Saigo Takamori
Publié le 18/02/2013
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Saigo Takamori (1827-1877), chef militaire et homme politique japonais, l'un des « Trois Héros « de la Restauration de Meiji avec Kido Takayoshi et Okubo Toshimichi. Il s'opposa d'abord à la mainmise politique des shoguns et les combattit pour restaurer le pouvoir impérial, puis passa à l'opposition en 1873, prit la tête des samouraïs rebelles et se suicida après sa défaite.
Né à Kagoshima, sur l'île de Kyushu, dans une famille samouraï pauvre, Saigo fut élevé dans la sobre tradition samouraï locale de sa région et étudia à l'école officielle du clan Shimazu, seigneurs du fief de Satsuma, avec Okubo Toshimichi. Sa taille et sa force prodigieuse (il fit du sumo) lui valurent une réputation de personnage énergique et une certaine popularité. Il soutint les forces pro-impériales de son domaine contre les Tokugawa et leur dynastie de shoguns, et quitta Satsuma en 1854 pour participer à des manœuvres antishogunales avec son seigneur, Shimazu Nariakira, à Edo (aujourd'hui Tokyo). À la mort de Nariakira, en 1858, Saigo Takamori fuit la purge organisée par Ii Naosuke contre les partisans de Nariakira : craignant d'être arrêté par la police du shogun, il se jeta, avec le prêtre loyaliste Gessho, dans la baie de Kagoshima mais, repêché et ranimé, il fut envoyé en exil dans une île. Il y apporta son soutien aux ouvriers du sucre et y fonda une famille.
Amnistié et libéré en 1861, Saigo Takamori devança le plan d'insurrection pro-impériale de son nouveau seigneur Shimazu Hisamitsu à Kyoto et fut à nouveau banni par celui-ci jusqu'en 1864. De nouveau amnistié, il fut nommé secrétaire à la guerre de Satsuma et émissaire à la cour impériale de Kyoto avec Okubo ; il dirigea des troupes contre les extrémistes du clan de Choshu qui avaient attaqué les portes du palais, puis conduit une armée shogunale pour « châtier « le clan tout en négociant avec Choshu. Il préserva la neutralité de Satsuma durant la seconde campagne avortée contre Choshu en 1866. Après la démission forcée du shogun en 1867, Saigo prit le commandement des troupes pour écraser la résistance de Toba et Fushimi, puis organisa la prise pacifique d'Edo, insistant pour qu'une amnistie soit accordée aux troupes shogunales.
Ayant présidé au transfert du pouvoir aux mains de l'empereur Meiji tenno (Mutsu-Hito), Saigo refusa tous les honneurs et se retira dans sa province natale. Répondant aux sollicitations du gouvernement, il retourna à Tokyo en 1871 pour diriger un gouvernement d'intérim pendant qu'Okubo et d'autres hauts fonctionnaires voyageaient en Europe, devenant commandant en chef en 1872 et maréchal en 1873. Lorsque la Corée insulta le régime Meiji en 1873, Saigo démissionna après qu'Okubo et d'autres ministres eurent opposé leur veto à sa politique de guerre, et il rentra à Satsuma, où il fonda des écoles militaires pour maintenir ses partisans samouraïs dans l'action. Alarmé, le gouvernement envoya un navire afin de priver l'arsenal de Kagoshima de ses armes ; la résistance spontanée des partisans de Saigo, samouraïs mécontentés par les mesures antiféodales prises à partir de 1868 par l'empereur, se mua en rébellion ouverte. Résigné à prendre la direction de cette rébellion, Saigo accusa Okubo et d'autres officiels de despotisme et de corruption puis quitta Kagoshima. Après plusieurs mois de combat contre l'armée de conscrits d'Okubo, les forces de Saigo furent bloquées dans une grotte près de Kagoshima. Blessé dans la dernière bataille, le 24 septembre 1877, Saigo se fit hara-kiri. Ses partisans assassinèrent Okubo peu après. Amnistié à titre posthume en 1891, Saigo, dit au Japon le « Grand Saigo «, est devenu un héros national.
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