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Raymond Poincaré

Publié le 28/02/2010

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Ancien président de la République, plusieurs fois président du Conseil, Raymond Poincaré prend une ampleur nationale de 1911 à 1929. C'est alors qu'il joue véritablement un rôle dans la vie politique française, avant, pendant, après la Première Guerre mondiale. Lorrain, "homme des marches de l'Est", Poincaré est avant tout l'homme de la guerre, "Poincaré la Guerre", comme l'appelait Léon Blum à la tribune de la Chambre. La guerre, il l'a connue enfant, lors de la déroute de 1870. Il avait dix ans quand il quitta Bar-le-Duc, où il était né, franchit tous les champs de bataille pour gagner la Belgique, fuyant les Prussiens. Fils d'un ingénieur des Ponts et Chaussées, il avait fait de solides études au lycée de Bar-le-Duc puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. Il devint avocat et se présenta très jeune à la députation, sous les étendards rassurants de l'Union des gauches. Il était patronné par les notables de la Meuse. Il avait été chef de cabinet de Jules Develle, ministre de l'Agriculture, formation indispensable sous la Troisième République. Il jouissait de la confiance du Vosgien Jules Méline et du vieux Dufaure, qui avait été ministre sous Louis-Philippe Ier.

« fois de plus la dette de l'Allemagne.

Briand parti, Poincaré arrivait avec la ferme intention de "faire payerl'Allemagne".

Il dut, pour cela, occuper la Ruhr, vaincre la "résistance passive".

"Le difficile, notaient les caricatures,ce n'est pas d'entrer dans la Ruhr, c'est d'en sortir." Poincaré, perplexe sur le règlement final, refusait une ententedirecte entre industriels franco-allemands mais ne parvenait pas à renouer le dialogue avec l'Angleterre ulcérée.

Cedemi-échec eut pour conséquence un échec total : celui des élections de 1924, perdues par Poincaré et ses amisau profit du "Cartel des gauches". Herriot au pouvoir liquidait, certes, l'affaire de la Ruhr mais devait abandonner le pouvoir devant les difficultésfinancières.

Briand ne devait pas faire mieux.

Une "crise de confiance" faisait jouer contre le franc, non seulementles spéculateurs professionnels français ou étrangers, mais aussi les épargnants qui perdaient confiance dans l'État,ses billets et ses emprunts.

Les avances des banques, l'augmentation des impôts ne parvenaient pas à empêcher ladétérioration et la chute de la devise. Le retour de Poincaré au pouvoir, en 1926, fut celui d'un sauveur.

Il prit dans son gouvernement Briand et ÉdouardHerriot, pour manifester sa volonté d'union.

Briand signifiait, après Locarno, la réconciliation admise avec l'Allemagne.Herriot désarmait les attaques d'une Chambre issue des élections de 1924.

En quelques heures, le retour de Poincaréaux affaires fut suivi d'une amélioration du cours de la devise nationale.

Le problème fut bientôt d'empêcher unehausse excessive.

Il fallut "stabiliser".

Beaucoup souhaitaient, avec François de Wendel et Édouard de Rothschild,qui étaient alors régents de la Banque de France, laisser le franc retrouver sa parité de 1914, revenir au franc or deGerminal.

Les industriels faisaient remarquer que cette "revalorisation" du franc aurait des effets désastreux surl'économie, bloquant les ventes à l'étranger, rendant les achats difficiles.

Poincaré devait choisir entre les intérêtsdes petits rentiers (sa clientèle électorale) et ceux des salariés.

Il se décida pour ces derniers et choisit un taux destabilisation qui dévaluait le franc des quatre cinquièmes de sa valeur en or de 1914 C'était un choix sur l'avenir. La stabilisation de droit de 1928 consolida ces résultats.

Poincaré avait épongé la dette flottante en créant uneCaisse d'amortissement.

Il avait réduit les dépenses et accru les recettes de l'État.

Il avait promis de rembourser lesdettes de la France envers ses Alliés.

Il n'avait eu besoin ni de la Federal Reserve Bank américaine ni de la Banqued'Angleterre pour stabiliser le franc.

Il avait réussi sa réforme financière. Vainqueur aux élections de 1928, il devait abandonner le pouvoir en 1929, frappé brutalement par la maladie.

Ilvécut dès lors dans une retraite totale, écrivant ses Mémoires et jusqu'à sa mort, à Paris en 1934, il ne joua plusaucun rôle politique.

Homme de l'Est, homme de loi, homme des classes moyennes, Poincaré est resté l'exemple del'homme politique républicain de la deuxième génération libéral plus que démocrate, patriote et laïque, attaché auxformes juridiques de l'État libéral ainsi qu'à ses finances traditionnelles.

Il est aussi resté l'exemple de l'hommepolitique modèle, honnête jusqu'au scrupule, passant sa vie au service de l'État, non sans garder les yeux tournésvers sa circonscription où dominent les ruraux.

Très attaché par sa mentalité aux hommes du XIXe siècle, il s'estcomposé, après la guerre, une stature d'homme d'État du XXe siècle.. »

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