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Victoria

Publié le 27/02/2008

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Des douze enfants de George III (1760-1820), les trois premiers n'eurent pas de postérité ; le quatrième, le duc de Kent (1767-1820), marié à Victoria de Saxe-Cobourg, eut une fille née le 24 mai 1819 : le prénom de Victoria, symbolique, lui fut donné un peu au hasard et contre la volonté de ses parents, endettés et tenus à l'écart ! Orpheline de père à huit mois, élevée dans une atmosphère artificielle par une mère ambitieuse et maladroite, on pouvait craindre qu'elle n'éprouvât de grandes difficultés à comprendre et à remplir le rôle écrasant qu'elle devait jouer dès l'âge de dix-huit ans. Le 20 juin 1837, anniversaire de Waterloo, Guillaume IV mourait ; au matin, l'archevêque de Canterbury et le grand chambellan vinrent annoncer à Victoria qu'elle était reine. " Puisqu'il a plu à la Providence de me mettre à cette place, je ferai tout mon possible pour accomplir mon devoir envers mon pays ; je suis très jeune et, en bien des choses, sinon en toutes, très inexpérimentée ; mais je doute qu'on trouve aisément une personne de meilleure volonté et plus sincèrement désireuse de faire ce qui est bien et juste. " Ainsi apparut-elle le premier jour de son règne, ainsi jusqu'au dernier : directe, incapable de voiler ses sentiments ; tout au plus, par courtoisie, peut-elle en modérer l'expression. Si elle est mécontente, énervée ou hostile, si elle éprouve de la sympathie ou de l'enthousiasme, elle le montre avec une spontanéité d'enfant. Sa bonne volonté est totale, mais elle se maintient avec entêtement dans les limites de son devoir, qu'elle sent plus qu'elle ne le conçoit : rien, jamais, ne l'en fera dévier. Elle n'a aucun système et éprouve une certaine aversion pour les doctrines.

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