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VIETNAM (guerre du)

Publié le 17/01/2022

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vietnam

La guerre du Vietnam (1955-1975), qui implique principalement les États-Unis comme puissance d'intervention, fait suite à la guerre d'Indochine (1945-1954) conduite par la France. La guerre du Vietnam, en s'étendant à toute la région, deviendra une seconde guerre d'Indochine. En Indochine, le gouvernement français de Pierre Mendès France abandonne délibérément l'initiative, en 1954-1955, aux États-Unis, politiquement et financièrement engagés dans le conflit indochinois depuis l'accord franco-américain du 8 mai 1950, en vertu de la politique du containment (endiguement) anticommuniste en Asie. Washington, qui n'a pas signé les accords de Genève, est déterminé à faire du Sud-Vietnam une nouvelle Corée du Sud et le pivot de l'OTASE (Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est), créée le 8 septembre 1954 à Manille pour faire barrage au communisme et au neutralisme dans la région. Les administrations Eisenhower (1953-1961) puis Kennedy (1961-1963) entendent consolider la République du Vietnam, créée en 1956 par Ngo Dinh Diem, à laquelle ils fournissent 60 % de ses ressources budgétaires de 1955 à 1960 ; ils instruisent et équipent son armée, sa police et sa bureaucratie. La répression anticommuniste lancée par Diem dès 1955 met fin au projet d'élections libres prévu à Genève pour réunifier le Vietnam ; elle amène également les communistes à réactiver la guérilla (le Vietcong) à partir de 1956 et à créer le 20 décembre 1960 le Front national de libération (FNL), façade frontiste dans le Sud du Lao Dong (Parti du travail, nom du Parti communiste vietnamien (PCV) de 1951 à 1976). En 1960-1961, la guerre a repris au Centre et au Sud, de même qu'au Laos l'affrontement entre l'armée royale et le Pathet Lao communiste. Vers une intervention militaire directe. L'incapacité du régime de Diem à venir à bout de la nouvelle résistance que soutient une partie de la paysannerie du Sud, les contacts secrets qu'il prend à Hanoi à l'été 1963, la répression implacable qu'il mène contre l'opposition bouddhiste et son isolement conduisent les États-Unis à appuyer son renversement par les généraux sud-vietnamiens le 1er novembre 1963. Ces derniers ne font que se déchirer d'un putsch à l'autre jusqu'à l'établissement, le 11 juin 1965 de la dictature du général Nguyen Van Thieu (1923-2001). Cela conduit à l'intervention militaire directe et massive des États-Unis (premiers bombardements au nord du 17e parallèle le 7 février et débarquement des marines le 8 mars 1965). C'est l'escalade, au lieu de la guerre courte escomptée par le président Lyndon B. Johnson (1963-1969), car l'Amérique s'enlise dans une guerre d'usure où elle engage jusqu'à 500 000 hommes (chiffre de 1968). La RDV (République démocratique du Vietnam) et le FNL sont ravitaillés par la Chine et l'URSS via la « piste Ho Chi Minh « laotienne et cambodgienne, tandis que la guerre s'étend au Laos et au Cambodge, où, après le renversement du roi Norodom Sihanouk par le général Lon Nol en 1970, la guérilla des Khmers rouges gagne du terrain. Une guerre " pour l'exemple ". Pour Robert McNamara (secrétaire d'État américain à la Défense, 1961-1968) et les stratèges américains, c'est une guerre pour l'exemple, pour le devenir du tiers monde, destinée à y prévenir de nouvelles révolutions communistes. En fait, c'est un conflit sans issue, où s'opposent d'une part la stratégie vietnamienne de la guerre au sol « du faible au fort «, combinant guérilla, opérations conventionnelles, mobilité maximum, et d'autre part la stratégie américaine des bombardements intensifs sur la RDV et le Sud. Les unités du FNL et celles de la RDV infiltrées au Sud infligent de sérieux revers à l'armée du Sud, peu combative et non motivée, ainsi qu'aux troupes américaines, tandis que s'amplifient aux États-Unis la révolte des campus et le mouvement antiguerre. Le tournant du conflit est l'offensive du Tet lancée en janvier-février 1968 par les troupes communistes sur les villes du Sud. C'est un lourd échec militaire pour le FNL, mais un immense succès politique dans la bataille pour l'opinion américaine et mondiale. De toute évidence, l'Amérique, si elle n'est pas militairement vaincue, ne peut gagner la guerre. Des accords de Paris à la réunification. Elle envisage un désengagement progressif. C'est l'ouverture des négociations de Paris (Henry Kissinger-Lê Duc Tho) le 13 mai 1968 en même temps que l'adoption par l'administrationNixon (1969-1974) de la « vietnamisation « du conflit préconisée en 1969 par H. Kissinger : militarisation totale du Sud, renforcement de l'armée « sudiste « qui comptera jusqu'à un million d'hommes, soutenue par l'intensification des bombardements de l'US Air Force (au total, l'Indochine aura reçu plus de bombes que les puissances de l'Axe de 1940 à 1945). La conférence de Paris aboutit péniblement au compromis des accords de Paris (27 janvier 1973). Simple trêve à peine observée quelques mois. Le 1er juillet 1973, le Congrès américain interdit toute nouvelle opération militaire américaine en Indochine. Les Khmers rouges font leur entrée à Phnom Penh le 17 avril 1975 et une offensive éclair est déclenchée par les Nord-Vietnamiens le 9 mars. Saigon tombe le 30 avril, le Pathet Lao prend Vientiane le 30 août. Washington, paralysé depuis le scandale du Watergate (1971), a laissé faire. Le 2 juillet 1976, le Vietnam est réunifié sous l'égide du Nord. La seconde guerre indochinoise, plus atroce encore que la première, a fait de deux à trois millions de morts, deux millions et demi de blessés et d'invalides, et des destructions incalculables (2,8 millions d'hectares ravagés à l'aide de défoliants par l'US Air Force, etc.). Vingt années de retard supplémentaire ont été prises dans la lutte contre le sous-développement de la péninsule… Coût incalculable qu'en ce tournant de siècle les peuples d'Indochine n'en finissent pas de payer. Daniel HÉMERY

