Révolution sanglante en Roumanie, l'exécution de Nicolae Ceausescu

Révolution sanglante en Roumanie, l'exécution de Nicolae Ceausescu

le népotisme caractérise les dernières années du dictateur Nicolae Ceausescu, courtisé par l'Ouest en raison de son attitude critique envers Moscou. En décembre 1 89, le peuple et l'armée se révoltent contre sa police secrète, !a Securitate.

Le cadavre du chef d'État roumain Nicolae Ceausescu, 1989

La carrière de ce fils de paysans débute grâce à Georghiu Dej, chef du gouvernement communiste à partir de 1952, dont il est le protégé. À sa mort en 1965, Ceausescu lui succède et, en 1967, prend la direction du Conseil suprême nouvellement créé pour l'évolution économique et sociale de la Roumanie. À partir de 1974, après une restructuration à la tête de l'État, il sefait appeler « président et Conducator » (chef).

Poursuivant l'orientation amorcée par Dej, il refuse le rôle imposé par l'URSS de n'être qu'un fournisseur de produits agricoles et de matières premières et renferce ses relations avec la Yougoslavie et la Chine. Ceausescu tire parti de la tension entre l'URSS et la Chine pour imposer la << ligne nationale » de sa politique extérieure. Il intensifie ses relations avec l'Occident et, malgré les réactions hostiles de la RDA, il noue des relations diplomatiques avec la RFA. En 1968, il s'oppose à l'intervention du Pacte de Varsovie à Prague. Il refuse aussi la doctrine de Brejnev de la souveraineté limitée des pays satellites.

Cette attitude de relative indépendance et de critique envers Moscou garantit à son régime l'appui occidental. Mais dans la seconde moitié des années 80, Ceausescu sombre progressivement dans l'isolement du fait des nombreuses atteintes aux droits de l'homme dues à un service secret omniprésent, la Securitate, qui transforme la Roumanie en un État policier, et qui espionne et harcèle sans répit la population.

À l'approche de la fin de la guerre froide, l'importance de la Roumanie dans le domaine de la politique extérieure s'atténue et le pays sombre dans la misère économique. Si Ceausescu a acheté l'indépendance financière de son pays en remboursant sa dette extérieure, la

population le paye chèrement : pénurie alimentaire et froid << à la Ceausescu » pendant l'hiver, du fait des restrictions de combustibles, et limitation des déplacements en bus et de l'utilisation des voitures individuelles durant la mauvaise saison. En raison du manque de matières premières et d'énergie, les usines sont fermées durant des jours - sans rétribution pour les ouvriers. Le contraste frappant entre la misère de la population et les constructions

1989