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Analyser ces vers du Cid (I, 4) :

Publié le 15/02/2012

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LE COMTE  À des partis plus hauts ce beau fils doit prétendre ;  Et le nouvel éclat de votre dignité  Lui doit enfler le coeur d'une autre vanité.  Exercez-la, monsieur, et gouvernez le prince ;  Montrez-lui comme il faut régir une province,  Faire trembler partout les peuples sous la loi,  Remplir les bons d'amour et les méchants d'effroi ;  Joignez à ces vertus celles d'un capitaine :  Montrez-lui comme il faut s'endurcir à la peine,  Dans le métier de Mars se rendre sans égal,  Passes les jours entiers et les nuits à cheval,  Reposé tout armé, forcer une muraille,  Et ne devoir qu'à soi le gain d'une bataille.  Instruisez-le d'exemple, et rendez-le parfait,  Expliquant à ses yeux vos leçons par l'effet.

CIRCONSTANCES. - Le Roi don Fernand vient de nommer un gouverneur à l'Infant de Castille. Au sortir de la salle du conseil, don Gormas, qui briguait cette fonction, apostrophe don Diègue, son rival heureux. Pour toute réponse, celui-ci, digne, conciliant, malgré rarrogance injurieuse du Comte, ....

« porter partout, de donner de sa personne dans la bataille : voila pour le guerrier.

Pour finir, deux vers synthetiques, conclusion enchassant ridee dominante : Don Diegue est incapable d'exercer ses fonctions. a) Enchainement.

- Les deux parties sont tres hien Rees, et dans in seconde, les idees offrent un enchainement rigoureux.

Le comte repond la proposition de don Diegue; mais, presque aussitot, revient au sujet qui lui tient au coeur.

II ne pent se defendre d'exposer - et it s'applique a le faire d'une maniere offensante - les projets d'education qu'il mfirissait sans doute depuis longtemps.

b) Valeur intrinseque.

- La seule idee renfermee dans le refus semble inspiree par un prejuge courant::, pas de mesalliance! Nous n'epiloguerons pas la-dessus.

Constatons seulement l'odieux d'une coutume capable de se- parer deux jeunes gens dignes Fun de l'autre, et deplorons qu'en certains cas l'autorite paternelle se fasse despotique et dispose sans appel du cceur d'un enfant.

Les idees du comte sur la formation d'un prince sont, en general, plus admissibles.

Son plan est bien concu pour une époque oit triomphe la force. Brutal, dominateur, don Gormas emet un principe qui nous repugne : Faire trembler partout les peuples sous sa Il se corrige d'ailleurs dans rhemistiche suivant : Remplir les bons d'amour...

en contradiction avec l'affirmation precedente, si absolue, si universelle.

- Il accorde a la formation guerriere de l'Infant une importance qui peut nous paraitre excessive, mais it est bien la dans son role c gouverneur /); aux precepteurs incombera la culture de l'esprit et du cceur.

L'expression : ne devoir qu'a soi le gain d'une bataille est sans doute hyperbolique.

Quel chef oserait Meyer pareille pretention? y a les soldats, les conditions atmospheriques, les hasards, tous les c imponde- rables 2, qui collaborent aux desseins de la Providence, et dont nul general n'est le maitre.

Enfin reconnaissons que le comte a raison de vouloir qu'on illustre la theorie par l'exemple.

c) Valeur probante.

- Dom Gomez ne prend pas au serieux les argu- ments qu'il emploie pour motiver son refus.

Le seul obstacle a ce manage est son ambition decue, son amour-propre surexcite.

Aussi don Diegue n'y repondra-t-il pas dans la suite.

Il a compris que de cette offre it ne saurait plus etre question presentement.

Quant aux autres idees, elles sont toutes, nous l'avons dit, tendancieuses. Sous couleur de lui tracer ses devoirs, le comte demontre a son rival qu'il est incapable d'exercer des fonctions exigeant un homme jeune et vigoureux. Ce sont autant d'arguments ad hominem a peine voiles et disposes selon une gradation savante.

Un vieillard manque d'activite, de fermete pour bien 4 regir une province n'a point la vigueur physique necessaire pour accompagner son eleve dans les combats; et ici le comte accumule adroite- ment les details mettant en relief cette verite.

Tout ce y avait alors de plus dur dans la guerre est envisage.

C'est tres fort...

cependant le grand capitaine est moins un combattant qu'un stratege, moins un homme d'action directe que de conseil, de reflexion, d'experience.

Le comte parait l'ignorer, et it triomphe en sophiste dans le vers final oil it ramasse en une synthese saisissante tous les arguments invoques, pour mieux achever l'adversaire. 4.

EXPLICATION DES EXPRESSIONS ET MOTS SOULIGNRS.

- Pour comprendre parfaitement un texte, et surtout un texte du xvIte siècle, it ne suffit pas d'en avoir une intelligence generale, it faut encore determiner le sens exact de certains mots et de certaines expressions.

