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Saint Jean de la Croix

Publié le 27/02/2008

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Juan de Yepes est né à Fontiveros, en Vieille-Castille, le samedi 24 juin 1542. Après une jeunesse laborieuse et pauvre, car son père s'était mésallié, il prit l'habit des Frères de Notre-Dame du Mont-Carmel, selon la Règle mitigée depuis 1431. De Médina del Campo il fut envoyé à Salamanque où, pendant trois années, il suivit les cours de la célèbre université, ainsi que l'enseignement de son Ordre au Collège Saint-André. Il porte alors le nom de Saint-Mathias.   A Médina où il est venu célébrer sa première Messe, il rencontre Thérèse d'Avila. Il lui confie son désir " de plus grande perfection et de vie solitaire " et pour " se séparer du monde et s'enfoncer en Dieu " son prochain départ à la Chartreuse du Paular. (Le 24 août 1926, Pie XI l'élèvera au rang de docteur de l'Église universelle, il n'a que faire d'un bonnet de docteur en théologie scolastique.) Thérèse lui découvre alors son projet, autorisé en bonne et due forme par le Maître Général du Carmel, Jean-Baptiste Rubéo. Jean accepte de commencer la réforme des Carmes, comme elle a entrepris déjà celle des Carmélites, mais à condition " qu'il ne devra pas attendre longtemps ". Ce mystique est un raisonnable plein de décision. Il ne tergiverse pas, il prend le chemin le plus court, la montée à pic. Et Thérèse est active : " Des oeuvres, pas de paroles. " Elle passe à l'acte. En automne 1568, Jean de Saint-Mathias, devenu Jean de la Croix, entreprend dans une masure de Durvelo, sur l'austère plateau de Castille, l'oeuvre de réforme carmélitaine conçue par la Mère. Elle a, durant l'été, instruit son fils. Il n'a alors que vingt-six ans ; elle en a cinquante-trois.   Sainte Thérèse et saint Jean de la Croix vont achever en plein accord, audacieusement, l'alliance profonde de la vie solitaire des Ermites du Mont-Carmel et de l'apostolat des Ordres Mendiants dont font partie les Carmes depuis leur arrivée en Europe au XIIIe siècle. Toutefois, Thérèse et Jean savent que de l'attitude d'âme dépend le comportement social. Saint Jean de la Croix va donc transposer dans l'ordre psychologique le Mont-Carmel lui-même, en faire le schéma figuratif de l'ascension spirituelle. Ce n'est pas cime de montagne qu'il faut atteindre, c'est pointe de l'esprit. Le Carmel, on ne le broute pas, c'est un symbole animateur ; son escalade, une démarche intérieure.

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