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Qui est le Sésostris de la légende ?

Publié le 19/09/2018

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et en mettant sur pied des expéditions dans des pays riches en produits précieux. Son activité militaire garantit aussi l'ordre du monde, la guerre étant aux yeux des Égyptiens indispensable pour repousser les forces du chaos. Enfin, dans le portrait de Sésostris,

la fonction essentielle de roi bâtisseur n'est pas oubliée, Pharaon remerciant les divinités de leur aide en construisant des temples.

UNE PROPOSITION ORIGINALE DE CLAUDE OBSOMER

 

Dans son livre sur les campagnes de Sésostris vues par Hérodote, l'égyptologue belge a proposé une reconstitution originale de cette histoire, en opérant un rapprochement entre le texte d’Hérodote et celui qui est gravé sur des stèles nubiennes érigées lors de la campagne menée par Sésostris III en l'an 16. Selon l'auteur, ce texte aurait été directement commenté devant Hérodote par des prêtres de Memphis, qui en possédaient une copie intégrale, sur papyrus ou sur pierre, qui n'a pas encore été retrouvée à ce jour. Néanmoins, si certains points de la démonstration sont assez troublants, d'autres éléments relèvent de la reconstitution hypothétique et ne semblent pas pouvoir remettre fondamentalement en cause l'élaboration progressive du mythe. La proposition d'Obsomer a toutefois le mérite de souligner l'authenticité des bases de la légende.

« traces qu'il laissera de son passage, il sera d'ailleurs divi­ nisé en Nubie sous la XVIII • dynastie.

En ce qui concerne les régions orientales, on ne connaît qu'une seule cam­ pagne de Sésostris Ill en Syro ­ Palestine, contre les Ment­ jiou, campagne qui amena les Égyptiens à combattre les po­ pulations de Sichem et du Mi­ tanni.

On est donc bien loin des territoires occupés par les Scythes ou les Thraces, dont la soumission aux Égyptiens, rapportée par Hérodote, est inconnue dans l'histoire pha­ raonique.

Une figure composite E n fait, il semble que le Sé­ sostris de la légende em­ prunte des éléments aux rè­ gnes de différents rois, dont les plus importants seraient ceux de la XW dynastie, à la­ quelle appartiennent Sésos­ tris ,., et Sésostris Ill, dont les conquêtes auraient ainsi été portées au crédit d'un seul pharaon éponyme.

De même, on peut considérer que l'épi­ sode du complot ourdi contre Sésostris par son frère découle de la conspiration qui, au dé­ but du Moyen Empire, abou­ tit à la mort d'Aménemhat I•', le père de Sésostris I•'.

Peut­ être celui-ci fut-il du reste in­ quiété par ces événements tragiques, qui constituent la trame du Conte de Sinouhé.

Dans la même optique, l'œu­ vre de législateur de Sésostris correspond sans doute à de réelles préoccupations des rois de la XW dynastie.

Mais, si les glorieux pharaons du Moyen Empire constituent bien la toile de fond de la lé­ gende, celle-ci a dû intégrer, au fur et à mesure de son suc- cès, des éléments postérieurs.

Ainsi, les hauts faits des rois conquérants du Nouvel Empi­ re et de la Troisième Période Intermédiaire, comme Thout­ mosis Ill, Séthi I•', Ramsès Il, Ramsès Ill et même Sheshonq 1•', sont sans doute venus en- , richir la geste légendaire de Sésostris, dont la figure ne se­ rait que l'aboutissement d'un amalgame de plusieurs sou­ verains d'époques diffé­ rentes.

L'archétype du pharaon idéal P ersonnage légendaire, Sé­ sostris peut également être considéré comme une création sublimée du pha­ raon idéal.

Il est l'archétype parfait du souverain exem­ plaire, assumant, tel un nou­ vel Horus, toutes les fonc­ tions royales.

Garant de la maât, il développe l'écono­ mie en organisant l'irrigation. »

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