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Plan Marshall

Publié le 17/01/2022

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Programme de reconstruction européenne (European Marshall Recovery Program). DES DOLLARS AU SECOURS DE L'EUROPE. Le 5 juin 1947, le Secrétaire d'Etat américain Marshall prononce à Harvard un discours dans lequel il propose un plan d'assistance à l'Europe. Conformément à la doctrine de Truman, qui considère que la misère est la grande cause du succès du communisme, les Etats-Unis proposent à l'Europe en ruines une aide économique sans contre-partie. L'URSS, qui craint "l'impérialisme économique yankee", refuse et pousse ses alliés à en faire autant. Les seize, puis dix-huit pays qui acceptent forment, en avril 1948, l'OECE (Organisation Européenne de Coopération Economique), chargée de répartir les fonds : 12 milliards de dollars entre 1948 et 1951, dont 26% au Royaume-Uni et 20% à la France. Les gouvernements s'engagent à stabiliser leur monnaie ; ils présentent un plan de redressement et adhèrent au système économique américain, tandis que les capitaux américains pénètrent en Europe. Le Plan Marshall est une des raisons du décollage économique, le take-off des années 50-60. Il a contribué à forger une image positive du capitalisme et de l' American Way of Life.

« DES RUINES AU REDRESSEMENT En mai 1945 , l'Europe n'est plus que l'ombre d'elle-même .les destructions sont considérables.

les productions agricoles et industrielles ont dangereusement chuté .

Du fait de la redéfinition des frontières , des millions de réfugiés s'ajoutent aux prisonniers et aux déportés regagnant leur patrie .

les difficultés de ravitaillement et la crise financière de 1947 se doublent bientôt d 'une crise sociale .

Si la gravité de la situation a parfois été surestimée , le sentiment d'instabilité générale est réel.

Soucieux de faire contrepoids à la prise de contrôle de l'Europe de l'Est par l 'URSS, les Ëtats-Unis renoncent aux rétorsions contre l'Allemagne occupée et aux aides bilatérales, jugées inefficaces.

En juin 1947 , le secrétaire d'Ëtat George C.

Marshall propose un plan global de soutien à la reconstruction de l'Europe, sans en exclure l'URSS -le refus de Moscou et de ses futurs satellites consacrera la division de l'Europe .

À l'Ouest, le plan Marshall, prolongé jusqu'en 1952 , contribue au relèvement des économies et favorise l'émergence des premières institutions économiques européennes .

À l'Est, en dépit de résultats initiaux positifs , la reconstruction se heurte aux contradictions du modèle stalinien .

Au début des années 1950 , l'écart de plus en plus flagrant entre les deux parties de l'Europe souligne le succès du plan américain .

Accords Blum-Bymes, Marshall présente prêt des Ëtats-Unis son plan à la France sont instituées de sévères polit iques de rtdlotlu-.t , qui mécontentent les populations .

Quant à la production industrielle, sa reprise est freinée par l'existence d'importants goulets d 'étranglement : ressources insuffisantes en énergie et en matières premières , transports et distribution désorganisés.

UNE AIDE D'URGENCE Cette situation nécessite une aide de première urgence.

Dans l'Allemagne occupée , celle-ci sera prise en charge par un organisme strictement américa in , le GARIOA (Governement Account for Relief in Occuped Area ) ; dans le reste de l'Europe , ce sera I'UNRAA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration ), que les Ëtats-Unis financent à hauteur de 10 %.

En Allemagne , l'aide se révèle insuffisante.

l'afflux de millions d'expulsés d'Europe orientale crée une situation de disette .

À cela s'ajoutent les mesures de rétorsion appliquées au pays et à ses anciens satellites au titre des réparations : démontage et transfert d 'usines au profit de l'URSS , exportation s forcées de matières premières vers l 'Ouest .

est désormais la monnaie de référence ), les Ëtats-Unis obtiennent le démantèlement des barrières douanières du Commonwealth .

la France en est également réduite à demander l'aide de Washington.

Signés le 28 mai 1946, les accords entre Léon Blu• et le secrétaire au département d 'Ëtat Bymes entérinent l'octroi d 'un prêt de 650 millions de dollars et l'annulation de la dette française en échange de l'ouverture du marché national aux produits américains .

Pour généreuses qu'elles soien~ ces aides américaines vont vite montrer leurs limites.

Déclenchée par le déficit de la balance des paiements des pays européens, la crise financière de 1946-1947 contraint la France à interrompre ses importations des Ëtats-Unis et la Grande-Bretagne à renoncer, entre autres , à ses engagements financiers à l'égard du gouvernement grec , alors en pleine guerre civile contre les communistes.

PIEMIEIS fFFDm Ces difficultés alimentaires et financières ne doivent pas masquer les atouts dont dispose encore l'Europe .

Si les habitations et ~--------------------~=D ~ES~OU~S~SB~Y~ID~B~~--~---­ Du point de vue financier , la situation n 'est guère plus brillante .

Dès l'été 1945 , la fin de la loi du prêt-bail , par lequel les Ëtats-Unis ont massivement contribué à l'équipement militaire de leurs alliés , place la Grande-Bretagne en état de quasi-banqueroute .

londres refuse toutefois de renoncer à sa politique de grande puissance , qui suppose , notammen~ le financement de sa présence militaire dans l'Empire britannique.

En décembre 1945, Washington accepte de secourir les voies de communication ont été endommagées par la guerre , l'appareil industriel a en grande partie été épargné .

la chute de l'EUROPE SOUS PERFUSION (1945-1946) Ghu LA PtNUIIE Au fur et à mesure de la libération de l'Europe, les armées alliées sont confrontées au problème du ravitaillement des populations .

la désorganisation des circuits de distribution et le déficit de la production sont particulièrement marqués en Europe centre-orientale .

