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ACTE III, SCÈNE 2 - L'école des femmes de Molière

Publié le 17/01/2022

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RESUME Arnolphe fait à Agnès un cours magistral sur le mariage. « Du côté de la barbe est la toute-puissance », « La femme n'est là que pour la dépendance », « L'enfer contient des chaudières bouillantes destinées à punir les femmes mal vivantes ».

« b) « Le mariage, Agnès, n'est pas unbadinage » Arnolphe offre du mariage la vision bourgeoiseconventionnelle, qui assimile la femme à unepropriété.

Il y apporte sa version personnelle quien bannit tout plaisir.

Ainsi pousse-t-il jusqu'augrotesque la conception bourgeoise à laquelleéchappent les personnages, même bourgeois, duthéâtre de Molière (Le Bourgeois gentilhomme veut aimer comme un « gentilhomme », c'est-à-dire en aristocrate).

La leçon toute personnelledu « je vous épouse Agnès » (v.

679) s'érige àpartir du v.

695 en homélie scandée par des maximes, « Votre sexe n'est là que pour ladépendance : Du côté de la barbe est la toute-puissance » (v.699-700) par des exemples de discipline sociale(armée — église — famille) émaillés de mots quirelèvent du pouvoir (gouverne — conduit) et de la soumission (subalterne — soumise — obéissance — docilité — humilité — baisser lesyeux).

Cette partie de la tirade obéit à un rythme inverse de celui de la première partie : decrescendo progressif qui ramène la femme à ras de terre. L'« élévation » bourgeoise conduit à la servitude conjugale ,qui concentre toutes les autres et plus particulièrementcelle de la vie monastique.

Pour conclure, Arnolphe terrorise Agnès en la menaçant d'Enfer et de chaudièresbouillantes (v.

727, 734, 736, 737) si elle vient à ternir l'honneur de son mari. La leçon est sans appel : elle réduit Agnès au silence.

La violence du « imprimez-le-vous bien » du v.

875 seprolonge d'un texte imprimé qu'Arnolphe fait lire à Agnès : les Maximes du Mariage. « Voyons si vous le lirez bien.

» Les Maximes du Mariage ou les devoirs de la femme mariée Leur contenu — Les onze maximes ont pour dénominateur commun leur négativité ; elles sont toutes des interditsdont la première postule la loi fondamentale du mariage : la femme est l'exclusive propriété de l'homme. « l'homme qui la prend ne la prend que pour lui ».

(v.

751) Les interdits suivants en découlent : pas de maquillage pour ne pas plaire aux autres hommes (qui doivent la trouverlaide) ; dissimuler son regard « pou r ne plaire à personne » ; aucune visite ; point de cadeaux ; point d'écritoire, encre, papier, ni plumes ; point d'assemblées ; point de jeu ; point de promenades... La Critique de l'École des femmes Les adversaires de Molière ont vu dans cette scène une satire de la religion.

De fait, Molière stigmatise ici les «perversions » religieuses d'Arnolphe qui pratique une religion de croquemitaine et parodie les dix commandements. Lysidas, porte-parole des ennemis de Molière, répond dans la Critique : « Le sermon et la maxime ne sont-elles pas des choses ridicules et qui choquent même le respect que l'on doit à nos mystères.

» Un document contemporain Sur l'éducation des filles et le mariage au xvii.

siècle, voici un extrait du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. « Elle est profondément marquée par la notion de péché originel: Ève est responsable d'avoir corrompu Adam.

La femme est un démon tentateur que l'homme doit ignorer, dompter oucorriger.

Selon saint Paul : "L'homme n'a pas été tiré de la femme mais la femme de l'homme ; l'homme n'a pas étécréé en vue de la femme, mais la femme en vue de l'homme." Tertullien écrit : "Femme tu es la porte du diable".

Ilest constant que la femme soit destinée à vivre sous l'emprise de l'homme car sa dot est attribuée à son mari.Au xvii.

siècle, le droit d'aînesse et le privilège de masculinité les place au second rang pour recueillir l'héritage. »

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