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ABSORBER

Publié le 15/12/2013

Extrait du document

ABSORBER, v. tr.

Faire entrer en soi. Ce que la terre absorbe.

Faire disparaître, épuiser, consumer.

Appliquer l'esprit, l'occuper entièrement. Absorber l'attention.

S'absorber, v. pr.

Être absorbé, au propre et au figuré.

Ingérer une substance liquide ou solide. Produit à ne pas absorber.

 

Se rendre majoritaire dans le capital d'une entreprise afin de l'intégrer dans son groupe.

« meilleure volonté du monde. La fatalité biologique et sociale, thème de prédilection des naturalistes, est présente dans les romans deMaupassant : le mariage malheureux de Jeanne ( Une vie), la réussite d'êtres sans scrupules comme Duroy (Bel- Ami), la défaite de Christiane et la victoire d'Andermatt (Mont-Oriol), l'adultère commis par Mme Roland (Pierre et Jean) sont inscrits dans les conditions de la vie sociale.

De même, l'amour est présenté comme une nécessité quasi biologique, au point que ni Christiane (Mont-Oriol, I, 7), ni Mme Walter (Bel Ami, II, 4) par exemple, ne songent à résister à l'homme qui les prend dans ses bras : le rapport entre la nature et l'amour sensuel est constammentsouligné.

C'est la nature qui est responsable des agissements humains.

La réalité humaine est montrée dans toutesa crudité, qu'elle soit physique (viols, accouchements, mort), politique (Bel-Ami), ou économique (la ruine de Jeanne dans Une vie, la recherche de la fortune dans Mont-Oriol). Des personnages typiques Comme Zola, Maupassant privilégie les types de personnages : dans Une vie, l'abbé Picot représente le curé bon enfant quand l'abbé Tolbiac (chap.

X) campe le fanatique religieux, et les Briseville (chap.

VI)la vieille noblesse aux principes d'un autre âge ; dans Mont-Oriol, Andermatt est un portrait type du financier juif; dans Bel Ami, Duroy est l'arriviste sans profondeur psychologique, etc.

La force des instincts, l'impossibilité d'échapper aux passions font du personnage de Maupassant un être fondamentalement irresponsable puisqu'il nepeut résister à sa nature. La peinture de la société.

Les romans de Maupassant comportent également une dimension satirique : dans Bel-Ami, la peinture des milieux journalistique, politique et bancaire constitue un thème essentiel; c'est également vrai deFort comme la mort, où les amis de Mme de Guilleroy sont décrits avec férocité : M.

de Guilleroy, incapable de parler d'autre chose que de questions agricoles, M.

de Musadieu et son bavardage vide et snob, notamment, sonttrès sévèrement moqués et contribuent à étouffer le talent de Bertin (I, 2) ; dans Notre coeur, la satire vise autant l'univers des artistes que celui des mondains: Massival le musicien, Lamarthe, le romancier ou Maltry "philosophe duhigh-life" perdent leur temps en considérations inutiles chez Mme de Burne, tandis qu'un artiste véritable, lesculpteur Prédolé n'y trouve pas vraiment sa place (I, 1).

Une vie stigmatise les nobles de province imbus de leurs titres, tandis que sont soulignés les ridicules et les mesquineries des petit-bourgeois Roland dans Pierre et Jean.

En contrepoint de ces personnages médiocres, vains et égoïstes, apparaît parfois fugitivement l'image d'une pauvretéréelle : les émigrants aperçus par Pierre à bord de La Lorraine dans Pierre et Jean, les paysans forcés de tirer leur charrette parce que leur âne est mort dans Mont-Oriol, sont autant d'allusion à un monde davantage présent dans les nouvelles de l'écrivain. L'écriture romanesque de Maupassant' L'écriture de Maupassant reflète son indépendance par rapport aux écoles.

S'il cultive le goût des naturalistes pourla réalité, et témoigne du même rejet de l'illusion, il traduit sa vision des choses en faisant confiance à la concisionde son style, à la netteté de la composition, à la distance calculée du narrateur par rapport au récit, plus qu'à lavogue scientiste qui inspire Zola ou les Goncourt. La position par rapport aux naturalistes et aux réalistes.

L'ambition littéraire de Maupassant, telle qu'il l'expose dans son essai Le Roman, publié en même temps que son quatrième roman Pierre et Jean, est de construire une image logique et cohérente du monde, de faire oeuvre de vraisemblance sans pour cela calquer la réalité : il prendplace dans la lignée d'écrivains qui, de Balzac et Stendhal jusqu'aux naturalistes entendent privilégier lareprésentation du réel dans leurs romans. La volonté d'originalité.

Le refus du romantisme et des conventions littéraires préétablies, préconisés par les naturalistes, se retrouve avec force chez Maupassant: comme l'illustrent a contrario les artistes ratés qui figurent dans son oeuvre, l'écrivain valorise l'originalité en art (voir l'exemple du peintre Bertin, dans Fort comme la mort, dont l'art sentimental à la manière romantique est usé, et qui meurt entre autres de n'avoir pas su créer du neuf). L'indépendance de Maupassant par rapport au naturalisme.

Maupassant garde ses distances par rapport à certaines conventions du naturalisme : il récuse l'emploi de termes techniques, l'application directe d'une méthodescientifique au domaine du roman, et le lyrisme avec lequel Zola présente le monde, donnant une tonalité quasiépique aux choses les plus triviales, faisant du monde moderne un univers extraordinaire.

Autre différenceimportante avec Zola : les romans de Maupassant ne contiennent quasiment pas de messages politiques et sociaux. La nécessité de l'interprétation.

Dans son étude le Roman, Maupassant insiste sur la nécessité, pour l'écriture romanesque, de proposer une interprétation du réel.

C'est ainsi que dans ses romans, le narrateur met en scène leréel en rendant compte de ce qu'éprouvent les personnages: parataxe, tours nominaux, participes présents fixent letemps vécu dans ce qu'il a de fugace, dans ses moments successifs ; le style indirect libre permet d'avoirdirectement accès aux pensées du personnage .

L'objectif de ces procédés est de donner du réel une illusion siforte qu'elle fait oublier la présence du narrateur: par exemple au début de Bel-Ami, le personnage est présenté du point de vue de ses préoccupations les plus triviales et les plus vulgaires (la faim, la soif, le désir d'une femme,n'importe laquelle), de manière à rendre significatifs, sans aucun commentaire du narrateur, les développements dela suite du roman sur l'argent, le plaisir, la réussite. La primauté de la sensation.

Pour Maupassant, seuls nos sens nous apprennent ce qu'il y a à savoir sur le monde ; c'est donc en reconstituant l'appréhension du réel par les sensations que le romancier cherche à donnerl'impression de la réalité : d'où l'importance du champ lexical du sensitif dans les nouvelles comme dans les romans.. »

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