Devoir de Philosophie

ACADÉMIES ET ACADÉMISME

Publié le 14/11/2018

Extrait du document

ACADÉMIES ET ACADÉMISME. En dehors des académies jouissant d’une reconnaissance étatique (Académie française et académies de province officielles), le mouvement académique a été en France d'une ampleur et d’une vitalité plus fortes. Avant qu’il ne fût perçu comme un équivalent, voire comme un moyen du conformisme (ce qu’indique la connotation péjorative prise aujourd’hui par le mot « académisme »), il fut d’abord un élément vivifiant de la vie littéraire. Ainsi, on peut distinguer deux temps de l’« académisme » : celui du dynamisme novateur, lors de l’« explosion » du xviie siècle; celui, ensuite, de la sclérose.

 

L’habitude pour les écrivains de tenir des réunions est des plus anciennes. Mais elle prit au xviie siècle une expansion sans précédent. La vie littéraire, alors en plein essor, par la croissance du public, du marché du livre, du nombre d’écrivains, n’avait cependant pas atteint une autonomie suffisante pour que s’y forment des « écoles » et des « cénacles » bien distincts, qui auraient assumé la fonction de lieux de réflexion et de structures de soutien mutuel nécessaires au dynamisme culturel. Mais, l'activité littéraire accédant à une dimension nouvelle, ses acteurs éprouvaient le besoin de rencontres auxquelles les salons, dont la mondanité captait une large part de temps et de préoccupations, ne suffisaient pas. Se répandit donc l’habitude de réunions de discussion et de travail, où des écrivains, mais aussi des scientifiques et des philosophes, pouvaient échanger des informations et des réflexions. On vit ainsi, entre 1625 et 1675, des dizaines de cercles lettrés se former, à travers toute la France, mais surtout à Paris. Ils ne portaient pas tous le nom d’académie, mais présentaient bien les traits essentiels de ce type d’instance : périodicité assez régulière des réunions; activités centrées sur la réflexion collective; sélection des membres.

 

Certaines furent célèbres et influentes, au moins autant que l’Académie française : ainsi des cercles des frères Dupuy, de Lamoignon, d’Habert de Montmort, ou de l’abbé d’Aubignac, lequel, jugeant insuffisante l’Académie française, tenta de faire reconnaître son groupe comme seconde académie nationale

Liens utiles