Devoir de Philosophie

Analyse des deux premiers sonnets des Regrets de Joachim Du Bellay

Publié le 14/06/2012

Extrait du document

bellay

Le travail de création poétique est perçu comme allant de soi, dans une démarche très personnelle. La source de son écriture, c'est lui-même. La création est personnifiée, Du Bellay "échange" avec lui-même dans son processus créatif :  "Je me plains à mes vers, si j'ai quelque regret :  Je me ris avec eux, je leur dis mon secret" (sonnet 1, v.10 et 11)  Les vers 10 et 11 sont inclus dans un jeu de parallélismes propres à la forme du sonnet : ils sont à mettre en parallèle avec les vers 1, 2 et 3 : d'un côté Du Bellay explique ce qu'il reprouve, de l'autre, il prend le temps d'expliquer son projet. L'usage de ce distique cc en attaque du sizain produit un effet d'attente, qui met en valeur le vers 12. Vers 12 qui permet à Du Bellay d'avouer enfin quel est son processus créatif : toute son inspiration vient de son cœur, de son moi, de son intime. La fin du vers "secrétaires" (sonnet 1, v. 11) reprend comme un écho le vers précédent "secret" (sonnet 1, v.10), donnant plus de relief à l'aveu de Du Bellay.  Du Bellay perçoit le sonnet comme une forme aussi forte que l'est la pensée. Ce n'est donc pas un hasard si ses Regrets commencent par deux sonnets. Cette forme est la seule qui lui permet de transmettre aussi bien et aussi limpidement son propos. Chaque verset n'est composé que d'une seule phrase. Ce n'est évidemment pas un hasard. La voix lyrique de Du Bellay retient son souffle, il met de l'ampleur dans son discours. 

bellay

« Du Bellay.Du Bellay perçoit le sonnet comme une forme aussi forte que l'est la pensée.

Ce n'est donc pas un hasard si ses Regrets commencent par deux sonnets.

Cetteforme est la seule qui lui permet de transmettre aussi bien et aussi limpidement son propos.

Chaque verset n'est composé que d'une seule phrase.

Ce n'estévidemment pas un hasard.

La voix lyrique de Du Bellay retient son souffle, il met de l'ampleur dans son discours.Le dernier tercet du second sonnet, la pointe, si chère à Du Bellay dans Les Regrets, propose un retournement de situation favorable à son auteur.

Encore unefois, l'usage du distique en cc provoque cet effet d'attente, pour mieux mettre en valeur le dernier vers.

On y trouve pour la première fois la notion de "travail",que le poète de renie pas.

L'écriture est peut-être perçue comme "habile" (sonnet 2, v.12) et "facile"(sonnet 2, v.13).

Le poète se reconnait comme étant unpoète mineur certes, mais poète tout de même. Du Bellay se positionne sans complexe comme un poète "mineur".

Il assume ce statut et le revendique.

Il se met naturellement au second rang.

Il a presquehonte de produire une poésie si modeste. Joachim Du Bellay s'éloigne définitivement des idéaux de la Pléiade.

Il se pose en opposition avec la littérature majeure, celle reconnue par l'état, par ses pairs.Il lui préfère sa poétique mineure, sans prétention, mais qu'il préfère finalement.

Le fait que Du Bellay expose ainsi la modestie de sa propre poésie aux idéauxqui sont restés ceux de Ronsard, ne doit pas faire croire à une désapprobation de sa part, ni à une mésentente.

C'est surtout pour Du Bellay une façon de sedémarquer de ses amis, de montrer qu'il a décidé de prendre un autre chemin.Mais à l'origine de ce revirement, peut-être peut-on voir chez Du Bellay, cet être qui jamais ne s'est mis en valeur, un aveu de son incapacité à dépasser lesanciens.

Les grands objectifs qu'il s'était fixés, très jeune, il n'a finalement jamais réussi à les atteindre.

Et c'est à la fin de sa vie, qu'il regrette de s'êtrefourvoyé dans une voie qui n'était peut-être pas la sienne.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles