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A l'ombre des grands classiques...

Publié le 27/06/2012

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Les écrivains de premier plan que nous avons passés en revue ne constituent pas à eux seuls la littérature de la grande période classique. Autour d'eux, derrière eux, souvent avant eux, d'autres ont été admirés par leurs contemporains; leurs oeuvres sont médiocres? elles sont oubliées et le méritent? Il faut néanmoins rappeler leur souvenir pour donner de cette époque une idée juste, pour en montrer le vrai visage, et ne pas laisser croire qu'il n'était alors qu'écrivains de génie et publics au goût irréprochable...

« A L'OMBRE DES GRANDS CLASSIQUES : LA TRAGÉDIE 207 par Molière, mais par Boursault, avec son Mercure galant (1683) et par Thomas Corneille avec son Timo­ craie (1656).

Les autres tragédies de Thomas Corneille, comme Antiochus, Ariane et le Comte d'Essex (1678), furent hautement estimées.

Le public moyen ne trouvera pas les tragédies de l'Abbé Boyer (1618-1698) tellement inférieures à celles de Racine, qu'il semble continuer, à partir de 1680, tant par ses tragédies à sujet antique que par ses tragédies à sujet biblique.

Pradon (1632- 1698) semble, avec son Régulus, un digne émule de Corneille.

Quinault enfin (1635-1688) fut considéré comme un auteur dramatique de premier plan et, à certains égards, mérite cette estime.

Non seulement ce fils de Coulanges réussit brillamment sur le plan social, en sachant conquérir par le théâtre richesses, honneurs, faveurs royales, mais, sur le plan littéraire, il marque son siècle de son passage.

Il redonne à la tragi-comédie tout son éclat, triomphe en 1663 avec Astrale, tragédie dont se moquera fort Boileau, mais dont le romanesque ravit le spectateur.

C'est que la rigoureuse conduite de la tragédie racinienne, le pur jeu des passions qui l'anime, la simplicité dépouillée de l'intrigue qui le soutient, ne satisfont qu'à moitié le grand public; alors que Quinault lui offre force péri­ péties, inventions romanesques, invraisemblables mais prenantes, épanchements lyriques tendres et galants, fines discussions sentimentales.

Ses livrets, enfin, donnent au genre nouveau de l'opéra tout l'éclat d'une valeur littéraire indubitable.

Sans doute la plus grande part du succès que rem­ portent les opéras entre 1673 et 1686 revient-elle à Lulli; mais le poète aide puissamment le musicien par son habileté et sa grâce de versificateur, son sens poétique de la légende et du merveilleux, son art de faire s'exprimer l'amour.

Plus significatif que le succès de Quinault est celui du genre lui-même.

L'opéra, en effet, ne répond en rien au type idéal de l'art classique tel que les doctrinaires l'avaient construit.

Le souci de peindre exactement la nature en est exclu; les genres y sont mélangés par définition; le style doit y tendre vers l'effet plus que vers la perfection, vers la grâce et l'éclat plus que vers la justesse.

Ajoutons tout le côté extérieur du spectacle, ces machines, ces décors, ces costumes, ces danses, si opposé à la nudité un peu. »

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