Devoir de Philosophie

Saigo Takamori

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Le fief de Satsuma se trouvait à l'extrême sud de l'île de Kyushu, elle-même la plus méridionale de l'archipel japonais. Le siège de son gouvernement seigneurial était installé dans la ville actuelle de Kagoshima, sur la baie qui porte le même nom, en face du volcan Sakurajima, qui forme une presqu'île et s'élève d'un seul jet à onze cent dix-huit mètres d'altitude. Saigo Takamori naquit dans ce fief, dans une famille nombreuse d'officiers du plus bas rang. Il était employé dans l'administration seigneuriale des paysans, et il fut remarqué par son daimyo, Shimazu Nariakira. Il avait une trentaine d'années quand il fut envoyé à Kyoto, comme agent seigneurial, pour faire aboutir la politique du fief dans ses relations avec le Bakufu et la cour impériale. D'une part, il était alors question d'ouvrir plus largement le Japon aux étrangers : les Shimazu étaient xénophobes modérés, préconisant à la fois le retard de l'ouverture et le renforcement de la défense nationale. D'autre part, on savait que le shogun Iesada allait bientôt mourir, sans laisser de fils : comme successeur, le Bakufu proposait un enfant, proche cousin du shogun moribond et fils de la branche latérale des Tokugawa de Wakayama ; les Shimazu, comme d'autres daimyo influents, soutenaient la candidature de Hitotsubashi Yoshinobu, issu d'une autre branche latérale des Tokugawa.

« Le coup d'État fut prêt le 3 janvier 1868 : l'empereur Meiji, âgé de quinze ans, proclama le retour à l'anciennemonarchie.

Okubo Toshimichi et Iwakura Tomomi réhabilité assistaient au conseil en présence de l'empereur.

Saigose tenait à l'extérieur du palais impérial afin de commander la garde. Fin janvier, l'armée restée fidèle à l'ex-shogun provoqua une bataille dans les faubourgs au sud de Kyoto et futdéfaite par les armées coalisées des fiefs qui soutenaient le nouveau gouvernement.

C'est ce qu'attendait Saigo.

Ilforma une armée impériale à la tête de laquelle il plaça un prince et dont il était lui-même commandant de fait.

Pardes négociations, il obtint sans combat la capitulation du château d'Edo, le 3 mai 1868. Dès lors, il s'enferma dans son idéal.

Il ne prit pas une grande part à la fin de la guerre civile.

Il approuva latransformation des fiefs en circonscriptions administratives.

Le 29 août 1871 encore, il emporta la décision d'abolirles fiefs définitivement, en déclarant que son armée en garantirait l'exécution.

Il demeura dans le collège exécutif dugouvernement qui siégeait désormais à Edo, devenu Tokyo. Mais il restait attaché à un régime fédéral ; il secourait les officiers besogneux en les faisant entrer dans la gardeimpériale qu'il continuait à commander.

Il s'écarta peu à peu de la politique absolutiste de son compagnon Okubo.Lorsque celui-ci partit pour l'étranger avec la délégation conduite par Iwakura Tomomi, il devint le personnageprincipal du gouvernement de gestion resté au Japon.

Il conçut alors le projet de se rendre en Corée pour exiger decelle-ci un meilleur accueil au commerce japonais.

En fait, il était prêt à ouvrir les hostilités, afin de prouver la valeurde son armée, toujours encadrée, selon les traditions, par d'anciens officiers des fiefs, sur lesquels il exerçait unpuissant ascendant. Okubo rentra précipitamment au Japon dans l'été 1873, afin de s'opposer aux projets de Saigo, mais il n'osa pas agiravant le retour d'Iwakura et du reste de la délégation.

Puis il parvint à évincer du gouvernement son anciencompagnon Saigo, qui démissionna le 24 octobre 1873 Saigo s'en retourna dans son fief d'origine : il fit de Satsuma son royaume, formant la jeunesse, entraînant unearmée personnelle.

Des révoltes éclatèrent en 1874 et en 1876 dans l'Ouest du Japon et à Kyushu notamment,provoquées par d'anciens officiers mécontents.

Okubo décida d'en finir : il utilisa les méthodes de la guerresubversive, que lui avait enseignées Saigo.

Devant la provocation des gouvernementaux, les disciples de Saigo sesoulevèrent.

Après une résistance qui se prolongea de février à septembre 1877, Saigo dut capituler devant l'arméeimpériale modernisée et aussi plus nombreuse.

Il se suicida le 24 septembre. Le héros de 1868 finissait en rebelle romantique.

Sa popularité au Japon est aujourd'hui presque aussi grande quecelle dont il avait joui de son vivant.

On ne retient que la sensibilité de cet homme qui sut être généreux en untemps trouble où la violence avait remplacé le droit.

Il avait fasciné une génération de guerriers, son pouvoir defascination ne s'est pas encore éteint.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles