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Valenciennes : une nouvelle victoire pour Louis XIV

Publié le 29/08/2013

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louis xiv

Depuis bientôt cinq ans, la guerre de Hollande fait rage, et les pourparlers de paix entamés en 1675 à Nimègue s'éternisent. Louis XIV inaugure la campagne militaire de 1677 en portant l'essentiel de ses efforts sur la conquête systématique des Pays-Bas espagnols. A la fin de l'hiver,

l'étau français se

resserre autour des deux places fortes isolées que sont Valenciennes et Cambrai...

louis xiv

« tout ira bien, et les ennemis ne remuent rien pour s'approcher de moi »,écrit-il à son ministre Colbert .

Et ne dit-on pas alors : « Ville défendue par Vauban, ville imprenable ; ville assié­ gée par Vauban , ville prise » ? Le 17 mars, dix-huit jours après le début du siège, les Français se lancent à l'assaut de la cité .

li ne leur faut qu'une demi­ heure pour investir les lieux ! Certes, l'adversaire n' est pas de taille face à la plus grande armée du monde et au maître de l'art du siège qu'est Vau­ ban, mais Louis XIV s'étonne quand même de ne pas ren­ contrer plus de résistance ...

Sitôt la place prise avec une fa­ cilité surprenante, vainqueurs et vaincus se penchent sur la rédaction du traité de capitu­ lation .

Composé de vingt arti­ cles, celui-ci est agencé à la manière d'un dialogue entre le roi de France et les bourgeois de Valenciennes .

Sa Majesté entend ainsi ménager les sus­ ceptibilités et couper à l'hos­ tilité d'une population peu encline à se soumettre à son autorité .

« Le fardeau d'une somme prodigieuse » Louis XIV fait preuve de sa grande mansuétude en s'enga­ geant à ne confisquer aucune des «libertés communales ».

Plus, il maintient en fonction le magistrat, le premier des édi­ les, et « généralement tous les officiers de la ville dans la pos­ session et la jouissance de leurs charges et offices ».

Enfin, pour se concilier les faveurs d ' une population ultra-catho­ lique, il confirme qu'aucune religion autre que le catholi­ cisme ne sera tolérée .

Mais là s'arrête sa générosité, et le rat­ tachement de Valenciennes au royaume de France a son prix.

% La population doit non seule..

€.

ment s'acquitter de cent mille livres destinées à la réparation des églises et des établisse­ ments religieux endommagés par les bombardements , mais encore s'engager à financer la construction d'une citadelle .

Le magistrat se dit « accablé sous le fardeau d'une somme prodigieuse » ...

Valenciennes prise, Louis XIV n'entend pas en rester là et convoite déjà plusieurs autres places de la Flandre espagnole .

Le 22 avril, Monsieur, frère du roi, prend Saint - Omer .

Onze jours plus tôt , à Cassel, le ma­ réchal de Luxembourg a défait Guillaume d'Orange, qui ten­ tait de porter secours à Saint­ Omer .

Le mois suivant, le Roi­ Soleil met le siège devant Cambrai, qui capitule le 17 mai et dont la citadelle tombe trois jours plus tard.

Toutes ces victoires permet­ tent à Louis XIV d'être en posi­ tion de force et de négocier la paix la plus avantageuse .

I...:an­ née suivante, le traité de Ni­ mègue scellera la fin des hosti­ lités et entérinera pour partie les conquêtes françaises dans les Pays-Bas espagnols : le Très Chrétien se verra attri­ buer douze places fortes de Flandre, dont Valenciennes, Saint-Omer et Cambrai .

VICTOIRE OU TRAHISON? Certes, la victoire française semblait acquise tant Valenciennes était isolée.

Mais la rapidité avec laquelle la place est tombée a suscité l'étonnement de Louis XIV et de ses maréchaux.

Au x1x · siècle, les historiens locaux se sont eux aussi fortement interrogés : comment une cité aussi bien fortifiée a-t-elle pu être investie en seulement une demi-heure ? Vers 1870, l'historien Henri Caffiaux a émis l'hypothèse selon laquelle la ville aurait été trahie par ses échevins, qui se seraient entendus avec le roi de France .

Il est vrai que le traité de capitulation accordé par Louis XIV est particulièrement clément à leur égard et ne les relève pas de leurs fonctions ...

Cette théorie est étayée par le fait que la population était alors particulièrement attachée à la souveraineté des rois d' Espagne .

Ainsi, en 1681, le voyageur français Charles Lemaître s'étonnait d'entendre des Valenciennois, « alors sujets du roi de France, parler contre sa gloire, tandis qu'ils glorifient le roi d'Espagne » .. »

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