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Analyse de l'oeuvre de CHARLES PERRAULT: LES FABLES

Publié le 28/03/2012

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perrault

(1628-1703)

Quand en 1697 paraissent chez Barbin les huit contes en prose de Perrault, ni l'auteur ni personne de son entourage ne se doute qu'il y a dans ces 200 pages une des grandes oeuvres de la littérature universelle; une oeuvre ·qui venait il y a quelques années, pour le tirage et le nombre des traductions, juste après Lénine, Staline et Simenon. Cette statistique de l'U.N.E.S.C.O., c'est M. Soriano qui la rappelle dans sa préface à son édition des OEuvres de Perrault, une étude qu'il est bon de citer d'emblée, en signalant que les pages qui suivent s'en :inspirent très largement. L'oeuvre naissait presque au terme d'une carrière non dénuée d'éclat, mais devenue, dans la distance historique, éminemment falote. Même la partie la plus saillante, les ouvrages de critique et de polémique, sont fort peu lus de nos jours, bien qu'ils aient de la réputation ; et que dire des poésies précieuses, des poèmes épiques? Sur ce fond de grisaille les Contes font figure d'apparition météorique, et pour un peu, de réussite imméritée. C'est ce qu'ils sont pour une part, mais on ne serait pas tout à fait équitable envers Perrault si l'on ne reconnaissait pas dans sa vie et dans l'ensemble de son oeuvre cèrtains indices d'une prédisposition à la découverte, des signes évidents d'une vertu novatrice. Cela va de pair avec un académisme un peu attristant, tout à fait .comme chez Marivaux...

perrault

« 412 · MANUEL D'HISTOIRE LITIERAIRE DE LA FRANCE 1.

Charles Pèrrault ·et les siens.

Il y a eu cinq Perrault: Jean, Pierre, Claude, Nicolas et Charles.

Ils sont fils d'un avocat au parlement de Paris, bour­ geois aisé et éclairé, qui veille de près à l'éducation de ses enfants.

Charles, le dernier, naît le 12 janvier 1628.

Les cinq frères sont fort unis, et le destin d'au moins trois d'entre eux interfère grandement avec celui de Charles.

Un théologien: Nicolas (1611-1661), docteur de Sorbonne, qui ' en 1656-1657, quand la faculté de théologie délibère sur la cen­ sure d'Arnauld, se fait le défenseur de celui-ci, et des plus écou­ tés.

Il ralliera ses frères au jansénisme, ou du moins à un certain jansénisme (voir ci-dessous).

Un avocat : Pierre (1608-1680), qui au temps de la splendeur de Foucquet quittera la robe pour l'impor· tant office de receveur général des finances de Paris.

En 1661 Foucquet tombe ; passant sous la dépendance de Colbert, Pierre, trois ans plus tard, est démis de sa charge à l'oçcasion d'une irrégularité mineure.

Il subit en somme les effets de l'épuration colbertienne.

Mais il a eu le temps, avant sa disgrâce, de prendre Charles pour commis, et de l'introduire, d'abord auprès de Foucquet, ensuite auprès de Colbert.

.

Un médecin: Claude (1613-1688); qui devient architecte par occasion quand Charles, grâce aux fonctions qu'il remplit auprès de Colbert, se trouve à même de faire adopter ses pro­ jets, et particulièrement son projet pour la colonnade du Louvre, mis au point par Claude sur une idée originale de Charles, et qui fut préférée, en 1665, aux dessins de Bernin.

(Voir les Mémoires de Charles).

C'est du moins la· version des Perraùlt; leurs ennemis n'ont jamais cessé de dire que Claude était un assassin en médecine et un voleur en architecture.

Charles se heurte sur ce point avec Boileau.

C'est une de ces contestations subalternes qui se greffent sur la querelle des Anciens et des Modernes, et qui lui donnent parfois l'air d'un règlement de comptes.

Les années de formation.

Charlés entre à huit ans· et demi au collège à Paris.

Il en sort, s'il faut l'en croire, au beau milieu d'un cours de philo­ sophie, en compagnie d'un condisciple nommé Beaurain.

Char­ les désormais étudie à la maison, en compagnie de Beaurain et, en 1651, il se fait recevoir licencié en droit à Orléans (La Bruyère a fait de même, il semble qu'à Orléans les .diplômes s'achetaient).

Il ne plaide que deux causes et devient commis de son frère Pierre, comme on a vu plus haut.

Il s'installe chez. »

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