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Analyse Contrastive De La Préposition "de" En Espagnol Et En Français à Partir Du Conte « La Biblioteca De Babel » («La Bibliothèque De Babel ») De Jorge Luis Borges

Publié le 06/09/2018

Extrait du document

conte

Dans ce dernier exemple les noms señores et maître renforcent cette idée de possession ou d’appartenance puisque señor, d’après le Dictionnaire en ligne de la Real Academia Española (recherche sur « señor »), est défini comme le propriétaire de quelque chose ou qui a maîtrise sur quelque chose. De même que maître qui, d’après le Dictionnaire électronique Le Petit Robert (1996 : recherche sur « maître »), est défini comme le possesseur d'un animal domestique. Cette notion peut être associé par extension, à la possession, par exemple, d’un trésor.

 

3.2.2.5. Manière (3 cas, voir annexe 2 : cas 9 espagnol, 59 espagnol et 52 français en bleu ciel)

 

Cette notion appartient aux valeurs « pleines » de la préposition de. D’après Le Bidois- Le Bidois (1971 :672), la préposition est « un élément du langage dont le rôle le plus ordinaire est d’introduire un complément circonstanciel, c’est-à-dire un complément qui marque un rapport de lieu, de temps, de manière, etc. ». De suit ce critère. Dans notre corpus, nous trouvons :

 

Cas 9 espagnol: Uno permite dormir de pie; otro, satisfacer las necesidades finales. p.111. / En français: L’un permet de dormir debout ; l’autre de satisfaire les besoins fécaux. p.71

 

En espagnol: … y resolver satisfactoriamente… p.115/ Cas 52 français: … et de résoudre de façon satisfaisante… p.73

 

Cas 59 espagnol : Ese dictamen, ya veremos, no es del todo falaz. p.115/ En francais: Cette opinion, nous le verrons, n’est pas absolument fallacieuse. p.74

 

La traduction aussi bien en espagnol qu’en français par un adverbe : « mot invariable ajoutant une détermination à un verbe […] » (Le Petit Robert électronique, 1996, recherche sur « adverbe »), témoigne de cette valeur de caractérisation manière.

 

3.2.2.6. Matière (2 cas, voir annexe 2 : cas 123 espagnol-138 français et 151 espagnol-169 français en olive)

 

Nous trouvons une autre valeur « pleine » attribuée à de. Elle sert à indiquer le matériel de quelque chose. (García Negroni, Pérgola, Stern, 2006 : 361). Elle peut être remplacée par en quand il s’agit de la matière proprement dite : « Cette cheminée est en marbre » (Le Bidois- Le Bidois, 1971 :693). Analysons:

 

Cas 123 espagnol : … pero en mi niñez he visto hombres viejos que largamente se ocultaban en las letrinas, con unos discos de metal en un cubilete prohibido… p.120/ Cas 138 français: … mais dans mon enfance j’ai vu de vieux homes qui longuement se cachaient dans les latrines avec de petits disques de métal au fond d’un cornet prohibé… p.77

 

Cas 151 espagnol : El calambre de yeso… p.123/ Cas 169 français: La Crampe de plâtre … p.79

 

Dans les cas relevés, nous attribuons à de plutôt la détermination car elle ne fait que caractériser les disques et la Crampe, elle n’indique pas la matière proprement dite.

 

3.2.2.7. Sujet dont on parle (5 cas, voir annexe 2 en noire)

 

Voici un autre cas de valeur « pleine » où la préposition de se caractérise pour avoir un sens propre qu’elle transmet au syntagme dont elle est le noyau. (García Negroni, Pérgola, Stern, 2006 : 354). Dans notre corpus :

 

Cas 97 espagnol : En aquel tiempo se habló mucho de las Vindicaciones… p.118 / Cas 109 français: En ce temps-là, il fut beaucoup parlé des Justifications … p.76

 

Cas 98-99 espagnol : En aquel tiempo se habló mucho de las Vindicaciones: libros de apología y de profecía, que para siempre vindicaban los actos de cada hombre del universo y guardaban arcanos prodigiosos para su porvenir. p.118-119 / Cas 110-111 français: En ce temps-là, il fut beaucoup parlé des Justifications : livres d’apologie et de prophétie qui justifiaient à jamais les actes de chaque homme et réservaient à son avenir de prodigieux secrets. p.76

 

Dans le premier exemple de suit le régime du verbe hablar de (parler de) et indique en outre, le sujet duquel on parle. Dans le deuxième cas par contre, de a une valeur plus « pleine » car elle ne répond pas à un régime verbal mais indique, par elle-même, les sujets et/ou les contenus dont parlent les livres.

