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critique littéraire

Publié le 13/04/2025

Extrait du document

« L’étymologie du mot critique ‘’Kritikos’’ donne l’idée sur son sens : juger.

En effet, le rôle de la critique et de porter un jugement — si ce n’est pas un jugement de valeur — sur les œuvres d’art en vue de porter une appréciation.

Une autre étymologie est révélatrice de la charge sémantique du terme critique.

Du « grec krinein, qui signifiait principalement ‘’séparer’’, ‘’distinguer’’ »[1] , la critique a donc pour but de distinguer le bon grain de l'ivraie. Le qualificatif littéraire dévoile la préoccupation de la discipline de productions littéraires pour en tirer un jugement.

Par ailleurs, la critique littéraire ne se cantonne pas aux jugements, c’est également « un discours sur les œuvres littéraires qui met l’accent sur l’expérience de la lecture, qui décrit, interprète, évalue le sens et l’effet que les œuvres ont sur les (bons) lecteurs, mais sur des lecteurs qui ne sont pas nécessairement savants ni professionnels » [2].

Discours dépassant l’évaluation pour aboutir à d’autres activités savantes : explication, interprétation, etc.

Il s’agit somme toute des études littéraires. Bien que la critique ne se réduise pas dans ce sens aux activités judicatives, elles ne sont pas pour autant l’apanage des spécialistes, mais également des amateurs et néophytes.

D’où la typologie de la critique littéraire. 1.1.

Aristote : de la poétique à la critique La Poétique d’Aristote constitue le berceau de la critique même s’il s’agit d’un écrit beaucoup plus descriptif que normatif.

Un ensemble de réflexions sur les catégories génériques (judiciaire, délibératif et épidictique) , la Poétique vise à « décrire les ‘’ espèces»’’( eidê) poétiques : l'épopée d'après Homère, la tragédie d'après Euripide et - peut-être (car le développement sur ce genre semble avoir disparu) - la comédie d'après Cratès ou Aristophane.

»[3]En outre , la poétique dans son sens étroit poiêsis définit les règles de compositions des ouvrages littéraires – si tant est qu’on puisse parler d’œuvres littéraires à cette époque – ; d’où les stratifications génériques ( tragédie , comédie). Nous nous proposons de traiter de l'art poétique comme tel, ainsi que des genres poétiques.

Quel est le pouvoir propre à chacun d'eux ? Quelle est la façon dont le poète doit construire les intrigues [10] afin que son œuvre soit réussie ? Quels sont le nombre et la nature de ses éléments constitutifs ? Et qu'en est-il des autres sujets qui font partie de la même enquête ? Traitons de tout cela en prenant tout naturellement pour point de départ les notions de base.

L'épopée et la poésie tragique, comme aussi la comédie, la poésie dithyrambique et [15] (dans leur plus grande partie) la musique pour flûte et la musique pour lyre, toutes ont en commun d'être des représentations.

Mais ces arts se distinguent les uns des autres de trois façons : ils peuvent représenter avec des moyens différents, représenter des sujets différents et représenter différemment (c'est-à-dire selon des modes différents). Aristote, La Poétique, 1447a Aristote découvre les ressorts de chaque genre tout en fixant le principe de la poésie : la mimèsis ou l’imitation.

L’observation et le recensement de pratiques pluriséculaires du langage en Grèce (depuis Homère) font de La Poétique le premier bilan critique et la première définition en compréhension du phénomène littéraire.

La critique comme évaluation ou jugement des œuvres n’a pas encore pris forme, mais elle puise des fondements aristotéliciens pour constituer la trame du fond des critiques à venir. 1.2.

La critique et les Arts Poétiques Ainsi, nombre de théoriciens s’inspirent d’Aristote pour élaborer leur Art Poétique.

Horace avec son Ars poetica , il s’inscrit dans le même sillage qu’Aristote en prodiguant des conseils sur le ton , le genre , les personnages , la vraisemblance et la corrélation entre l’art et la nature.

La critique de ce fait n’est qu’un amas de percepts pour guider les écrivains (poètes). À l’instar d’Aristote et surtout d’Horace, nous pouvons en outre placer Boileau parmi les plumes critiques et satiriques de son temps.

