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Roumanie de 1995 à 1999 : Histoire

Publié le 24/12/2018

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Il faut attendre l’année 1996, soit sept ans après la chute des Ceausescu en décembre 1989, pour que la « révolution » roumaine trouve son épilogue avec la victoire électorale d’Emil Constantinescu, du Parti national paysan (PNT, chrétien-démocrate), et chef de file de l’opposition qui en raison de sa jeunesse et de ses divisions, est restée pendant longtemps incapable de battre un pouvoir toujours marqué par l’empreinte du passé communiste de plusieurs de ses dirigeants, dont le président Ion Iliescu. En effet, au terme de trois scrutins successifs (élections locales en juin, législatives et présidentielle en novembre), l’année s’achcve par une modification du rapport de forces politique. Tout d'abord, les résultats des élections locales de juin renvoient une image du paysage politique plus différenciée. À l’élection des conseils départementaux, le PDSR, parti présidentiel, enregistre un score nettement moins satisfaisant qu’en février 1992 (278 sièges) ; la Convention démocratique de Roumanie (CDR, principal rassemblement de l’opposition) remporte 280 sièges, l’Union social-démocrate (USD, de l’ex-Premier ministre Petre Roman) 192 sièges, et l’Union démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR, porte-parole des intérêts d'une minorité hongroise forte de quelque deux millions d’habitants), 133 sièges.

 

Pour les élections des conseils municipaux, 24 % des sièges reviennent au PDSR, environ 17 % à la CDR et 15 % à l’USD. Le recul du parti présidentiel profite donc à la CDR et à l’USD, dans une mesure moindre au Parti de l’unité nationale des Roumains (PUNR) et à l’héritier proclamé de l’ex-Parti communiste roumain, le Parti socialiste du travail. Les élections législatives confirment cette tendance : la Convention

démocratique s’assure 122 sièges à la Chambre des députés, contre 91 pour le PDSR, l’USD et l’UDMR en remportant respectivement 53 et 25. Dominée par le Parti national paysan (chrétien-démocrate), la CDR choisit Emil Constantinescu, ancien recteur de l'université de Bucarest, comme candidat à la magistrature suprême. Le président sortant Ion Iliescu, bien que crédité dans les sondages de plus d'un tiers des suffrages dès le premier tour, est inquiet des scores réalisés par sa formation aux élections locales (dans les grandes villes, l’alliance CDR-USD permet aux candidats de l’opposition, comme à Bucarest, de prendre la mairie). Les résultats confirment ses inquiétudes et le président Iliescu est éliminé au second tour par Emil Constantinescu, qui recueille 54 % des suffrages. Pour la première fois depuis la chute de la dictature, l’alternance politique est véritablement démocratique et pacifique, permettant ainsi de valoriser l'image du pays à l’extérieur et de lever les dernières réserves suscitées dans l’opinion publique internationale, non seulement par les journées violentes de décembre 1989 mais également par les méthodes expéditives utilisées par le pouvoir, en juin 1990, pour museler l’opposition. Le PDSR recule après avoir incarné, durant sept années de pouvoir, les efforts de reconversion d’une

roumanie

« Premier ministre, Radu Yasile, jusqu'à son limogeage en décembre 1999 et son remplacement par Mugur Isarescu, poursuit pourtant cette politique ressentie très négativement par la majorité de la population.

Le processus de privatisation est accéléré et six ministères sont supprimés et remplacés par des agences nationales, en échange de quelques concessions, sur les salaires notamment.

Cependant, son gouvernement ne parvient pas à éradiquer la corruption et la contrebande, qui gagnent, même les sphères dirigeantes (l'entourage du président est impliqué en mai dans un scandale de trafic de cigarettes).

En 1999, le gouvernement parvient difficilement à gérer les tensions politiques et sociales qui éclatent : la marche des mineurs de Petrosina sur Bucarest, en janvier, le contraint à décréter l'état d'urgence et à négocier avec les syndicats.

La situation économique ne cesse de se dégrader, malgré la décision du FMI d'accorder à la Roumanie un nouveau prêt stand by de 500 millions de dollars.

Elle va même s'aggraver encore avec le conflit du Kosovo : les investissements étrangers reculent et les échanges commerciaux avec la Yougoslavie, partenaire traditionnel, sont paralysés.

Mais, malgré ces conséquences, la Roumanie reste fidèle à ses engagements pro­ occidentaux dans l'espoir d'adhérer un jour à l'Union européenne et à l'OTAN.. »

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