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Anthologie poétique : Langage

Publié le 13/04/2014

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langage

Anthologie poétique : Langage

Car le mot , c'est le Verbe, et le Verbe, c'est Dieu.

VICTOR HUGO

Honneur des hommes, saint Langage Discours prophétique et paré Belles chaînes en qui s'engage Le dieu dans la chair égaré)

PAUL VALÉRY

Donner un sens plus pur aux mots de la tribu.

MALLARMÉ

Eh! Vous avez le pot pour frire!

JEAN TARDIEU

Un mot pour un autre.

Un remorqueur de famille nombreuse avec un père de haute mer

Un membre de la prostate avec une hypertro-phie de l'Académie française.

Un chirurgien terrible avec un enfant dentiste Et le général des huttres avec un ouvreur de Jésuites.

JACQUES PRÉVERT

Cortège.

ANTOINE FABRE D'OLIVET

LA PAROLE EST UN GRAND ARBRE

Ah! si la parole était un art mécanique, une institution arbitraire, comme l'ont avancé Hobbes et avant lui Gorgias et les sophistes de son école, aurait-elle, je le demande, ces racines profondes, qui, sortant d'une petite quantité de signes et se confondant d'un côté avec les éléments mêmes de la nature, jettent de l'autre ces immenses ramifications qui, colorées de tous les feux du génie,

 

envahissent le domaine de la pensée, et semblent atteindre jusqu'aux limites de l'infini ? Voit-on rien de semblable dans les jeux de hasard? Les institutions humaines, si parfaites qu'elles soient, ont-elles jamais cette marche progressive d'agrandissement et de force ? Quel est l'ouvrage mécanique qui, sorti de la main des hommes, puisse se comparer à cet orme altier dont le tronc, sur¬chargé maintenant de rameaux, dormait naguère enseveli dans un germe imperceptible? Ne sent-on point que cet arbre puissant, qui d'abord faible brin d'herbe, perçait à peine le sol qui en rece¬lait les principes, ne peut, en aucune manière, être considéré comme la production d'une force aveugle et capricieuse ; mais, au con¬traire, comme celle d'une sagesse éclairée et constante en ses des¬seins.

Or, la parole est cet arbre majestueux. Ainsi que lui, elle a son germe ; ainsi que lui elle jette ses racines, en petit nombre, dans une nature féconde dont les éléments sont inconnus ; ainsi que lui, elle rompt ses liens, elle s'élève ; elle échappe aux ténèbres terrestres ; elle s'élance dans des régions nouvelles, où, comme lui, aspirant un élément plus pur, abreuvée d'une lumière divine, elle étend ses rameaux et les couvre de fleurs et de fruits.

ALAIN BOSQUET

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« envahissent le domaine de la pensée, et semblent atteindre jusqu'aux limites de l'infini? Voit-on rien de semblable dans les jeux de hasard? Les institutions humaines, si parfaites qu'elles soient, ont-elles jamais cette marche progressive d'agrandissement et de force? Quel est l'ouvrage mécanique qui, sorti de la main des hommes, puisse se comparer à cet orme altier dont le tronc, sur­ chargé maintenant de rameaux, dormait naguère enseveli dans un germe imperceptible? Ne sent-on point que cet arbre puissant, qui d'abord faible brin d'herbe, perçait à peine le sol qui en rece­ lait les principes, ne peut, en aucune manière, être considéré comme la production d'une force aveugle et capricieuse ; mais, au con­ traire, comme celle d'une sagesse éclairée et constante en ses des­ seins.

Or, la parole est cet arbre majestueux.

Ainsi que lui, elle a son germe ; ainsi que lui elle jette ses racines, en petit nombre, dans une nature féconde dont les éléments sont inconnus ; ainsi que lui, elle rompt ses liens, elle s'élève; elle échappe aux ténèbres terrestres; elle s'élance dans des régions nouvelles, où, comme lui, aspirant un élément plus pur, abreuvée d'une lumière divine, elle étend ses rameaux et les couvre de fleurs et de fruits.

ALAIN BOSQUET DES MOTS l Des mots! Je croule sous le poids de mes paroles.

Des mots! des mots ont pris la place de ma chair.

Des mots 1 Lequel de vous est celui qui m'immole Mots carnivores dont j'ai fait mon univers? Le mot qui court, le mot qui dort, le mot qui plane Cherchent dans le silence un visage à voler.

J'en possède un qui rampe, et c'est le mot • iguane 1, Tous les mots innocents m'empêchent de parler.

Je dis le mot • azur • : c'est ma sainte révolte.

Je dis le mot •planète ., et c'est mon désaccord Avec moi-même.

Oh, que ma rage est désinvolte! C'est du mot que j'attends l'excuse de mon corps.

Les mots sont capricieux.

J'aime le mot • presqu'lle 1 Je le prononce, et c'est déjà un animal, Une fleur, une pierre.

Où est mon domicile : Dans le verbe, la chose ou mon chaos natal?. »

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