vietnam

« Deux États voient le jour, respectivement dans chacune ..___....., ,_ ..

sa propre autorité.

~intervention américaine répondra à 11nvasion nord -coréenne, les États-Unis redoutant plus que tout l'effet de dominos qui menace de précipiter une bonne partie de l'Asie dans le giron communiste.

lE DÉBUT DES HOSTILITÉS • le dictateur nord -coréen Kim Il-sung prépare son opération d'invasion de la Corée du Sud : le 27 février 1950 , il consulte Staline et le 15 mai, il rencontre Mao , afin de s'assurer de leur soutien .

• le 25 juin 1950, invoquant une " agression sudiste », cinq divisions nord-cor éennes fortes de 70 ooo hommes franchi ssent le 38' parallèle et pénètrent en Corée du Sud.

Deux jours plus tard, le Conseil de sécurité de l'ONU , dont l'URSS est absente, demande aux nations membre s de porter assistance à la Corée du Sud.

• Au même moment , Truman ordonne aux forces navales et aériennes du Pacifique de faire route vers la Corée du Sud.

le 30 juin, il décide le déploiement en Corée des forces américaines basées au Japon et ordonne une attaque aérienne contre la Corée du Nord.

Séoul est tombée la veille aux mains des Nord-Coréens .

L'INTERVENTION INTERNATIONAlf • les Sud-Coréens mènent tout d'abord une action retardatrice avant de recevoir l'appui des forces américaines placées sous le commandement du généra l Dou glas MacArthur , qui les épaulent dans leur bataille de défense .

Aux troupes américaines se joindront des unités de quinze pays européens et asiatiques , dont la France et le Royaume-Uni , au sein des forces de l'ONU .

·Le 15 septembre 1950, un corps d 'armée américain crée la surprise en débarquant derrière les lignes ennemies, à Inchon (Corée du Sud).

Celui-ci reprend le contrôle de Séoul le 28, avant d'opérer sa jonction avec les forces de défense .

LE FRANCHISSEMENT DU 38' PARAllÈLE • Malgré les mises en garde réitérées de la Chine qui soutient la Corée du Nord , les forces de l'ONU franchissent le 38' parallèle et s'emparent le lB octobre 1950 de Pyongyang , la capitale nord -coréenne.

~appui de l 'aviation américaine est décisif .

Les lignes de chemin de fer, les voies de ravitaillement, les usines, les ponts et les terrains d'aviation nord -corée ns sont détruits .

• le 25 octobre 1950 , les forces de l'ONU atteignent le Valu, frontière entre la Corée du Nord et la Chine , et bombardent la Mandchourie .

Mais elles se heurtent , le 26 novembre , à des unités de la 4 ' armée populaire chinoise, commandée par le général lin Biao.

