Terreur
Publié le 05/01/2021
Extrait du document
«
Le roman baigne de bout en bout dans une atmosphère de terreur généralisée
qui touche les paysages, les hommes et les choses.
Ainsi la première partie, où
s'exerce la terreur blanche, est dominée par une figure « inexorable »
(Lantenac :QT, 88), un emblème redoutable (Le canon : QT, 76) et un « paysage
terrible »(Le massacre de la métairie d'herbe en pail: QT, 140).
La deuxième
partie, sous la figure tutélaire de Cimourdain « l’effrayant" (QT, 171), se
concentre sur le gouvernement de la Terreur révolutionnaire avec son creuset
emblématique, la convention, « lieu terrible » (QT :212).
Les deux parties
dressent le même constat de la terreur généralisée : la première se clôt sur le
chapitre « pas de grâce » (mot d’ordre de la commune).
-Pas de quartier (mot
d'ordre des principes), tandis que la deuxième s'achève sur des mots d'ordre
équivalents : « sauvagerie contre barbarie ».
La troisième partie culmine dans
l'horreur avec l'évocation des « forêts horribles de Vendée » (QT,247), l'assaut
de Dol « épouvantable » et « terrible » (QT,285) puis le siège « horrible » (QT,
387) et « effroyable » (QT,392) de la Tourgue.
Le livre se clôt sur une ultime
vision d'horreur, la guillotine, avec une exécution (Gauvain) suivie d'un suicide
(Cimourdain).
Dans Quatre-vingts treize, la terreur et donc esthétisée.
Mais envisagée la
terreur comme un événement esthétique, ce n’est pas nier sa dimension
tragique où politique, bien au contraire plutôt révélé comme une catégorie
esthétique naît de la rencontre du tragique et du politique.
Le canon :
L’appréhension d’un objet qui tourne à la description de le indescriptible et
ainsi à l'anamorphose Reposent essentiellement sur un relevé des pendus des
effets et des affects caractéristiques de la « terreur » ou de « l'épouvante" :
« horrible canon », « chose effrayante », « sinistre », « affreuse », spectacle
« terrible », « monstrueux », « redoutable ».
Mais il ne s'agissait que de cela, Le
canon n'inspirait que de l’horreur, Or l’évocation en fait un « prodige »
extraordinaire, un paradoxon donc.
Pour ce faire, Victor Hugo sollicite ce qu’on
pourrait appeler une poétique de sublime terrible.
Suivant les leçons de
ténèbres de Burke, et notamment son analyse de la sympathie (compassion)
dans la tragédie, Hugo fait de cette apparence pause descriptive un spectacle
fascinant, suscitant la terreur et la pitié.
Pour que la terreur devienne sublime, il
suffit de mettre à distance la source de la terreur, en d'autres termes, faire de la
terreur un spectacle esthétique (qui n’ enlève rien par ailleurs à sa puissance
effective) : « lorsque le danger ou la douleur serrent de trop près, ils ne peuvent.
»
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