AGOULT, Marie : sa vie et son oeuvre
Publié le 14/11/2018
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AGOULT, Marie Catherine Sophie de Flavigny, comtesse Charles d', pseudonyme Daniel Stern (1805-1876). Née à Francfort-sur-le-Main d’un émigré de l’armée de Coblence et d'une héritière de banquiers francfortois, Marie d’Agoult reçut une double culture. De sa liaison avec Liszt (qu’elle rencontra en 1834) naquirent deux filles : Blandine (1835), qui épousa Émile Ollivier, et Cosima (1837), qui épousa Hans de Biilow, puis Richard Wagner. Après sa rupture avec Liszt, de retour à Paris, Marie d’Agoult, sous le pseudonyme de Daniel Stern, collabora à la Presse d’Émile de Girardin, à la Revue des Deux Mondes, à la Revue indépendante. Auteur d’une autobiographie romancée, Nélida (1846, une « réponse » à Béatrix), de dialogues de Dante et Goethe (1866), de souvenirs : Mes souvenirs (1806-1833, publiés en 1877) et de Mémoires (1833-1854) qui ne parurent qu'en 1927,
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Marie d'Agoult
1805-1876
Grande très mince, avec les yeux bleus, les cheveux blonds et un cou flexible, la comtesse
d'Agoult, pour oublier un mari qui l'adorait et l'ennuyait, accueillait, vers 1830, dans son
salon du quai Malaquais, les écrivains et les artistes de son temps : Lamartine, Vigny,
Sainte-Beuve, Eugène Sue.
Berlioz écrivait un arrangement de sa Symphonie fantastique pour
son piano, sur lequel Chopin jouait ses mazurkas.
En 1833, on lui présenta Liszt, déjà célèbre ;
elle lui trouva “ l'air distrait, inquiet, et comme d'un fantôme qui va rentrer dans les
ténèbres ”.
D'emblée, écrira-t-elle “ cet ardent besoin d'aimer éclata en moi avec une force
terrible ”.
Une force qui emporta tous les obstacles : mari, enfants, principes, situation sociale ;
après un an de rencontres secrètes, de luttes, de mensonges, la comtesse d'Agoult, que la
famille royale accueillait si volontiers aux Tuileries, bravant le scandale, passe la frontière
avec son amant à qui elle donnera, à Genève, une fille, Blandine.
George Sand, admirant le
courage de celle qu'elle appelle “ la princesse fantastique ”, rejoindra les amants à Chamonix,
les invitera à Nohant.
Entre le musicien de génie, toujours fidèle à la foi de son enfance, et
cette créature qui ne Connaît d'autre dieu que l'Amour, la passion reste violente, dramatique,
et bientôt l'amertume infiltre leur âme tourmentée.
Des salles en délire, des admiratrices sans
pudeur, des élèves trop sensibles attendent le bel Hongrois dans toutes les capitales, toutes
les villes d'Europe, et les applaudissements lui sont aussi nécessaires que l'argent de ces
concerts qui séparent Liszt de Marie et lui arrachent ce cri poignant : “ Ma vie se consume
dans un désir âcre et morne de vous voir, de vous posséder, d'être à vous divinement.
” Mais
ce tourmenté est infidèle, et comment Marie ignorerait-elle ses aventures avec Marie
Duplessis, la dame aux Camélias, avec Lola Montez ? En 1845, c'est la rupture.
Sous le
pseudonyme de Daniel Stern, Marie commence courageusement une carrière de femme de
lettres.
Elle règne sur un salon où ne vont guère que des hommes.
Encore belle et courtisée,
elle reste fidèle à son seul amour.
Son fils Daniel, sa fille Blandine meurent très jeunes, et les
beaux yeux qui inspiraient Liszt quand il composait Le roi de Thulé, La Lorelei ne verseront
plus que les larmes d'une mère malheureuse..
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