ACTE III de Dom Juan de Molière (analyse)
Publié le 03/05/2011
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Acte mouvementé, où le portrait de Don Juan continue à se préciser : après nous avoir fait assister à sa stratégie sommaire de séducteur (acte II), Molière va nous révéler en lui le gentilhomme courageux et le libertin. Le théâtre représente une forêt, non loin de la ville et de la mer. Marcel Bluwal, quand il a mis en scène Dom Juan pour la télévision, a parfaitement senti l'importance de cet acte : Don Juan y chevauche sans cesse, on voit défiler les sous-bois et cela exprime à merveille cette poursuite d'un absolu insaisissable, cette volonté de se disperser pour ne pas penser, qui fait la beauté du mythe de Don Juan. De toute façon l'unité de lieu n'est pas respectée, au cours même de cet acte. Les scènes 1 et 2 sont particulièrement riches.

«
Les arguments.Ses arguments sont ceux du peuple (même si l'on peut opérer des rapprochements avec certaines idées deGassendi), et Molière les présente sous une forme et avec des images cocasses, comme les donnerait un hommesimple ayant du mal à s'exprimer.
Les préambules même de Sganarelle sont ceux d'un homme du peuple en face deplus « instruit » (cf.
les « J'ai pas fait tant d'études comme vous; j'suis pas allé aux écoles; j'mexprime mal, maisvous m'comprenez ; j'me suis dit avec ma p'tite jugeotte, dans ma p'tite tête »...).a) le monde ne s'est pas fait tout seul (cf.
Voltaire, etc...),b) l'être humain est une merveille incompréhensible, en particulier le rapport de l'âme et du corps auquel elle donnedes ordres qu'il accomplit sous une forme plaisante, c'est le problème que Descartes n'arrivera pas à résoudre dansson Traité des passions et que Pascal, à la suite de saint Augustin, déclare d'emblée incompréhensible à la raison(Pensées, éd.
Lafuma n° 72) mais réel : car « tout ce qui est incompréhensible ne laisse pas d'être » (Fr.
230-430bis).
Le comique.Sganarelle rêve d'un beau débat de collège et s'emporte parce que son maître ne joue pas le rôle de l'objectant deservice.
Il mime la souveraineté de l'âme sur le corps, tournoie et...
tombe (la chute est plus amusante, on l'attend,dans une mise en scène où maître et serviteur sont à cheval) : ce qui permet à Don Juan un mot d'esprit, et luiévite d'avoir à donner une réponse quelconque.Le silence de Don Juan dans toute la scène : quel contraste avec sa verve de l'acte II...
Silence d'un homme qui aparcouru tous les raisonnements et n'y a rien trouvé? D'un homme qui pressent qu'il va falloir rendre compte de cesforfaits ?...
Il est évident qu'un tel silence est un argument de poids pour ceux qui voient en Don Juan un hommelas, mélancolique, pour qui les aventures successives sont « divertissement » au sens pascalien.
Conclusion :Une scène qui, tout en situant pour nous la pensée religieuse de Don Juan, reste amusante parce que c'estSganarelle qui s'y agite tout le temps.Document : Plaisanteries contre la médecine (en 1775).Dans LE BARBIER DE SÉVILLE, Beaumarchais, poursuivant dans la voie ouverte par Molière, se moque du médecinBartholo.
Ce dernier, déjà âgé, séquestre une jeune fille que veut lui enlever le jeune comte Almaviva.
Le comtevient de se présenter chez Bartholo avec un billet de logement délivré par l'armée (II, 13) :LE COMTE ...
Moi qui suis pour -le moins aussi docteur que vous.
BARTHOLO Comment cela?LE COMTE Est-ce que je ne suis pas le médecin des chevaux du régiment? Voilà pourquoi l'on m'a exprès logé chezun confrère.
BARTHOLO Oser comparer un maréchal!...LE COMTE (Air : Vive le vin.)Non, docteur, je ne prétends pas(Sans Que notre art obtienne le paschanter) Sur Hippocrate et sa brigade.Votre savoir, mon camarade,(En Est d'un succès plus général;chantant) Car s'il n'emporte point le mal,Il emporte au moins le malade.C'est-il poli ce que je vous dis là?BARTHOLO Il vous sied bien, manipuleur ignorant, de ravaler ainsi le premier, le plus grand et le plus utile des arts!LE COMTE Utile tout à fait, pour ceux qui l'exercent.BARTHOLO Un art dont le soleil s'honore d'éclairer les succès! LE COMTE Et dont la terre s'empresse de couvrir lesbévues.
BARTHOLO On voit bien, malappris, que vous n'êtes habitué de parler qu'à des chevaux.LE COMTE Parler à des chevaux! Ah, docteur! pour un docteur d'esprit...
N'est-il pas de notoriété que le maréchalguérit toujours ses malades sans leur parler; au lieu que le médecin parle beaucoup aux siens...BARTHOLO Sans les guérir, n'est-ce pas?LE COMTE C'est vous qui l'avez dit.
SCÈNE II
« En offrant un louis d'or contre un blasphème, Don Juan devient Lucifer en personne » (Pierre Brisson, Molière,1942).Structure de la scène.I Le renseignement (l.
1-9).II Moqueries de Don Juan (l.
10-33).III Don Juan tentateur (l.
33-44).IV Transition (l.
44-fin).
I Place de la scène..
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