 

3.2.2.8. Mesure de différence (2 cas, voir annexe 2 : cas 60 et 150 espagnol en gris foncé)

 

De sert à introduire le complément de différence, c’est-à-dire la quantité qui sépare un objet ou un état d’une norme implicite (Le Bidois-Le Bidois, 1971 : 694). Nous y trouvons deux cas accompagnés d’une nuance comparative. Exemples :

 

Cas 60 espagnol : Es verdad que los hombres más antiguos, los primeros bibliotecarios, usaban un lenguaje asaz diferente del que hablamos ahora… p.116/ Cas 67 français : Il est vrai que les hommes les plus anciens, les premiers bibliothécaires, se servaient d’une langue toute différente de celle que nous parlons maintenant… p.74

 

Cas 150 espagnol : Inútil observar que el mejor volumen de los muchos hexágonos… p.123/ En francais: Rien ne sert d’observer que les meilleurs volumes parmi les nombreux hexagones... p.79

 

3.2.2.9. Choix du traducteur (20 cas, voir annexe 2 en fuchsia)

 

Étant donné que c’est le traducteur qui a choisi une tournure particulière, cette dernière rubrique sert à classer les cas ou la préposition de n’a pas de traduction en français ou des cas où elle a été traduite en français par de. Nous avons trouvé différents moyens utilisés par le traducteur :

 

a) Adjectif (cas 172)

 

En espagnol: No puedo combinar unos caracteres que la divina Biblioteca no haya previsto… p.124/ Cas 172 francais: Je ne puis combiner une série quelconque de caractères, par exemple que la divine Bibliothèque n’ait déjà prévue… p.80

 

b) Reformulation (cas 15)

 

En espagnol : La luz procede de unas frutas esféricas que llevan el nombre de lámparas. p.112/ Cas 15 français : Des sortes de fruits sphériques appelés lampes assurent l’éclairage. p.72

 

c) Voix passive (cas 160)

 

En espagnol: Muchos peregrinaron en busca de él. p.122/ Cas 160 français: Beaucoup de pèlerinages s’organisèrent à sa recherche… p.78

 

d) Nominalisation (cas 184)

 

En espagnol: … pero biblioteca es pan o pirámide o cualquier otra cosa, y las siete palabras que la definen tienen otro valor. p.124/ Cas 184 francais: …mais, Bibliothèque signifiera les sept mots de la définition ayant un autre sens). p.80

 

e) Pronom (cas 5 et 133)

 

En espagnol: Desde cualquier hexágono se ven los pisos inferiores y superiores… p.111/ Cas 5 francais : De chacun de ces hexagones, on aperçoit les étages inférieurs et supérieurs … p.71

 

En espagnol: Visiblemente, nadie espera descubrir nada. p.120/ Cas 133 français: Visiblement, aucun d’eux n’espère rien découvrir. P.77

 

f) Construction impersonnelle (cas 58 et 79)

 

En espagnol: Ya se sabe… p.115/ Cas 58 français: Il n’est plus permis de l’ignorer…p.74

 

En espagnol : Antes de un siglo pudo establecerse el idioma : un dialecto samoyedo-lituano del guaraní, con inflexiones de árabe clásico. p.117/ Cas 79 français: Moins d’un siècle plus tard, l’idiome exact était établi : il s’agissait d’un dialecte lituanien du guarani, avec des inflexions d’arabe classique. p.75

 

g) Changement de verbe : se servir de (cas 66 et 182)

 

En espagnol : Es verdad que los hombres más antiguos, los primeros bibliotecarios, usaban un lenguaje… p.116/ Cas 66 français: Il est vrai que les hommes les plus anciens, les premiers bibliothécaires, se servaient d’une langue… p.74

 

En espagnol : (Un número n de lenguajes posibles usa el mismo vocabulario… p.124/ Cas 182 français: Un nombre n de langages possibles se sert du même vocabulaire… p.80

 

h) Infinitif (cas 85 et 119)

 

En espagnol: Esos ejemplos permitieron que un bibliotecario de genio descubriera la ley fundamental de la Biblioteca. p.117/ Cas 85 français: Ces exemples permirent à un bibliothécaire de génie de découvrir la loi fondamentale de la Bibliothèque.p.75

 

En espagnol : … pero los buscadores no recordaban que la posibilidad de que un hombre encuentre la suya o alguna pérfida variación de la suya, es computable en cero. p.119/ Cas 119 français: … mais les chercheurs ne s’avisaient pas que la probabilité pour un homme de trouver la sienne, ou même quelque perfide variante de la sienne, approche de zéro. p.76

 

i) Locution (voir annexe 2 : cas 16, 21, 88, 139, 157, 171, 188 et 189)

 

En espagol: Hay dos en cada hexágono… p.112/ Cas 16 francais: Au nombre de deux par hexagone… p.72

 

En espagnol: … pero en mi niñez he visto hombres viejos que largamente se ocultaban en las letrinas, con unos discos de metal en un cubilete prohibido… p.120/ Cas 139 francais: … mais dans mon enfance j’ai vu de vieux homes qui longuement se cachaient dans les latrines avec de petits disques de métal au fond d’un cornet prohibé… p.77

 

4- CONCLUSION

 

Étant donné que le corpus d’analyse est assez limité, nous ne pouvons avancer que des conclusions provisoires. En premier lieu, nous avons pu constater que presque la totalité des de en espagnol ont été traduit par de en français, fait qui prouve que ces deux langues d’origine latine, partagent un régime prépositionnel presque identique.

