Pologne de 1995 à 1999 : Histoire
Publié le 24/12/2018
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Depuis la victoire du candidat ex-communiste Aleksander Kwasniewski à l’élection présidentielle de novembre 1995, la vie politique reste dominée par la coalition des anciennes formations communistes : le SLD (Union de la gauche démocratique) et le PSL (Parti paysan polonais).
1997 est une année charnière. Elle est tout d’abord marquée par l'adoption, par référendum, d’une nouvelle Constitution qui prévoit un certain nombre de nouvelles règles devant à la fois approfondir la démocratisation du système politique et faciliter l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne, tout en maintenant un volant social : ainsi, le Parlement et le président de la République sont placés sur un pied d’égalité, sauf en matière de défense et de sécurité, prérogatives du chef de l’État, tandis que le gouvernement conserve l’initiative en ce qui concerne la fiscalité ; l'indépendance de la Banque centrale est garantie et la dette publique est limitée à 60 % du PIB, conformément au traité de Maastricht ; l’accès gratuit aux soins est garanti.
Les élections législatives de septembre 1997 se soldent par le retour au pouvoir de la droite. Cette alternance illustre la santé de la transition démocratique, dans un contexte
«
DO�NÉES
DÉMOGRAPHIQUES
ET ECONOMIQUES 1995
1996 1997 1998
Nombre d'h ab ita nts (en milliers) 9906
9930 9954 9
979
Produit national brut (en dollars US/habitant) 9740
JO
160 JO 450 JO
557
PIB en volume (en% de variation par rapport à
l'année précédente)
7,0 6,1
6,9 5,8
Part du PIB réalisée (en %) par
l'agriculture .
.
.
.
6 ..
l'industrie .
.
32
les services ..
62 ..
Balance commerciale
(solde en milliards de dollars) •
1,6
.
7,3 .
10,8
.
12,3
Solde financier des administrations publiques
(excédent ou déficit en% du PIB) .
3,0 .
3,2
• 3,5 •
3,0
Indices des prix à la consommation
(en % de variation par rapport à l' an né e précédente) 28,8
19,9 14,9
12,1
Taux de chômage (en% de la population active) 13,3
12,3
11,2 10,1
Taux d'i n té rêt à court terme 25,6 20,3
24,3 20,8
T au x d
'intérêt à long terme 2
2,9 18,3 19,0
16,4
Source : Banq u e mond
i
ale (AIItJs mondial)
,
OCDE (Per
,
çpet.
·tit·�s lconomiq ue s).
de la coalition n'est pas le Parti libéral
du ministre des Finances mais l' AWS,
où les syndicalistes exercent une
influence majeure et sont
naturellement portés à revendiquer de
plus grandes dépenses budgétaires,
notamment des aides au secteur
public, toujours lourdement
déficitaire.
Ce conflit latent explique
pourquoi le projet de Leszek
Balcerowicz de réformer radicalement
la fiscalité est finalement rejeté.
Mais ce gouvernement de coalition
parvient également à trouver les
compromis nécessaires même fragiles
pour engager le pays sur la voie des grandes
réformes.
Ainsi, après
plusieurs années pendant lesquelles la
précédente majorité postcommuniste
avait évité de s'engager, la refonte
radicale du système administratif
comprenant le découpage du pays en
seulement seize régions -est lancée.
Une réforme du système de santé et
des retraites est également en cours.
Le gouvernement s'attaque aussi à
l'assainissement du secteur minier,
dont le financement accapare toujours
une part disproportionnée du budget
de l'État : de très fortes indemnités
sont ainsi offertes aux candidats au
départ volontaire, malgré les protestations
des syndicats.
De même,
le programme de privatisations
s'accélère, malgré les crises asiatique
et russe, avec la vente de la
Compagnie nationale des
télécommunications.
Mais la tâche du
gouvernement reste difficile dans un
certain nombre de domaines où des
réformes sont.
pourtant nécessaires, tel
que les infrastructures routières,
l'administration et certains services
publics, ou encore l'agriculture, aveç
tous les risques d'aggravation de la
situation des paysans les plus pauvres.
Des réformes d'autant plus difficiles à
mettre en œuvre que les sociaux
démocrates du SLD, discrètement
soutenus par le président
Kwasniewski, s'opposent
systématiquement à certaines d'entre
elles.
Une autre difficulté de taille doit
être surmontée : celle de faire accepter
par la population de nouveaux
sacrifices pour permettre au pays
d'adhérer à l'Union européenne, alors
qu'aucune échéance n'est encore fixée
par Bruxelles.
À l'approche de
1 'élection présidentielle prévue en l'an
2000, les avocats de la discipline
budgétaire et des réformes
structurelles risquent d'avoir de plus
en plus de mal à faire partager leur
point de vue à la population, et surtout
à leurs partenaires politiques..
»
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