À l'issue de combats acharnés, les troupes chinoises détruisent une division américaine et forcent les troupes de l'ONU au repli en deçà du 38' parallèle .

LA CONTRE·ATTAQUE COMMUNISTE • Dans la foulée , les Nord-Coréens libèrent Pyongyang le 4 décembre 1950 , franchissent à leur tour la frontière entre les deux Corées le 1 " janvier 1951 et s'emparent de Séoul trois jours plus tard .

Mais mal ravitaillés et dotés d'armements moins puissants, ils ne parviennent pas à progre sser au-delà de la capitale sud-coréenne .

• Prenant conscience du risque de s'attaquer à la Corée du Nord appuyée par la Chine , Truman décide de limiter son objectif à l'arrêt de l'agress ion communiste .

~opération " Ratkiller », qui vise à chasser les Chinoi s de Corée, est lancée le 21 février 1951 par les forces de l'ONU.

la Vlll' armée américaine , appuyée par les troupes sud-coréennes , repr end le contrôle de Séoul le 14 mars et repous se le front le long du 38' parallèle.

• MacArthur, farouche partisan d 'une extension de la guerre sur le territoire chinois et considéré comme un dangereux aventurier par Truman, est remplacé le 11 avril 1951 par le général Matthew Ridgway .

• Malgré les offensives communistes du 22 avril1951 et du 16 mai 1951 contre les forces de l'ONU , le front se stabilise .

• le 23 juin 1951 , l'URSS propose aux belligérants d 'entamer des négociations de paix .

le 10 juillet , des délégués de l'ONU et des représentants communistes se rencontrent à Kaesong (Corée du Nord).

Interrompues en octobre 1952 , les négociations reprennent en avril 1953 .

• Un armistice est finalement signé à Panmunjom , sur la ligne de démarcation , le 27 juillet 1953, par les représentants de l'ONU , de la Corée du Nord et de la Chine .

LE BILAN HUMAIN DU CONFLIT les pertes sont lourdes.

Les Nord­ Coréens dénombrent 300 000 tués, les Chinois 200 000, les Sud-Coréens 147 ooo, les forces de l'ONU 37 BOO, dont 33 600 pour les seuls Américain s.

le nombre de civils tués est estimé à plus de 2 millions.

LA GUERRE DU VIETNAM la fin de la guerre d 'Indochine ne ramène pas la paix au Vietnam du Sud.

le régime de Diêm , catholique, persécute les bouddhistes et les opposants .

Ses excès finissent par alarmer les États -Unis qui disposent de 3 000 conseillers dans le pays depuis 1962 .

Avec l'aide de la CIA, trois généraux vietnamiens, Duon g Van Minh , Trân Van Dom et Ton Thal Dinh , organisent un coup d 'État le 1" novembre 1963.

Diêm est tué le lendemain .

la junte ne reste pas longtemps au pouvoir : elle est renversée par les généraux Nguyên Khânh et Trân Thiên Khiêm le 30 janvier 1964 .

nouveau putsch , les généraux Van Thiêu et Nguyên Cao Ky prennent leur tour le pouvoir ,....., ____ le 20 juin 1965 .

Thieu sera élu président le 3 octobre 1971, en pleine guerre .

vietnamiens sur deux destroyers américains croisant dans les eaux territoriales de la RDVN , du 2 au 5 août 1964 , pour ordonner une intervention militaire au Vietnam .

le Congrès américain lui confie les pleins pouvoirs militaires par la résolution du Tonkin du 7 août 1964.

le général William Westmoreland est nommé commandant Ils deviendront quotidien s un mois plus tard.

Le 8 mars , le premier contingent de marines d ébarque au Vietnam et s'installe dans la base de Da Nang .

Le 17 juin, des bombardier s B-52 effectuent un premier raid contre des forces de la résistance vietnamienne au Sud-Vietnam , le Viêt-cong.

Mais les hostilités débutent réellement le B janvier 1967 avec l'opération " Cedar Falls » destinée à détruire une base viêt-cong dans la région située au nord de Saïgon et connue sous le nom du « Triangle de fer ».

COMBATS ET OFFENSIVE DU Th" • le 24 novembre 1967, la 173' brigade aéroportée américaine prend le contrôle de la colline 875, près de Oak Tô, au terme de cinq jours d 'hostilités.

Ces combats figurent parmi les plus durs de toute la guerre du Vietnam .

