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Philon d'Alexandrie et les thérapeutes

Publié le 14/10/2013

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Quand, en 30 avant Jé¬sus-Christ, l'Égypte passe sous la domination ro¬maine, elle est déjà for¬tement hellénisée, du moins en ce qui concerne les élites. Les Grecs ne sont toutefois pas les seuls à avoir été privilé¬giés par la dynastie des Ptolémées. D'autres com¬munautés, tels les Juifs, peuvent espérer se his¬ser au sommet de la hié¬rarchie et même, pour les plus importants d'en¬tre eux, porter le titre très prisé de « Makédo-ne « (Macédonien) en souvenir de l'origine des premiers conquérants.

« lieu, bien intégré à la société de son époque au point d'en oublier parfois ses propres ra­ cines.

Deux de ses neveux fe­ ront d'ailleurs une brillante carrière au sein de l'Empire romain : Marcus Julius Alexan­ der, qui épousera Bérénice, fille d'Hérode Agrippa 1•', qui inspirera Racine et Corneille ; Tibérius Julius Alexander, qui sera préfet du prétoire, après avoir été préfet d'Égypte, non sans avoir poussé le sens du dévouement à l'Empire ro­ main jusqu'à abjurer sa reli­ gion d'origine .

Ce n'est pas le cas de Philon.

Globalement favorable à Ro­ me, qu'il considère comme la maîtresse de l'univers, il reste un juif convaincu , soucieux d'œuvrer pour la protection du culte juif par Rome.

C'est en ce sens qu'il participe à l'ambassade auprès de Cali­ gula après les persécutions antijuives menées par le pré­ fet d'Égypte Flaccus en 39-40.

Mais, sa défense du judaïsme passe surtout par son œuvre intellectuelle.

Si une partie de celle-ci (Contre Flaccus, Am­ bassade auprès de Caligula) traite des événements politi­ ques, l'ensemble vise à mieux comprendre la religion hé­ braïque et à la présenter de manière positive, surtout au­ près de la communauté intel­ lectuelle hellénique, en l'abor­ dant par le biais de la philoso­ phie grecque.

Philon ne se contente donc pas d'appli­ quer des principes, mais pro­ pose une réflexion dynami­ que visant à approcher d'en­ core plus près les chemins de Dieu, comme le font, selon lui, les thérapeutes.

Les thérapeutes : une communauté idéale M ais qui sont ces théra­ peutes dont Philon dé­ crit la vie dans son livre De vi­ ta contemplativa ? Les com­ mentateurs se sont beaucoup interrogés sur l'identité de ces hommes et femmes, connus uniquement par l'œuvre du philosophe d'Alexandrie.

Dé­ jà dans !'Antiquité, Eusèbe de Césarée (260-340) réfléchis­ sait sur leur identité et pro­ posait de voir en eux l'Église des premiers chrétiens.

Plus récemment, certains histo­ riens ont suggéré qu'il pou­ vait s'agir d'une communau­ té d'esséniens .

Mais cette hy­ pothèse est loin de remporter l'adhésion générale.

D'autres ont alors émis l'idée que ces thérapeutes ne seraient en fait qu'une utopie ou du moins une idéalisation de Philon, qui aurait cherché par ce biais à faire passer un cer­ tain nombre de ses valeurs morales.

L'adhésion de Philon aux mœurs et aux principes de vie adoptés par les thérapeutes est en tout cas clairement af­ fichée.

A ses yeux, ce sont de «vrais philosophes », en ce sens que leur ligne de vie les amène à se transformer, à marcher sur le chemin de la sagesse.

Résidant essentielle­ ment dans le Delta, quelque part entre le lac Maréotis et la Méditerranée, ils vivent en communautés mixtes, mais respectent la solitude.

Ils les intègrent quand ils ont déjà atteint un certain âge et adoptent alors de nouvelles manières de vivre, sobres et exigeantes, matérielles et spi­ rituelles, que Philon décrit avec d'amples détails.

La « philosophie » des thérapeutes E tre thérapeute implique d'adhérer à une nouvelle philosophie de vie, impulsée par la lecture de la Torah, mais aussi par toute une ré-. »

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