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ALLAIN Marcel : sa vie et son oeuvre

Publié le 14/11/2018

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ALLAIN Marcel (1885-1969). Rien, dans sa famille parisienne et bourgeoise, ne prédestinait Allain à devenir l’un des derniers véritables romanciers populaires. Malgré un père avocat et de sérieuses études à Janson-de-Sailly — révélant des aptitudes certaines pour les « humanités », à l’exclusion des mathématiques —, Allain se sent très tôt des goûts prolétaires, ainsi qu’une fringale d’espace qui le pousse à des fugues souvent réussies, dont il gardera toujours la passion des voyages et la nostalgie de la mer.
 
Quittant la demeure paternelle à vingt ans, avec 17 francs en poche et quatre faux cols, il inaugure son métier de journaliste judiciaire en réussissant, par une ruse digne de Rocambole, l’impossible interview de Casque d’or, dans sa cellule. Il rencontre bientôt Pierre Sou-vestre, né en 1874 (la même année qu’Arsène Lupin!), qui le fait entrer comme chroniqueur sportif à F Auto, le quotidien d’Henri Desgrange. En même temps, ô ironie des compétences! il est chroniqueur théâtral au Soleil, premier grand journal politique à 1 sou. Les deux compères publient dans F Auto, à grand renfort de publicité bluffeuse, un feuilleton extravagant et démoniaque : le Rour ( 1909), puis, la même année, dans le Vélo, un pastiche vengeur du premier : le Four, le tout avec un succès tel qu’Arthème Fayard leur passe commande d’une série de romans fantastiques se faisant suite. C’est ainsi que naît Fantômas (32 vol., de février 1911 à septembre 1913).
 
Un mythe plutôt qu'un héros
 
D’après Littré, un mythe est un « récit relatif à des temps ou à des faits que l’histoire n’éclaire pas, et contenant soit un fait réel transformé en notion religieuse, soit l’invention d’un fait à l’aide d’une idée ». Or, dans une interview, Allain a déclaré : « Notre méthode de travail était simple. On cherchait une idée en causant. Quand elle était trouvée, chacun apportait son imagination ».

Allain Marcel (1885-1969). Né à Paris le 15 septembre 1885 dans une famille bourgeoise, il quitte le foyer à vingt ans et rencontre Pierre Souvestre (1874-1914), qui lui trouve un emploi de chroniqueur sportif au quotidien L'Auto. Après avoir publié à deux des romans-feuille tons à succès, ils sont engagés par l’éditeur Arthème Fayard pour une série de trente-deux volumes, à raison d’un volume par mois, de février 1911 à septembre 1913 : ainsi naît le cycle de Fantômas, qui fut rapidement popularisé au cinéma, en particulier par les films de Louis Feuillade. Chaque épisode illustre l’opposition entre Fantômas, d’un côté, qui n’est jamais à court d’ignobles forfaits, et l’inspecteur Juve et le journaliste Fandor, de l’autre, qui voudraient en finir avec le plus grand criminel de tous les temps. Pour satisfaire la demande, Souvestre et Allain utilisent, comme leur héros, les techniques modernes : après s’être entendus sur l’intrigue et s’être partagé les chapitres, ils les enregistrent sur un dictaphone à rouleaux de cire. Après la disparition de Souvestre, Allain reprit seul la série des Fantômas, pour onze autres volumes, mais composa en tout, jusqu’à sa mort le 25 août 1969 à Saint-Germain-en-Laye, près de six cents volumes de paralittérature, du policier à la science-fiction, en passant par le roman sentimental.

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