Robert 	de 	
Béthune 	s'engage  à se 	sou	
mettre 	à une  sentence 	d'ex	
communication 	du 	pape 	au 	cas 	
où 	il ne 	respecterait  pas 	l'ac	
cord 	d'Athis	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les 	Flamands 	
jugent 	inique 	cette 	« paix 	de 	
misère	».
                                                            
                                                                                
                                                                    	Leur 	réaction  augure 
mal 	
de 	l'avenir	:  à  son 	retour 	en 
Flandre,  Robert 	
de 	Béthune  ne 
parviendra  pas à convaincre  les 	
villes	, qui 	réfutent 	un 	traité 	
conclu sans elles 	et 	refusent 	de 	
le ratifier .
                                                            
                                                                                
                                                                    La 	question 	de 	Flan	
dre 	est loin  d'	être 	réglée  ....
                                                                                                                    »
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