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ACTE PREMIER: L'exposition (Le Cide de Corneille)

Publié le 11/03/2011

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corneille

   Le drame espagnol commence par un tableau, d'ailleurs assez pittoresque. Devant les plus grands personnages de la Cour, Rodrigue est armé chevalier devant l'autel de Saint Jacques. On lui pose les questions rituelles, il fait les réponses. Le Roi lui remet sa propre épée, l'Infante lui chausse l'éperon d'or. Il reçoit les compliments de tous et remercie très courtoisement ; il ne dit rien à Chimène ; par quelques mots tendres que Chimène murmure on devine qu'elle commence seulement à aimer le jeune homme et qu'elle apprécie surtout en lui sa bonne grâce et sa beauté : « Ses regards emplissent l'âme d'un doux souci. — Rodrigue emporte mon âme. « Ajoutons ce trait d'un goût douteux et qui la fait voir déjà jalouse : « Ces éperons que l'Infante lui a mis aux pieds me percent le cœur. «   

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« Comte et de Don Diègue, si l'en n'est pas instruit des amours de leurs enfants ? L'affront que Gormaz fait à DonDiègue est un coup de théâtre, quand on espère qu'ils vont conclure le mariage de Chimène avec Rodrigue.

» La scène suivante que les mêmes acteurs sacrifiaient avec la même désinvolture, elle est assurément moinsindispensable, elle est loin cependant d'être inutile.

Elle explique le caractère de l'Infante et elle explique son rôle. Ce rôle nous paraît souvent ingrat, sa plainte même devient quelquefois importune, parce que le malheur qu'elledéplore semble peu de chose à côté de l'épreuve de Chimène.

Elle a pourtant, elle aussi, l'âme cornélienne.

Uneforte inclination la pousse vers Rodrigue ; mais, fille de roi, elle ne pourrait épouser qu'un prince et son devoir, sonhonneur lui défendent d'aimer un homme qu'elle n'a pas le droit d'épouser.

Elle lutte donc, courageusement, contreson cœur, et, pour être plus sûre de vaincre, elle a fait tout de suite le grand sacrifice.

C'est elle qui a vantéRodrigue devant Chimène pour le lui faire aimer, elle le dit à sa Léonor : Je l'ai presque forcée A recevoir les traits dont son âme est blessée.

Elle aime Don Rodrigue, et le tient de ma main. Elle n'a pas, hélas ! trouvé le repos qu'elle espérait de ce renoncement : L'amour est un tyran qui n'épargne personne. Mais elle combat encore, elle s'efforce de hâter le mariage de son amie, afin de s'interdire tout espoir.

C'est bien ceque veut dire ce vers assez fâcheux : Ma plus douce espérance est de perdre l'espoir, dont Scudéry a écrit qu'il « n'est pas loin du galimatias » et qui a le tort de nous faire penser à la chute du sonnetd'Oronte : Belle Philis, on désespère, Alors qu'on espère toujours. Cette seconde scène complète donc l'exposition.

Nous savons maintenant quelque chose de presque tous lespersonnages : les grandes scènes vont commencer. Et voici que paraissent, sortant du Palais, le père de Chimène et le père de Rodrigue.. »

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