Ce que nous savons cleja se precisera dans notre esprit, a la faveur de cette explication de detail.

Partis, dans les affaires matrimoniales, designe ou les personnes a warier, ou la fortune de la jeune Rule, la situation de sa famille.

Beau Ells a remplace : Rodrigue qui figurait dans les premieres editions du Cid.

Le comte ironise, ii altere le sens de repithete.

L'expression, triviale au dire de Vol- taire, est simplement familiere et cadre avec les intentions blessantes de porter partout, de donner de sa pers~~ne dans la b~taille : v?ilà po~.r ~e guerrier.

Pourfinir, deux vers sy~thehques, conclusiOn e~chassant l1dee domirl.ante : Don J)iègue est incapf!-ble q'exer«er ses fonctions~ .

à)· Enchaîriemen·t.

- Les deux parties sont très bien liées, et.

dans la seconde les idées offrent un enchaînement rigoureux.

Le comte répond à la prop~sition de don Diègue; mais, presque aussitôt, revient .au sujet qui lui tient au cœur.

Il ne peut se défendre d'exposer - et il s'applique à le faire d'une manière offensante -les projets d'éducation qu'il mûrissait sans doute depuis longtemps.

b) Valeur intrinsèque.

- La seule idée renfermée dans le refus semble inspirée par un préjugé courant:.pas de mésalliance! Nous n'épiloguerons _ pas là-dessus.

Constatons seulement l'odieux d'une coutume capable de sé­ parer deux jeunes gens dignes l'un de l'autre, et.

déplorons qu'en certains cas l'autorité paternelle se fasse despotique et dispose sans appel du cœur d'un enfant.

Les idées du comte sur la formation œun prince sont, en général, plus admissibles.

Son plan est bien conçu pour une époque où triomphe la force.

Brutal, dominateur, don Gormas émet un principe qui nous répugne : Faire trembler partout les peuples sous sa loi.

..

Il se corrige d'ailleurs dans l'hémistiche suivant : Remplir les bons d'amour ...

en contradiction avec l'affirmation précédente, si absolue, si universelle.

- Il accorde à la formation guerrière de l'Infant une importance qui peut nous paraître excessive, mais il est bien là dans son rôle « gouverneur »; aux précepteurs incombera la culture de l'esprit et du cœur.

L'expression : ne devoir qu'à soi le gain d'une bataille est sans doute hyperbolique.

Quel chef oserait élever pareille prétention? Il y a les soldats, les conditions atmosphériques, les hasards, tous les « impondé­ rables » qui collaborent aux desseins de la Providence, et dont· nul général n'est le maître.

Enfin reconnaissons que le comte a raison de vouloir qu'on illustre la théorie par l'exemple.

c) Valeur probante.

- Dom Gomez ne prend pas au sérieux les argu­ ments qu'il emploie pour motiver son refus.

Le seul obstacle à ce mariage est son ambition déçue, son amour-propre surexcité.

Aussi don Diègue n'y répondra-t-il pas dans la suite.

Il a compris que de cette offre il ne saurait plus être question présentement.

Quant aux autres idées, elles sont toutes, nous l'avons dit, tendancieuses.

Sous couleur de lui tracer ses devoirs, le comte démontre à son rival qu'il est incapable d'exercer des fonctions exigeant unhomme jeune et vigoureux.

Ce sont autant d'arguments ad hominem à peine voilés et disposés selon une gradà'tion savante.

Un vieillard manque d'activité, de fermeté pour bien « régir une province ».

Il n'a point la vigueur physique nécessaire pour accompagner son élève dans les combats; et ici le comte accumule adroite­ ment les détails mettant en relief cette vérité.

Tout ce qu'il y avait alors de plus dur dans la guerre est envisagé.

C'est très fort...

cependant le grand capitaine est moins un combattant qu'un stratège, moins un homme d'action directe que de conseil, de réflexion, d'expérience.

Le comte paraît l'ignorer, et il triomphe en sophiste dans le vers final où il ramasse en une synthèse saisissante tous les arguments invoqués, pour mieux achever l'adversaire.

4.

~XPLICATION DES EXPRESSIONS ET MOTS SOULIGNÉS.

- Pour comprendre parfaitement un te.xte, et surtout un texte du xvn• siècle, il ne suffit pas d'en avoir une intelligence générale, il faut encore déterminer le sens exact de certains mots et de certaines expressions.

Ce que nous savons déjà se précisera dans notre esprit, à la faveur de cette expFcation de détail.

Partis, dans les affaires matrimoniales, désigne ou les personnes à marier ou la fortune de la jeune fille, la situation de sa famille.

Beau fils a remplacé ; «Rodrigue», qui figurait dans les premières éditions du Cid.

Le comte ironise, il altère le sens de l'épithète.

L'expression, triviale au dire de Vol­ taire, est simplement familière et cadre avec les intentions blessantes de. »

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