Richelieu devient le principal ministre de Louis XIII

« tesse de Soissons, la princesse de Conti, la duchesse de Guise ou la duchesse d'Elbeuf, tou­ tes l'incitent à durcir le ton .

En outre, Marie de Médicis est hostile à l'intervention militaire de la France en faveur de Char­ les de Nevers , duc de Man­ toue .

D ' abord parce qu'il s'agit d'une guerre contre les Espa­ gnols, avec qui elle a toujours voulu mener une politique d'alliance.

Ensuite parce que le duc est le père de Louise­ MariE; de Gonzague, que Gas­ ton d'Orléans, le frère cadet du roi , veut épouser : la reine mère s'oppose de toutes ses forces à ce mariage et soup­ çonne Richelieu d'y être, au contraire, favorable.

Des preuves de confiance L'hostilité de Marie de Médicis éclate en septembre 1629, lors­ que Richelieu rejoint la Cour à Fontainebleau .

Le 14 septem­ bre, Louis XIII va au-devant du cardinal et l'accueille avec effu- sion .

Le lendemain , quand le prélat se présente devant la reine mère, celle-ci lui tourne ostensiblement le dos, mon­ trant ainsi sa défaveur .

Tout le monde s'attend à une crise gouvernementale.

Bérulle , qui s'oppose à la nouvelle inter­ vention que Richelieu prépare en Italie , déclare au Conseil : « C'est assez de gloire au roi ! » Mais Louis XIII a toute confian­ ce en son ministre et s'empres­ se d'en , donner des preuves éclatantes .

Le 21 novembre, Richelieu reçoit officiellement le titre de principal ministre, charge qu 'il exerce de fait de­ puis plusieurs années.

Ce n'est pas tout : cinq jours plus tard, la terre de Richelieu est érigée en duché-pairie .

Le roi montre ainsi que son Premier ministre est égal en noblesse aux plus grands seigneurs du royaume.

La famille de Richelieu n' est pas oubliée.

Son frère Alphon­ se poursuit une brillante car- lflB~.11EDITIONS ~ ATLAS rière : ancien chartreux, déjà devenu par la volonté du mi­ nistre archevêque d'Aix-en­ Provence puis de Lyon, il reçoit lui aussi le chapeau de cardinal par la volonté de Louis XIII.

Enfin, toujours en ce mois de novembre, Riche­ lieu est chargé de prendre le commandement de l'armée d'Italie, avec le titre de « lieu­ tenant général du roi repré­ sentant sa personne e.n Italie ».

Cette « promotion » fait de lui le second du souverain.

Se­ raient-ce les fantômes des favoris Concino Concini et Charles d'Albert de Luynes qui reviennent ? Certains le pensent et ne se privent pas d'en répandre le bruit.

L'OCCASION MANQUÉE DE MARIE DE MÉDICIS? Devant l'hostilité manifestée par la reine mère Marie de Médicis lors de son retour à Fontainebleau, le 15 septembre 1629, le cardinal de Richelieu décide de prendre le taureau par les cornes.

Puisqu'il a perdu la confiance de celle à qui il doit son accession au pouvoir et qu'il s'était fixé pour règle de gouverner en bonne intelligence avec le roi et sa mère, il ne peut que donner sa démission .

Il écrit en ce sens à Louis XIII et à Marie de Médicis.

N'est-ce pas ce que cette dernière espérait ? Pourtant, flairant une manœuvre, elle se récrie, refuse sa démission et ne trouve qu'à le traiter d'ingrat et de fourbe.

Bouleversé, Louis XIII refuse aussi cette démission et s'échine à les réconcilier.

La mort brutale du cardinal de Bérulle, le 2 octobre, qui semble à certains trop providentielle pour ne rien devoir à la main de Richelieu, signe la défaite provisoire de Marie de Médicis.

Mais elle n'a pas dit son dernier mot.. »