Russie: Une économie à la dérive dans les années 1990 (histoire)

« Une économie à la dérive 1:.

L'ancien s stème économi ue ■ Une économie collectivisée.

La révolution de 1917 avait instauré une voie de développement socialiste.

Ce choix s'était traduit par le transfert aux mains de l'État de tous les moyens de production et d'échanges.

■ Trois types d'entreprises.

Aux entreprises d'État (usines, fermes d'État, magasins) largement prépondérantes, s'ajoutaient les coopératives agricoles et des entreprises indépendantes : jardins familiaux, petits commerces et artisanats.

■ Une économie planifiée.

En principe l'économie soviétique fonctionnait comme une entreprise unique soumise à une planification totale élaborée par un 19 anisme central, le Gosplan (Office central du Plan).

Un système compliqué et défectueux.

Le Gosplan n'a jamais pu remédier aux erreurs de prévisions, ni aux défaillances dans la réalisation du Plan quinquennal.

Son processus d'élaboration était aléatoire, car les entreprises exagéraient leurs besoins (fig.

1).

L'hypercentralisation bureaucratique favorisait le gaspillage, l'ina­ daptation de l'offre à la demande, d'où les stocks de produits invendus, les pénuries, le développement d'une économie parallèle ou « marché noir • et la décélération de la croissance économique (fig.

2 et 3).

f> Vers une économie de marché ■ Une remise en cause du système.

En 1987 débute, à l'initiative de Gorbatchev, une période de réformes (Perestroïka) dont les principes ébranlent les fondements du collectivisme.

Il s'agissait avant tout d'inciter l'entreprise à mieux utiliser ses capacités de production et de passer à un développement intensif.

A cet effet, l'entreprise d'�tat recevait les moyens d'une gestion plus autonome et l'entreprise privée était encouragée par le biais de la création de coopératives.

Du coup, le Gosplan était démantelé sans être remplacé par d'autres structures.

De plus, le marché ne fonctionnait pas, la vérité des prix n'étant pas établie. La Perestroïka accrut la désorganisation de l'économie et suscita le mécontentement.

L'échec du putsch conservateur (aoOt 1991) entraîna la dissolution du Parti communiste, la fin de l'URSS et l'élection à la présidence de la Russie d'Eltsine, le chef de file des partisans de l'instauration d'une économie de marché. ■ Une cc thérapie de choc ».

Le 2 janvier 1992, le Plan Eltsine entrait en vigueur.

Il misait tout sur la libération des prix, quitte à négliger la refonte des structures économiques existantes. ■ Des résultats décevants.

Faute d'une réforme monétaire et finan­ cière, l'hyperinflation s'est déchaînée, ruinant épargnants et retraités. Faute de garanties suffisantes, les capitalistes étrangers n'ont guère investi.

A la fin de l'année 1992, la privatisation a progressé dans le petit commerce, l'artisanat et les services.

En revanche, dans les secteurs clés de la production, peu de grandes entreprises ont été transformées en sociétés par actions, leur valeur restant négative.

La privatisation des terres marque le pas.

Le chômage qui frappe au moins 2 millions de personnes risque d'exploser à bref délai.. »