Acte 3 Scene 3 Tartuffe de Molière.
Publié le 06/09/2018
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Des « faux dévots » ? On comprend que la pièce, qui sous-entend que les « Tartuffe » sont nombreux, ait pu susciter une cabale.
=== Finalement, l’adultère est effacé (cf. v. 1000) l’essentiel est de ne pas prendre de risques, de profiter du « plaisir » (en relief à la fin de la tirade), et la peur de Dieu devient seulement la peur du « qu’en dira-t-on ? »
CONCLUSION
Chez Tartuffe, le « masque » est devenu une seconde nature, puisqu’il imprègne même le langage du personnage. Il est incapable de parler sans recourir à un lexique religieux. Mais, comme s’y mêle l’expression sensuelle du désir, l’hypocrisie de « l’imposteur » ressort avec plus de force.
Dorine avait déjà mis l’hypocrisie de Tartuffe en évidence face à Orgon. Mais le registre restait comique. Ici, on s’interroge : s’agit-il encore d’une comédie ? Molière touche à un sujet grave, celui de la religion mise au service du vice : Tartuffe affirme que, finalement, tout est permis… Il suffirait de savoir se taire.
=== Tartuffe commence à apparaître comme un personnage dangereux, car sans scrupules.
«
Le désir de Tartuffe est si fort qu’il lui ôte une partie de sa prudence.
Sa sensualité se révèle par
l’importance accordée au regard (« voir », « dès que j’en vis ») et la référence à l’image biblique de la femme
(Ève), coupable, séductrice et tentatrice, à laquelle l’homme ne peut résister : reprise de « charmants
attraits » par « charme ».
Masquée par le lexique religieux, l’expression du désir reste cependant très nette
dans l’appel lancé à Elmire.
Elle doit le « contempler d’une âme un peu bénigne« , c’est -à -dire se montrer «
bonne » et généreuse pour effacer les souffrances qu’elle lui fait endurer.
Il serait donc logique qu’Elmire,
fautive en quelque sorte, répare cette faute en cédant aux avances de Tartuffe : « que vos bontés veuillent
me consoler ».
=== Ainsi l’appel à l’amour devient un appel à une charité toute chrétienne.Mais, à la fin de la scène, Tartuffe se fait tentateur.
On observe l’opposition entre la réalité du discours
(« amour », « plaisir ») et le souci de préserver l’apparence : « renommée », « discret », « secret », « sans
scandales », soulignée par la symétrie du vers 1000.
À la fin de sa tirade, la malhonnêteté de Tartuffe
apparaît directement par sa promesse de discrétion, ( rôle des négations, v.
987-988) alors même qu’il s’agit
de faire commettre le péché d’adultère.
La tentation se met en place par une opposition signalée par le connecteur « Mais » (v.
995).
D’un côté
il place les « libertins », les « galants de cour ».
Son mépris envers eux est parallèle à son mépris envers les
femmes, « folles » de les aimer.
On note le champ lexical du langage, ici péjoratif : « »bruyants », « paroles
», « se targuer » (se vanter tout haut), « divulguer », « langue indiscrète ».
Mais derrière sa critique, qui
prétend revaloriser la femme aimée (« déshonore l’autel où leur cœur sacrifie », v.
989), il s’agit bien de
poser la tentation, en faisant l’éloge de l’autre catégorie de séducteur, désignée par le pronom « nous » dans
lequel Tartuffe s’englobe : il devient ainsi le modèle de nombreuses personnes, qui font passer l’apparence
avant la réalité.
Mais qui sont ces personnes ? De simples « libertins », plus habiles ? Des « faux dévots » ?
On comprend que la pièce, qui sous-entend que les « Tartuffe » sont nombreux, ait pu susciter une cabale.
=== Finalement, l’adultère est effacé (cf.
v.
1000) l’essentiel est de ne pas prendre de risques, de
profiter du « plaisir » (en relief à la fin de la tirade), et la peur de Dieu devient seulement la peur du « qu’en
dira-t-on ? »
CONCLUSION
Chez Tartuffe, le « masque » est devenu une seconde nature, puisqu’il imprègne même le langage du
personnage.
Il est incapable de parler sans recourir à un lexique religieux.
Mais, comme s’y mêle
l’expression sensuelle du désir, l’hypocrisie de « l’imposteur » ressort avec plus de force.
Dorine avait déjà mis l’hypocrisie de Tartuffe en évidence face à Orgon.
Mais le registre restait
comique.
Ici, on s’interroge : s’agit-il encore d’une comédie ? Molière touche à un sujet grave, celui de la
religion mise au service du vice : Tartuffe affirme que, finalement, tout est permis… Il suffirait de savoir se
taire.
=== Tartuffe commence à apparaître comme un personnage dangereux, car sans scrupules..
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