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ANEAU (Barthélemy)

Publié le 13/02/2019

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ANEAU (Barthélemy), écrivain français (Bourges ? - Lyon 1561). Il fut principal du collège de la Trinité qui avait la réputation d'être favorable à la Réforme, et il y fut tué lors d'une rixe. Auteur d'un Mystère de la Nativité (1539), d'une satire {Lyon marchant, satyre française, 1541), d'un recueil d'emblèmes (Picta poesis, 1552), d'un roman {Alector, 1560), il est surtout connu pour le Quintil Horatian (1551), pamphlet anonyme dirigé contre la Défense et Illustration de la langue française de J. du Bellay (le titre du pamphlet s'explique par une allusion au rôle bienfaisant de censeur qu'Horace, dans son Art poétique, reconnaît à Quintilius). Aneau réfute tant la prétention de la Pléiade à réformer la langue et les lettres françaises que les moyens préconisés pour cette réforme, notamment la doctrine de l'imitation des Anciens. Il est, à ses yeux, contradictoire de faire l'apologie de la langue française tout en accusant celle-ci de pauvreté et en prônant, pour l'enrichir, l'imitation des Grecs et des Latins. Résolument hostile aux genres nouveaux dont la Défense recommande aux écrivains français l'adoption, comme à toute forme de poésie savante, Aneau se montre le défenseur inconditionnel des vieux écrivains nationaux et des genres littéraire s traditionnels.

« AN EAU Barthélemy (vers 1505-1561 ).

Né à Bourges vers 1505, A neau y suit les cours de droit de l'Université.

A partir de 1529, il est successivement régent, puis prin­ cipal du fameux collège de la Trinité, à Lyon.

Il y a été assassiné en 1561, au cours d'« une échauffourée religieuse »(?).

C'est dans cette ville, où il est en contact avec tout le milieu des imprimeurs et humanistes, qu'il publie la presque totalité de son œuvre.

Il doit au Quintil Horatian, ouvrage anonyme qui lui est aujourd'hui attribué, une réputation de « pédant de collège » que ne justifie pas du tout le reste avoué de son œuvre.

Paru en 1550, ce texte, sous couleur de « correc­ tion amiable et modeste »,reproche à la Deffence et illus­ tration de Du Bellay de ne pas défendre et de ne pas illustrer une langue qui a fait ses preuves, avant lui, avec les rhétoriqueurs et les marotiques; bref, d'être incohé­ rent dans sa démonstration, de méconnaître sa langue, d'abuser de l'italien et des recherches étrangères.

Quoi­ qu'elles soient souvent honorables et que leur ton polé­ mique soit alors le fait de tous, y compris de Du Bellay, on devrait bien laisser de côté ces quelques notes har­ gneuses pour lire d' Aneau son théâtre, ses recueils emblématiques, ou encore Alector ou le Coq, histoire fabuleuse ( 1560), car l'auteur, imaginatif, cherche sou­ vent des voies nouvelles, très conscient de tout ce que son siècle offre de curiosités et d'amusements à l'esprit sans même que le corps quitte l'étonnante ville de Lyon.

A sa ville il offre, en 1542, une sorte de chronique mystérieuse, mimée à dix personnages, avec des indica­ tions précises de décor, de costumes et de mouvements : Lyon marchant, satire françoise; Lyon, aidé de Rouen, y dispute, à Orléans et à Paris, 1' honneur de servir la monarchie française; il y est question de religion, de guerres, de Turcs, de tous les événements de ces années­ là, et d'autres choses moins claires, sous des formes plus variées que dans son Mystère de la Nativité (1539).

Surtout, il montre une virtuosité réelle à multiplier les niveaux de sens, goût qu'ont satisfait ensuite les recueils emblématiques.

Aneau s'essaie aux relations entre images et textes dans les Décades de la description...

des ani mau/x (1549), qu'il justifie par le désir de voir et voyager par l'illustration et l'écriture; ce bestiaire organise en cinq dizaines de dizains, et autant de figures, animaux fabu­ leux et familiers, licorne, écureuil, chat et lézard, etc., menés par un androgyne et des enfants.

Mais ce recueil n'a pas encore l'habileté de J'Imagination poétique (Picta Poesis) de 1552, dans lequel il joue très savam­ ment sur les degrés du visible et de l'intelligible, sou­ cieux de « rendre parlantes et vives » les figures « muet­ tes et mortes » dont disposait son imprimeur sans trop savoir qu'en faire.

Comme on se livrera plus tard au petit jeu des descrip­ tions -plus ou moins commentée s- d'un tableau ou d'une carte postale, Aneau s'adonne à la« tache difficile de suyvre autruy>> (l'auteur du dessin) «par chemin incongneu et estroict >>, faisant, puisqu'il est dépendant des figures préexistantes, une expérience différente de celle d' Alciat ou de Corrozet : son imagination se pro­ jette dans de complexes petits exercices pratiques d' ico­ nologie, révélant les niveaux pluriels de signification et d'interprétation des images et des textes, nous surprenant souvent par des décalages qui ne l'inquiètent guère, allant de la masse des petits tableaux quotidiens fort vifs à l'abstraction des mythes, fables et symboEes philoso­ phiques ou moraux, compliquant plus souvent qu'il n'ex­ plique par le titre et le poème, mais, paradoxalement, avec beaucoup de netteté.

Son chef-d'œuvre est sans doute Alector (1560).

Mélange de roman de chevalerie et de texte utopique à la manière du Thomas More qu'il a préfacé, dans la veine des contes arabes, de Rabelais et de Till l'Espiègle, c'est. »

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