Peu mécanisée , l'agriculture y est.

plus qu'ailleurs, sensible au déficit en main-d 'œuvre (retour étalé des prisonniers) et aux mauvaises conditions météorologiques (hivers froids et printemps pluvieux de 1945 à 1947).

La France , la Belgique , les Pays-Bas , l'Italie et l'Europe balkanique souffrent aussi de pénurie .

Partout son allié en annulant 80% de ses dettes de guerre et en lui accordant un prêt substantiel de 3 ,7 milliards de dollars .

Mais les Britanniques doivent se plier aux conditions américaines .

Disposan~ depuis la conférence de Bretton Woods (juillet 1944) , de l'arme financière Oe dollar la production s 'explique avant tout par la pénurie de matières premières .

Pariou~ des efforts considérables sont accomplis dès 1945 .

les pays scandinaves et ceux du Benelux réuss issent à remettre leur économie en marche assez rapidemen~ même si leur appareil de production est vieillissant la Grande-Bretagne s'appuie sur les ressou rces du Commonwealth et s'efforce de sauvegarder son système économique libéral.

En France, I'Ëtat prend la politique économique en main .

les nationalisations (houillères, gaz et électricité, banques et compagnies d'assurance) s'accompagnent d 'une volonté 1948 t:OECE répartit les crédits Marshall aux pays bénéficiaires de modernisation de l'industrie et de l'agriculture .

C'est l'ambiti on deir~~• M011ut , à la tête du Commissariat général au plan .

Dès décembre 1945, la SNCF parvient à assurer un trafic équivalent à celui de 1938 .

En Allemagne occidentale, la situation reste préoccupante .

la production stagne quasiment jusqu 'en 1947 et le ravitaillement de la population demeure insuffisant l'OUEST DtSUNI Face aux difficultés du redressement économique, l'idée d'une aide économique globale trouve de plus en plus de partisans à Washington .

les responsables américains perçoivent les dangers d'un retour aux errements de l'entre-deux­ guerres .

En elfe~ l'Ouest connaît de nouveau des logiques nationales divergentes.

la Grande-Bretagne souhaite privilégier le redressement de sa monnaie et l'établissement d'une union douanière européenne , assurant des débouchés à son industrie .

Attachés au principe des réparations , les Français veulent empêcher à la fois la reconstitution de la puissance allemande et l'établissement d'un leadership anglais en Europe .

les Allemands cherchent eux à redresser leur économie et à éviter la montée du mécontentement au sein d 'une population durement touch ée par la pénurie .

En Italie, le principal souci du gouvernement est aussi de maintenir la paix sociale , même au prix de concessions accordées aux communistes.

À l'inverse, seul maitre du jeu à l'Est, Staline pousse partout les partis communistes à entamer la course au pouvoir absolu .

Il se prononce en faveur d 'une Allemagne réunifiée et neutre afin d 'étendre son influence économique et polit ique à l'Ouest MISE EN PLACE DU PLAN MARSHALL (1947-1948) (liSE ET • ENDIGUEMENT » la montée en puissance des part is communistes à l'Est, face à une Europe de l'Ouest fragilisée par ses difficultés économiques, décide le président Harry Truman (1945-1953) à mettre en place la stratégie dite de l'endiguement (containment en anglais) .

Exposée au Congrès en janvier 1947 , la doctrine Truman vise à faire barrage à la «contagion communiste».

la décision intervient dans le contexte de la crise de 1946 -194 7.

l'inflation généralisée et la persistance du rationnement alimentent l'agitatio n sociale.

En Allemagne, on assiste à des émeutes au moment des distributions de vivres .

Quant à la présence des communistes au gouvernement tant en France qu'en Italie , elle n 'est pas faite pour rassurer Washington.

le changement de cap est perceptible dès 1946 .

le projet d'un emprunt en faveur de l'URSS est définitivement abandonné par les Américains au milieu de l'année .

En mai 1946 , le général l.lldlls O.y, commandant des forces d'occu pation américaines en Allemagne , fait cesser les démantèlements d 'usines au profit des Soviétiques.

Autre indice, à la fin de 1946, Washington diminue son aide à la Tchécoslovaquie , jugée trop proche de Moscou.

C'est dans ce contexte de montée des antagonismes Est-Ouest que le secrétaire d'Ëtat américain George C.

Mtlrsbtl/1 présente son plan de relèvement de l'économie MARsHALl ET L"EST européenne (Europe Recovery Program) lors d'un discours prononcé à l'université de Harvard , le 5 juin 1947.

En apparente contradiction avec la stratégie de l'endiguemen~ le discours de Harvard propose une aide économique à l'ensemble des pays d 'Europe, Union soviétique comprise .

Marshall et ses conseillers espèrent encore pouvoir empêcher la partition du continent en arrachant les pays d 'Europe orientale à l'emprise soviétique .

Ces pays ne pourront se voir accorder de crédits que s 'ils renoncent à l'orientation exclusive de leurs échanges économiques vers l'URSS .

Quant à l'aide proposée à Moscou, on peut douter de sa La valeur des livraisons effectuées de 1941 à 1945 par les ttats-Ums à leurs alliés au titre de Jo loi du prét-boil J 13, 1 milliards de dollars La voleur globale de l'aide versée par les ttots-Unis (URSS et colonies comprises) de Jo fin de Jo loi du prét-boil ci l'instauration du plan Marshall.

13 milliards de dollars Le montant total de l'aide Marshall de 1948 à 1952 (/1,8 milliards de dons ; 1, 2 milliard depréts) .

.....

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·= -·- 1111111 14,6 millions de dollars La voleur du prêt exceptionnel consenti par les ttots-Unis à Fiat. »

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