Splendeurs et richesses du Grand Appartement de Versailles

« coq, tous symboles attribués à Louis XIV.

Comme le Grand Appartement est dédié au Roi­ Soleil, chacun des salons en enfilade est placé sous le signe d'une planète, qui en inspire la décoration .

Dans cet ensemble exceptionnellement homogène, les dieux de !'Olympe, Vénus, Diane, Apollon, Mars, Mercure, Jupiter et Saturne gravitent sans fin autour de l'astre suprême : Louis, quatorzième du nom.

Planètes et héros mythiques « Comme le soleil est la devise du roi, l'on a pris les sept pla­ nètes pour servir de sujet aux tableaux des sept pièces de cet appartement.

De sorte que dans chacune on y voit repré­ sentées les actions des héros de ('Antiquité , qui auront rap­ port à chacune des planètes et aux actions de Sa Majesté )), note André Félibien , historio­ graphe des Bâtiments royaux, en 1674 .

En réponse à cette thé­ matique solaire et royale, les plafonds à compartiments sont peints de scènes vantant les exploits des héros de la mytho­ logie ou de !'Antiquité .

Grecs, Romains, Perses, d'Alexandre le Grand à Jules César, Auguste ou Cyrus , sont réunis dans une ronde sans fin dont l'objet est de célébrer la puissance de Sa Majesté.

Monarque suprême, le Roi-Soleil rassemble en sa per ­ sonne toutes les qualités de ses illustres prédécesseurs .

Aux cieux des plafonds du Grand Appartement , les allégories glo­ rifient tour à tour dieux antiques et grands hommes de l'histoire pour mieux exalter sa double essence royale, à la fois divine et dynastique .

La conception qu 'a le roi de France de son rôle et de son importance s'impose d'emblée aux yeux éblouis des visiteurs, admis et accueillis par lui dans cette vitrine ciselée pour sa plus grande gloire.

« RIEN NE PEUT ÊTRE PLUS BEAU DANS LE MONDE » Ceux qui ont le privilège d'être reçus dans le Grand Appartement peuvent admirer les « sept pièces de plain-pied qui sont toutes diversement ornées de peintures et de marbres de différentes espèces.

Toutes ces pièces sont parquetées de menuiserie ; et les portes doivent être de bronze doré », ainsi que les décrit André Félibien .

Ils ne manquent pas d'être impressionnés par l'opulente décoration, le mobilier en argent, les toiles des collections royales signées Rubens, Van Dyck, Titien ou Rigaud.

En 1683, dans ses Relations des assemblées faites à Versailles, Michon s'extasie : « Rien ne peut-être plus beau dans le monde, plus magnifique, ni plus surprenant ...

Figurez­ vous quel est l'éclat de cent mille bougies dans cette suite d'appartements ; je crus que tout y était embrasé , car un grand soleil au mois de juillet est moins étincelant .

Les ameublements d'or et d 'argent avaient encore leur éclat particulier, comme la dorure et les marbres.

Toutes les décorations étaient somptueuses.

» Im ages d'un r o i id éa l Les salons de Vénus et de Diane, lambrissés, décorés de marbres et de bronzes, s'ou­ vrent sur l'étincelant escalier des Ambassadeurs .

Leurs pay­ sages en perspective décli­ nent les thèmes, si chers au cœur du roi, de l'Amour et du souverain chasseur et conqué­ rant .

Le salon de Mars présen ­ te l'image d'un monarque absolu, certes attaché à la paix, mais, lorsque l'adversité le lui impose , farouche guer­ rier toujours victorieux .

Dans le salon de Mercure, Louis XIV est figuré comme l'ami des arts et des sciences .

Dans celui de Jupiter il intervient en pieux justicier et en bon père de son peuple .

Beau , magna­ nime , bâtisseur de merveilles , tel se révèle le Roi-Soleil dans le salon d'Apollon .

Si l'allégorie ne fait que sug­ gérer, inciter aux comparai­ sons les plus flatteuses, l'om­ niprésence souveraine du mo­ narque ne laisse aucun doute : ici, à travers les trésors d'ima­ gination et de savoir-faire dé­ ployés par Charles Le Brun et ses équipes, tout est destiné à perpétuer l'œuvre et les ver­ tus du Roi-Soleil.

Louis XIV et la reine Marie­ Thérèse s' installent définitive ­ ment à Versailles en 1682, un an après la fin des travaux d'aménagement du Grand Appartement .

Les salons de Mars , de Mercure et d'Apollon font respectivement fonction de salle des gardes, d'anti ­ chambre et de chambre du roi.

A partir de 1701, celui-ci n'habite plus le Grand Appar­ tement, qui est alors réservé aux réceptions - les soirées « d'appartement » - et aux audiences des ambassadeurs .

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