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Anthologie poétique sur le thème : Destin

Publié le 12/04/2014

Extrait du document

 

Notre histoire est noble et tragique Comme le masque d'un tyran.

APOLLINAIRE

... Ce qui est plus grave que le sang des hommes, plus inquiétant que leur présence sur la terre, — la possibilité infinie de leur destin.

ANDRÉ MALRAUX

Le choix libre que l'homme fait de soi-méme s'identifie absolument avec ce qu'on appelle sa destinée.

JEAN-PAUL SARTRE

Quand ferait-on des calembours, sinon devant la fatalité?

JEAN GIRAUDOUX

FRANÇOIS VILLON

L'ÉPITAPHE VILLON

Frères humains qui après nous vivez,

N'ayez les coeurs contre nous endurcis,

Car, si pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tôt de vous merci.

Vous nous voyez ci attachés cinq, six :

Quant de la chair, que trop avons nourrie,

Elle est piéça dévorée et pourrie,

Et nous, les os devenons cendre et poudre.

De notre mal personne ne s'en rie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

Si, vous clamons, frères pas n'en devez

Avoir dédain, quoi que fûmes occis

Par justice. Toutefois, vous savez

Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis ;

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Excusez-nous, puisque nous sommes transis,

Envers le fils de la Vierge Marie,

Que sa grâce ne soit pour nous tarie,

Nous préservant de l'infernale foudre.

Nous sommes morts, âme ne nous harle ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

La pluie nous a débués et lavés,

Et le soleil desséchés et noircis ;

Pies, corbeaux, nous ont les yeux cavés,

Et arraché la barbe et les sourcils.

Jamais, nul temps nous ne sommes assis ;

Puis çà, puis là, comme le vent varie,

A son plaisir sans cesser nous charrie,

Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.

Ne soyez donc de notre confrérie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

Prince Jésus, qui sur tous as mattrie,

Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :

A lui n'avons que faire ni que souldre.

Hommes, ici n'a point de moqueries ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

ALFRED DE VIGNY

LA MORT DU LOUP

« Excusez-nous, puisque nous sommes tran~ls, Envers le fils de la Vierge Marie, Que sa grâce ne soit pour nous tarie, Nous préservant de l'infernale foudre.

Nous sommes morts, âme ne nous harie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre! La pluie nous a débués et lavés, Et le soleil desséchés et noircis ; Pies, corbeaux, nous ont les yeux cavés, Et arraché la barbe et les sourcils.

Jamais, nul temps nous ne sommes assis ; Puis çà, puis là, comme le vent varie, A son plaisir sans cesser nous charrie, Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.

Ne soyez donc de notre confrérie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre! Prince Jésus, qui sur tous as maltrie, Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie : A lui n'avons que faire ni que souldre.

Hommes, ici n'a point de moqueries; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre l ALFRED DE VIGNY LA MORT DU LOUP 1 Les nuages couraient sur la lune enflammée Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée, Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.

- Nous marchions, sans parler, dans l'humide gazon, Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes, Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes, Nous avons aperçu les grands ongles marqués Par les Loups voyageurs que nous avions traqués.

Nous avons écouté, retenant notre haleine Et le pas suspendu.

-- Ni le bois ni la plaine Ne poussaient un soupir dans les airs ; seulement La girouette en deuil criait au firmament ; OA. »

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