• Le B avrii196B , les Américains repoussent une offensive nord­ vietnamienne dirigée contre leur base de Khe Sanh , où ils étaient assiégés depuis le 20 janvier .

sud-vietnamiennes , le 31 janvier 1968, la veille des fêtes du Têt qui marquent la nouvelle année lunaire .

les principales villes sud-vietnamiennes tombent aux mains de I'AVN et du Viêt-cong .

~ambassade des États-Unis à Saigon est occupée.

Mais les communistes ont perdu pas moins de 30 000 hommes dans l'offensive du Têt qui a aussi fait 12 ooo à 15 ooo victimes civiles.

LE POIDS DE L'OPINION PUBLIQUE • Le 16 mars 1968 , des Gl de la 11' brigade d'infanterie légère massacrent 500 paysans dans le village de My lai.

Cette opération ternit l'image des soldats américains au Vietnam.

le lieutenant William Calley sera condamné à la prison à perpétuité pour ce crime de guerre, le 29 mar s 1971 -avant d 'être grâcié par le président Richard Nixon.

Cet épisode lfiiall!lliit4.:M~ a11me1~te les américain .

la guerre est en effet considérée par une partie des opinions occidentales comme une agression injustifiée contre un pays lointain , destinée uniquement à préserver les intérêts économiques et stratégiques des États -Unis en Asie du Sud-Est.

la même époque , le commandement américain réalise que ce n 'est pas la puissance de son arsenal militaire qui lui permettra de l'emporter .

les bombardements américains au nord du 20' parallèle sont interrompus le 31 mars 1968.

• le 3 mai 1968 , les Nord-Vietnamiens proposent des négociations de paix aux Américains , qui acceptent l'offre .

les jour s suiva nts, les forces communistes n'en lancent pas moins de nouvelles attaques contre des villes et des bases sud-vietnamiennes.

• Des négocia tions de paix s'ouvrent pourtant à Paris , le 25 janvier 1969 .

Cédant en partie à la pression de l'opinion publique , Rich ard Nixon ordonne le début du retrait des troupes américaines le B juillet 1969.

À la même époque, les Gl se retirent également du Cambod ge, où l'armée américaine avait cherché en vain à dissimuler leur présence.

Contraint d 'admettre l'échec de l'intervention américaine , le Congrès américain annule la résolution du Tonkin, le 31 décembre 1970.

sans illiii• Jl'~!ll.'-1 leur appui .

Mais ces derniers n 'ont ni l'expérience ni la ferveur de leurs frères ennemis du Nord galvani sés par la propagande et le désir de revanche.

• Consciente de la faiblesse des forces sud-vietnamiennes, I 'AVN pénètre au Sud-Vietnam le 30 mars 1972.

Quelques jours plus tard, le Viêt-cong lance à son tour une vaste offensive contre les troupes sud-vietnamiennes.

• le 12 août 1972 , les dernières forces terrestres américaines quittent le Vietnam.

Du lB au 30 décembre , l'aviation effectue des bombardements massifs sur le Nord-Vietnam : 40 ooo tonne s de bombe s sont larguées sur Hanoi .

prennent fin.

Le 27 janvier 1973 , des accords de paix de Paris signés par le Nord-Vietnam , le Viêt-cong , le Sud-Vietnam et les États-Unis , sous l'égide de l 'ONU , mettent fin à plus de huit ans de guerr e .

LE BILAN DE LA GUERRE • les Nord-Vietnamiens et le Viêt-cong enregistrent les pertes les plus élevées de tous les belligérants : 737 ooo militaires et 50 000 civils tués selon les autorités américaines, 2 millions de morts, toutes catégories confondues, selon d'autres sources .

Aucun chiffre officiel n'a été fourni par les autorités nord-vietnamiennes .

les pertes sud-vietnamiennes s'élèvent à 200 ooo militaires et 450 ooo civils tués .

Les Américains enregistrent 58 000 hommes morts au combat, 10 400 d 'autres causes et 2 273 dispar us.

• les blessures de la première guerre perdue par les Américains ne sont toujours pas refermées.

Contrairement aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale , les vétérans du Vietnam ont été diversement accueillis lors de leur retour au pays.

Beaucoup d'entre eux n'ont pas réus si à s 'adapter de nouveau à la vie civile et souffrent de séquelles psychologiques parfois graves .

Oubliés et méprisés , ils ont dû attendre 1985 pour être enfin honorés publiquement.

• Épilogue du conflit le Vietnam du Sud est envahi et rattaché au Vietnam du Nord à la suite d'une guerre éclair menée de à avril1975.. »

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