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Analyse du poème Orgueil de Catulle Mendes

Publié le 20/02/2024

Extrait du document

« Catulle Mendès est un auteur qui fait partie du mouvement esthétique « Le Parnasse ».

C'est sous l’impulsion de poète que nait ce mouvement dans la 2e moitié du 19e siècle.

Le nom de ce mouvement renvoie au Mont Parnasse, mont de la Grèce où était consacré Apollon et les neuf muses.

Il désigne par extension la poésie et les poètes en général.

C’est une poésie décadente, une esthétique de fin de siècle.

C'est un mouvement qui naît en réaction au lyrisme subjectif et sentimental du Romantisme.

Il valorise l'art poétique dans la retenue, l'impersonnalité et le rejet de l'engagement social et politique.

Le but de l'art ne peut être que la recherche du beau, et non l'utilité, la vertu.

Ce sont des poètes qui se moquent des injonctions morales.

Nous allons voir que justement dans son poème « L’Orgueil », Catulle Mendès le contrepied de la dénonciation classique de l’orgueil des Hommes.

Et pour ce faire , Catulle Mendès nous montre que derrière la toutepuissance et générosité de Dieu , se dissimule une forme d’orgueil que Dieu a transmis à l’Homme. Ainsi , le poème de Catulle Mendès semble à première vue présenter Dieu d’une façon tout à fait classique : Dieu , le créateur est tout-puissant et généreux. Il est présenté comme à l’origine de tout : « La matière et la forme étaient encor futures.

» Sans matière et forme, il n’ y a rien.

Avant l’intervention de Dieu , c’est donc le néant ; la matière et la forme ne sont que futures.

Elles sont potentiellement réalisables ; cela dépend de la volonté de Dieu comme nous l'indique le verbe « désirer » au vers 2 : « Le Seigneur désira l'amour des créatures ; » De cette volonté et de son pouvoir de création naissent les espèces vivantes : « les créatures » dont l’Homme, et il donne aussi son nom à celui-ci : « Adam ».

Dieu est sujet des verbes d’action, position soulignant sa puissance.

Il crée la « vie ».

La vie que nous pouvons retrouver à travers « [son] souffle » et « [ sa] lumière ».

Il a la capacité de transformer des éléments inanimés en être vivant : « Et du pied, le seigneur fit rouler une Pierre,/et la Pierre prit vie , et ce fut l'homme.

» : le mouvement et le verbe de Dieu sont à l'origine de l'Homme.

Dieu est donc à l'origine de tout, il est au centre de tout : cela est manifeste dans la place qu'occupe son nom dans le poème : il est au centre du poème, il est seul, placé de façon singulière dans l'espace de la page ; il occupe un vers à lui tout seul : un monosyllabe.

Il est dans une position éminemment supérieure. Tout-puissant, Dieu apparaît aussi généreux.

Cette générosité apparaît via l’ accumulation de toutes les choses qu'il offre à l'homme, du vers 9 au vers 14 : « Le ciel bleu /Et ses astres, la terre et ses bêtes sans haine, /Celles des monts, des bois, et celles de la plaine, /Et les fleuves, et l’air sacré qui t’investit, /Et la femme dont l’œil est un ciel plus petit /Mais aux rayons plus doux que ceux des astres mêmes ».

L’accumulation est accentuée par l’anaphore de la conjonction de coordination « et » .

La qualité de ce qui est donnée à l’Homme est visible notamment à travers la description de l’œil de la femme dont les rayons sont valorisés à l’aide d’un comparatif de supériorité.

L’adjectif « sacré » met aussi en évidence une part de divin que Dieu offre à l’Homme ou du moins une certaine dignité.

Enfin, tout ce qui l’offre à l’Homme fait partie d’un lieu unique : « L’Eden ».

Ce lieu se distingue parmi les autres comme nous l’indique le déterminant défini : « le » .

Les deux adjectifs mélioratifs indiquent qu’il est remarquable, somptueux , et qu’il est ravissant.

Il est question ici du paradis terrestre dépeint dans la Bible comme la demeure du premier couple humain, un lieu de délice , dans lequel règne la nature et son abondance, l'innocence, la simplicité, un état de bonheur parfait. Dieu offre donc à l’Homme un monde remarquable qui selon lui ne pourra que lui en être reconnaissant comme nous l’indique le vers 4 : « L’Homme y vivra dans le contentement/ De respirer mon souffle et de voir ma lumière.

» Comme la définition du mot « contentement » nous y invite , les désirs de l’Homme ne peuvent être que comblés au vu de la générosité de Dieu. Ainsi Dieu attend en retour une reconnaissance.

Sa générosité n’est donc pas gratuite.

Et , nous pouvons avancer que Catulle Mendès se joue de la vision traditionnelle de Dieu.

En effet , il ne fait pas que souligner l’orgueil de l’Homme, il met aussi en évidence celui de Dieu. La générosité de Dieu est donc soumise à une condition.

Ces créatures devront l’adorer. Reprenons le vers 2 : « Le seigneur désira l'amour des créatures » ; cela peut signifier qu'il souhaite que les créatures s'aiment entre elles, mais cela peut vouloir dire aussi qu'il souhaite ardemment que ces créatures l'aiment, s’unissent à lui.

Il souhaite qu'on le consacre, qu'on l'aime en tant que toutpuissant, il souhaite être estimé.

L'homme sera heureux « de respirer [son] souffle et de voir [sa] lumière.

» .

L'homme sera inextricablement lié à Dieu, et devra l'aimer, lui être reconnaissant.

C'est une condition nécessaire, préalable : cette condition est énoncée avant que l'homme ne soit créé par Dieu.... »

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