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Agrippa d'Aubigné

Publié le 13/05/2011

Extrait du document

 

1. — Courageux soldat de la religion réformée, animé d'une haine fanatique à l'égard des adversaires de sa foi, et d'un profond amour pour la France, Agrippa d'Aubigné composa dans les camps et dans les tranchées le pamphlet épique qu'il a appelé Les Tragiques. 2. — Un autre aspect de l'homme et de l'écrivain, c'est son humanisme, sa science du latin, du grec et de l'hébreu, son admiration passionnée pour Ronsard. 3. — Mais il était aussi nourri de la Bible, de son esprit et de sa poésie. 4. — Le grand poème d'Agrippa d'Aubigné est divisé en sept livres. Misères : c'est le tableau de la France désolée par les guerres de religion. Princes : c'est la Cour des Valois, et ses turpitudes; ni Catherine de Médicis ni le Cardinal de Guise, ni Henri III ne sont épargnés. Chambre dorée : la corruption et l'hypocrisie qui triomphent au Palais et au Parlement. Feux : c'est le long martyrologe des protestants brûlés sur les bûchers. Fers : les massacres. Vengeance : le poète sait que depuis Caïn les coupables paient toujours leurs fautes, même ici-bas. Jugement : le jugement dernier, la colère de Dieu qui châtie, l'hymne victorieux des élus, qui éclate en face des gémissements des damnés. 5. — Le poème est mal composé, boursouflé de rhétorique, souvent ennuyeux et obscur dans ses tableaux historiques, insupportable par tout ce qu'il contient d'érudition et d'allégorie. 6. — Mais il offre d'incomparables beautés. Plus inégal que les Discours de Ronsard, il est aussi plus réellement lyrique; et par surcroît, il est épique; enfin il triomphe par ses violentes satires, celles par exemple des mignons du roi et des chats-fourrés. Admirons-le aussi dans ses panoramas du malheur humain, dans les jaillissements d'une indignation qui maudit, dans tant de vers isolés qui sont sublimes. 7. - Un fanatisme de justicier, pareil à celui des prophètes juifs, a été. la muse d'Agrippa d'Aubigné, sa meilleure muse, celle qui a inspiré ses hymnes à la gloire des martyrs, sa vision de la cour des Valois, les plaintes qu'il prête à la Justice et à la Paix devant le tribunal de Dieu, la scène finale, la scène grandiose du Jugement. 8. — Ces belles inspirations font penser tantôt à la Divine Comédie et tantôt aux Châtiments.

 

« D'AUBIGNÉ (1552-1630) Personnage insolite par J'ampleur de ses vertus et par la vigueur de ses haines, irréprochable et violent, intransigeant et incorruptible, Agrippa d'Aubigné ne cessa de combattre pour son idéal calviniste, tantôt l'arme à la main, tantôt par la plume .

Rare fidélité qui fait l'unité d'une œuvre extraordinairement variée.

« Ma main est demeurée pure » Orphelin de mère dès sa naissance , Théodore­ Agrippa d'Aubigné naît en Saintonge en 1552.

Il reçoit une éducation si soignée qu'à l'en croire « il lisait aux quatre langues à six ans » : fran­ çais, latin, grec, hébreu.

Il a huit ans quand son père lui fait jurer, devant les têtes des chefs protestants décapités après l'échec de la conjura- D'Aubi gné, soldat et poète tion d'Amboise (1560), de consacrer sa vie à les venger (1).

Ce père meurt trois ans plus tard , mais l'enfant tiendra son serment.

A seize ans il rejoint les rangs huguenots.

Dès lors, il vit en homme de guerre.

Quelques pauses : en 1570, il s'éprend de Diane Salviati, la nièce de la Cassandre qu'avait chantée Ronsard, et il compose la première partie du Printemps (les sonnets de l'Hécatombe à Diane).

Leurs fiançailles sont rompues en 1573 , « sur le différend de la religion », et d'Aubigné n'ac hè­ vera Je Printemps qu'au moment où il entre­ prendra Les tragiques.

Entre temps, il a échappé de justesse au massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572).

Il est devenu le compagn on d'Henri de Navarre.

Sa vie de soldat est entrecoupée de séjours à la cour , au Louvre ou à Nérac (en Béarn), de galan­ teries et de duels, de brouilles avec son roi, de convalescences après les com bats : c'est penda nt l'une d'elles, ·alors qu'il se remet d'une grave blessure, qu 'il commence, en 1577, Les tragiques.

Après la conversion d'Henri IV, en 1593, il rompt définitivement avec Je prince à qui - rare exigence à l'égard d'un roi victorieux! - il ne pardonnera jamais cette trahison .

"Il devient 1 'âme du parti protestant.

Pendant ce temps, retiré à Maillezais , place forte ven­ déenne qu'il a conquise et dont il a fait son fief, il travaille aux Tragiques, à son Histoire uni­ verselle, aux Aventures du baron de Fœneste .

Après l'assassinat d'Henri IV, il lui arrive de reprendre du service contre les armées royales.

En J 616, sous la signature L.B.D .D .

(le bouc du désert), il publie Les tragiques.

La même année paraît la première partie de 1 'Histoire universelle et l'année suivante le début des Aventures du baron de Fœneste.

L'Histoir e uni­ verselle est condamnée à Paris en 1620 .

D'Aubigné, âgé de soixante-huit ans, doit chercher refuge à Genève et à Berne.

Il y achève 1.

On songe au fameux serment d 'Han nibal.. »

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