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Alchimie de la douleur commentaire littéraire: En quoi ce poème est-il représentatif du projet baudelairien ?

Publié le 13/02/2022

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alchimie

« Extraire des fleurs du mal, faire de l’or à partir de la boue, trouver la beauté dans la laideur, c’est en effet ce qui décrit l’alchimie poétique de Baudelaire.

Son style avant-gardiste provoque les bonnes mœurs au XIXe siècle, ce qui lui causera de nombreux problèmes de censure et l'expose à des critiques violentes. Dans son ouvrage “Les fleurs du mal” paru en 1857, Baudelaire montre des influences Romantiques et Parnasses, courants ayant forgé son écriture.

Au sein de ce recueil se trouve le sonnet “Alchimie de la douleur'', ou le poète inverse le procédé d’alchimie poétique, il sublime sa déchéance et se retrouve déchiré entre Spleen et Idéal. En quoi ce poème est-il représentatif du projet baudelairien? L’alchimie de la douleur exprime des idées antithétiques.

C’est une opposition, une inversion, une déchirure sur tous les points. Premièrement, on retrouve un parallélisme antithétique dans la première strophe, avec l’opposition entre la vie et la mort.

Ce contraste est accentué avec l’usage des articles indéfinis “l’un et l’autre” v1-4 , qui séparent d’autant plus ces deux concepts. L’allitération en r connote une certaine puissance, celle de la rivalité entre d'idées de vie et de mort, qui surenchérissent l’une sur l’autre à chaque vers. Les exclamations en fin de strophe v3-5 symbolisent non seulement une complainte désespérée à une puissance supérieure, en l'occurrence les allégories de la Nature, la Sépulture et la Vie, mais également un échange énergétique entre l’antonymie principale. Les rimes embrassées accentuent cette idée de combat, c’est un duel acharné. L’usage de verbes d’action “dit” “met” v2-4 au présent de l’indicatif rappelle à nouveau cette tension énergique. Dans la seconde strophe, la mention d’Hermès fait référence à Hermès trismégiste, divinité gréco-égyptienne des alchimistes, l’adjectif suivant son nom “inconnu” mystifie cette divinité. Le roi Midas quant à lui, est également un personnage de la mythologie grecque, il est associé à l’alchimie de par son don qui s’avère être une malédiction : il métamorphose tout ce qu’il touche en or.

Il pourrait en effet être considéré comme le plus triste des alchimistes. Dans la 3e strophe, Baudelaire expose son désarroi face à sa poésie.

Ce n’est plus un alchimiste qui tire du bien depuis le mal, il inverse le procédé de l’alchimie poétique. “Je change l’or en fer” v-9 “Le paradis en enfer” V-10, on remarque qu’en effet, un poète alchimiste est censé faire l’inverse, changer le fer en or et l’enfer en paradis. “Bâtis de grands sarcophages”, Baudelaire ne construit pas un futur radieux, mais façonne un monde trépassant. Ce poème mélange Spleen et idéal, avec ses oppositions constantes.

Le v 11-12 le montrent “et sur les célestes rivages je bâtis de grands sarcophages” Le terme céleste évoque une sorte de félicité,de modèle, qui est immédiatement tirée vers le bas, plus bas que terre avec la notion de sarcophage. Baudelaire ne crée pas la vie à partir de la mort, ici il entraîne la vie à sa fin.

C’est la déchéance de l’alchimiste, déchiré entre l’espoir et le désespoir, un poème antithétique. MOTS À DÉFINIR. »

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