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POPULISME ET PROGRESSIVISME AUX ETATS-UNIS

Publié le 18/01/2012

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etats unis

 

Le peuple américain avait peut-être été moins bien servi qu'il ne le croyait par le libéralisme économique : l'accroissement de la richesse, inégalement réparti, avait conduit à la corruption des milieux politiques, hypnotisés par la toute-puissance de l'atgent. Les pouvoirs que le peuple détenait de ses institutions seraient-ils suffisants pour mettre fin aux abus et pour conduire l'Etat à se préoccuper davantage du bien-être public ? A la fin du XIXe siècle, on eût dit que la masse des citoyens hésitait à mettre ces pouvoirs à l'épreuve. Malgré l'expérience britannique, le phénomène de l'industrialisation était encore insolite et difficile à comprendre; de ce fait, les problèmes qu'il posait paraissaient les conséquences normales, inévitables, de l'expansion. Le plus hardi des leaders nationaux, Graver Cleveland, lorsqu'il occupa la Présidence de 1885 à 1889, puis de 1893 à 1897, laissa dormir ces questions, bien qu'il tentât vainement d'ailleurs d'obtenir l'abaissement des droits d'entrée. Cependant, en Europe, le socialisme et le marxisme avaient progressé, répandant des théories révolutionnaires : la nationalisation des biens de production et la direction, par l'Etat, de la production industrielle et de l'économie...

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« ~e ; ces principes finirent par trouver un écho outre­ Atlantique où le mécontentement grandissant du peuple en vint à réclamer des pouvoirs publics une affirmation plus nette et un usage plus efficace de l'autorité de l'Etat.

TI ne faudrait cependant pas exagérer l'influence du lais­ sez-faire au- XIXe siècle: plusieurs Etats avaient voté des lois portant sur l'économie, le Gouvernement fédéral était intervenu dans certaines questions, celle de la circulation monétaire, par exemple, auxquelles il lui avait été inipos­ sible de se dérober.

Lors de l'élection de 1880, le général_ James Baird Weaver s'était présenté sur la liste des « greenbackistes » qui, comnie nous l'avons vu, était sou­ tenue surtout par les régions rurales.

Les agric~teurs, plus influents dans le Sud et dans l'Ouest, allaient en fait for­ mer le noyau de l'opposition pendant les vingt années sui­ vantes, et donner un exemple de plus de la dualité de la politique intérieure américaine, presque toujours fondée à la fois sur des principes idéali~tes d'application -générale et sur des quest~ons d'intérêt purement régional.

La démocratie· jacksonienne avait été d'inspiration paysanne, comme on pouvait s'y attendre dans la société .essentiellement agricçle des Etats-Unis du début du XIX.e siècle.

Le nouveau · mouvement populaire, qui était en­ core essentiellement un parti rural, prit le nom de Parti populiste et mit tout en œuvre pour se gagn~r la popu­ lation urbaine.

Jusqu'à un certain point, on peut comparer cette époque de l'histoire des Etats-Unis à la période traversée un demi­ siècle plus tôt par la_ Grande-Bretagne, lorsqu~ la rivalité entre les villes et les campagnes s'exprimait dans les dé­ bats passionnés du Parlement britannique.

Dans les dis­ cours des Populistes américains, on entendait parfois pas­ ser des accents qui évoquaient ceux de la « lutte des clas­ ses » 1 • 1.

Le manifeste électoral des Populistes, en 1892, déclarait que : c des entrailles fertiles de l'injustice gouvernementale, nous f~ns naître deux classes : les vagabonds et les millionnaires » et, .

s'âdressant aux travailleurs des villes, n les adjurait de s'unir aux paysans : c n faut que l'union de tous les travailleurs américains qui s'est réalisée aujourd'hui soit complète et durable : les intérêts des travailleurs sont les mêmes, à la ville et à la campagne.

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