Il s’attaque au baroque, à la préciosité, au burlesque et même aux académiciens et écrivains à la mode au profit de la clarté et la rigueur de l’art classique. Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable, Il doit régner partout, et même dans la fable; De toute fiction l'adroite fausseté Ne tend qu'à faire aux yeux briller la vérité. Sais-tu pourquoi mes vers sont lus dans les provinces Sont recherchés du peuple et reçus chez les princes ? Ce n'est pas que leurs sons, agréables, nombreux Soient toujours à l'oreille également heureux Qu'en plus d'un lieu le sens n'y gêne la mesure Et qu'un mot quelquefois n'y brave la césure : Mais c'est qu'en eux le vrai du mensonge vainqueur, Partout se montre aux yeux et va saisir les cœurs [...] Ma pensée au grand jour partout s'offre et s'expose Et mon vers, bien ou mal, dit toujours quelque chose. [...] La plupart emportés d'une fougue insensée Toujours loin du droit sens vont chercher leur pensée. Ils croiraient s'abaisser dans leurs vers monstrueux S'ils pensaient ce qu'un autre a pu penser comme eux. Évitons ces excès : laissons à l'Italie De tous ses faux brillants l'éclatante folie Boileau, Art Poétique – Chant I Boileau trace l’itinéraire d’une œuvre belle et réussie ; une production artistique devrait toucher le public par la peinture de la vérité.

De ce point de vue, nous parlons beaucoup plus d’une esthétique que d’une critique puisqu’il s’agit d’un jugement de goût.

Ce dernier se rapproche dans la perspective de Boileau à un jugement théorique en ce qu’il suit les règles de la clarté et de l’intelligibilité propres au rationalisme classique.

La critique donc reste fidèle à son étymologie puisqu’elle consiste à distinguer une œuvre réussie de ce qui ne l’est pas.

Les critères sur lesquels se basent les productions littéraires prennent forme de règles et de recommandations : une critique normative. 1.3.

Valéry et la réhabilitation de la Poétique Les réflexions de Paul Valéry (1871-1945) sur la littérature ou sur le fait littéraire ont mis la poétique sur le versant critique : les règles de compositions et de productions des œuvres accompagnent des jugements et des interprétations des textes littéraires.

Ainsi, la poétique vise à étudier le champ entier de l’expression des idées et des émotions, si l’on n’examine pas ses conditions d’existence, tour à tour dans l’intime travail de l’auteur et dans l’intime réaction d’un lecteur, et si l’on ne considère pas, d’autre part, les milieux de culture où elle se développe.

Cette dernière considération conduit (entre autres résultats) à une importante distinction : celle des œuvres qui sont comme créées par leur public (dont elles remplissent l’attente et sont ainsi presque déterminées par la connaissance de celle-ci) et des œuvres qui, au contraire, tendent à créer leur public[4] Telle est donc l’angle de vue à partir duquel la Poétique de Valéry recoupe la critique au sens extensif du terme.

La poétique se situe en effet à mi-chemin entre la description des vitrosités du langage, l’exploration des causalités du fait littéraire et l’interprétation des œuvres à la lumière des présupposés prédéfinis.

La poétique valérienne considère la littérature comme l’Art du langage et « [elle] ne peut être autre chose qu’une sorte d’extension et d’application de certaines propriétés du Langage.

»[5] Valéry s’inscrit également dans l’esthétique de réception puisqu’il met en évidence l’importance des horizons d’attente aussi bien suggéré par l’œuvre qu’appréhender par le public.

C’est du moins l’une des voies de la critique contemporaine qui verse dans herméneutique.  II.

Les types de critiques o 2.1.

La critique mondaine Il est à noter que la critique se distingue en trois types.

La critique dite mondaine pratiquée dans les cafés et les salons littéraires sous forme de discussions, des causeries sur les caractéristiques de l’œuvre.

Généralement la critique mondaine est exercée par un public éclairé ayant ou pas des accointances dans les milieux littéraires.

Une activité évaluatrice à chaud qui suit le gout du jour et l’engouement des œuvres apparues.

Ce genre de critique foisonne à l’époque contemporaine avec le développement technologique dans la mesure où elle s’opère en tant que pratique en dilettante dans les forums et les réseaux sociaux.

Toutefois, cette critique spontanée est largement récusée par les professionnels étant donné les jugements hâtifs et superficiels qui émaillent la majorité de ses discours.

Nous pouvons ranger sous les bannières de la critique mondaine, les formes de jugements journalistiques ayant pour objectif l’exploration des œuvres artistiques en vogue en exprimant l’humeur et le gout du jour sans aucune prise de position théorique.

La critique dite journalistique « exprime une réaction immédiate, d'enthousiasme ou de répulsion. Elle croit avoir pour fonction première de juger, pour guider le choix du lecteur ».[1] Même si le qualificatif journalistique pourrait avoir une connotation péjorative, la critique journalistique éclaire le lectorat et fournit des informations sur l’œuvre à prescrire ou à proscrire : le premier pas pour la détermination de l’horizon d’attente. 1.1.

La critique mondaine Il est à noter que la critique se distingue en trois types.

La critique.... »

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