Sierra leone de 1995 à 1999 : Histoire

À l’issue du scrutin de 1996, Ahmad Tcjan Kabbah est élu au second tour, avec près de 60 % des voix, devant John Karefa Smart, candidat du Parti populaire de l'unité nationale (UNPP). Sa formation, le Parti démocratique du Sierra Leone (SLPP), obtient, avec plus de 36 % des voix. 27 sièges sur les 68 à pourvoir au suffrage universel devant l’UNPP et le Parti populaire démocratique (PDP), qui recueillent un total de moins de 37 % des suffrages. Dès son investiture, en avril 1996, le nouveau chef de l'État tente de mettre un terme à la guerre civile qui déchire le pays depuis 1991, opposant le gouvernement à la rébellion menée par le Front révolutionnaire unifié (RUF), et soutenue par le chef de guerre libérien Charles Taylor. Mais, en mai 1997, un

coup d’État militaire contraint le président élu à l’exil en Guinée et un Conseil révolutionnaire des forces armées, dirigé par le commandant Johnny Paul Koroma, nomme le leader contesté du RUF, Foday Sankoh, vice-président de la junte. À l’appel du président déchu, le Nigeria, sous la bannière de la Force ouest-africaine d’interposition (Ecomog) -déployée à partir de 1990 au Liberia par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) -, chasse la junte militaire en février 1998 et réinstalle au pouvoir Ahmad Tejan Kabbah. Mais les combats se poursuivent. Le RUF reste puissant malgré l’arrestation de son chef ; il contrôle la zone diamantifère et s'allie à certains