En deuxième lieu, nous avons pu constater des coïncidences entre les règles et notions proposées par les linguistes et les cas du corpus et les notions théoriques étudiées. Le classement proposé a pu répondre à notre besoin d’analyse : nous avons pu comparer et analyser les différences et ressemblances entre les deux langues et surtout, nous avons confirmé que l’usage le plus fréquent de la préposition de est celui qui réfère à la caractérisation d’un nom.

 

Nous croyons qu ce travail doit être pris comme point de départ pour l’analyse, en tant que futurs professeur de FLE, du fonctionnement du régime prépositionnel de la langue française, système que nous pourrons, bien évidemment, approfondir dans la pratique quotidienne.

 

5- BIBLIOGRAPHIE

 

- BORGES J.L., (1989): La Bilioteca de Babel. Bs.As, Ediciones Emecé.

 

- BORGES J.L., (1965): La Biliothèque de Babel, traduit de l’espagnol par P. Verdevoye, Ibarra et Roger caillois. Paris, Editions Gallimard

 

- GARCIA NEGRONI M.-M., PERGOLA L., STERN M., (2006 [2004]): El arte de escribir bien en español. Manual de corrección de estilo, Buenos Aires, Santiago Arcos Editor.

 

- LE BIDOIS G., LE BIDOIS R., (1971) : Syntaxe du français moderne. Ses fondements historiques et psychologiques. Tomme II (Deuxième édition, revue et complétée). Paris, Editions A. et J.Picard.

conte

« les notions véhiculées dans la langue d’origine et comment cela a été traduit. Dans ce travail nous essaierons de montrer sous quelles formes la préposition de de l’espagnol passe en français en nous appuyant sur l’œuvre des spécialistes et sur l’analyse d’un corpus réalisé à partir du conte « La Biblioteca de Babel » de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges et de sa traduction, « La Biliothèque de Babel », faite par P.

Verdevoye, Ibarra et Roger Caillois. En ce qui concerne la théorie, nous allons nous appuyer fondamentalement, pour l’analyse de la préposition de en espagnol, sur l’œuvre de Ramón Trujillo et de María Marta García Negroni, Laura Pérgola et Mirta Stern.

Quant à la préposition de en français les travaux de Georges Le Bidois et Robert Le Bidois et de Wilhelm Richard Wagner et Jacqueline Pinchon nous seront de grande utilité. Notre but n’est pas de réaliser une étude exhaustive de la préposition de en espagnol ni de la préposition de en français.

Nous nous consacrerons plutôt à l’analyse contrastive des exemples représentatifs du corpus.

Pour ce faire, tout d’abord nous présenterons brièvement le cadre théorique concernant ces deux formes, ensuite nous nous consacrerons à l’analyse du corpus recueilli aussi bien du point de vue quantitatif que du point de vue qualitatif.

Finalement, nous essaierons d’arriver -si possible- à quelques conclusions. 2- CADRE THÉORIQUE 2.1.

Les prépositions en espagnol 2.1.1.

Définition Dans le travail réalisé par Ramón Trujillo (1971:235) la préposition est définie -d’après la doctrine académique- comme une particule, mal appelée « partie de la phrase », qui n’a pas de valeur en elle-même car il s’agit d’un élément de relation dont la signification ne dépend pas d’elle mais de la valeur des mots qu’elle met en relation. García Negroni, Pérgola & Stern (2006 : 353,354) définissent la préposition à partir de ses caractéristiques générales.

Pour notre analyse, nous suivrons la théorie énoncée par ces auteurs (voir 2.1.2). 2.1.2.

Caractéristiques générales Du point de vue morphologique, les prépositions se définissent comme des mots invariables, autrement dit, comme des mots qui ne varient ni en genre ni en nombre et qui n’admettent pas d’affixes.

¬¬ (García Negroni, Pérgola & Stern, 2006 : 353) Du point de vue syntaxique, elles fonctionnent comme des éléments de relation entre deux mots, de manière à ce que le deuxième modifie le premier (libro de tapa dura, vestido con flores).

Les prépositions s’écrivent séparées des autres mots.

En espagnol il y en a vingt et une: a, ante, bajo, cabe, con, contra, de, desde, durante, en, entre, hacia, hasta, mediante, para, por, según, sin, so, sobre, tras.

(García Negroni, Pérgola, Stern, 2006 : 353) Pouvons-nous parler de « signification » des prépositions ? Possèdent-elles une valeur sémantique ou s’agit-il tout simplement d’éléments « vides » dont la valeur est au service du terme qu’elles accompagnent ?. »

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