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Approche féministe d'Une si longue lettre

Publié le 13/11/2023

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« Approche féministe d’Une si longue lettre de Mariama Ba. INTRODUCTION Ce texte est extrait du roman épistolaire « Une si longue lettre », dans laquelle Mariama Ba aborde plusieurs thèmes de société dont les plus en vue sont : la polygamie, le système de castes, l’amitié et l’amour, l’éducation, la condition de la femme africaine.

Ramatoulaye, héroïne du roman, discute avec son ami Daouda et s’insurge contre l’assujettissement de la femme.

On peut distinguer dans ce texte deux parties successives ? Du début du texte « à sa dignité combien de fois bafouée », l’auteure montre l’importance de certains acquis coloniaux et postcoloniaux sur l’émancipation de la femme comme l’éducation, le travail, le droit de vote et le code de la famille.

De « Mais malgré tout, » à la fin du texte, Mariama Ba, par le biais de Ramatoulaue, personnage principal du roman, se focalise sur les combats qui doivent encore être menés pour une totale émancipation de la femme.

Parmi ceux-là, elle énumère le domaine politique. L’auteure entend donc montrer dans ce texte que malgré certains acquis concernant la libération de la femme, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste à faire, et plaide pour une société plus équitable. Dans les lignes qui suivent, nous allons d’abord, à travers d’exemple précis, expliciter les arguments de l’auteure, par l’entremise de Ramatoulaye, pour ensuite dans une discussion dégager l’intérêt de ce texte au regard des théories du genre. CORPS DU DEVOIR « Dans maints domaines et sans tiraillements, » jusqu’à « sa dignité, combien de fois bafouée », Mariama Ba énumère des acquis concernant les droits des femmes.

Ce sont, entre autres, « l’instruction », « le travail », »le droit de vote, et la promulgation « du code de la famille ».

Mais selon elle, ces acquis ont été obtenus à la suite d’âpres luttes.

En effet, si nous interrogeons l’histoire, on se rend compte que la colonisation a voulu transposer un modèle qui consacre l’exclusion des femmes de l’espace politique avec la loi salique au XIVe siècle, qui n’avait rien à voir avec les réalités locales.

Mais le substrat culturel qui demeure en lame de fond dans la société a permis aux Sénégalaises de faire face à la volonté du pouvoir colonial de les enfermer dans l’espace privé, au même titre que les Françaises. Les femmes ont de tout temps été au cœur de la politique dans l’espace social sénégalais et le fil de la résistance nationale a été tenu d’un bout à l’autre par des femmes.

La reine du Waalo, Ndaté Yalla Mbodj, a été la première force de résistance que le colonisateur eut à affronter en 1855.

C’est Aline Sitoë Diatta a été la dernière résistante nationale déportée en 1943 à Tombouctou, au Mali, par le pouvoir colonial. Après avoir conquis le Sénégal, le colonisateur prit un ensemble de mesures politiques consacrant le recul de la femme.

En stipulant qu’elle devait se soumettre à l’ordre colonial et à son mari, il lui enlevait tout droit de représentation mais aussi l’accès à la propriété.

Et s’appuyant sur le code napoléon , toute propriété fut quasi-automatiquement attribuée au chef de famille qui est « naturellement » le mari.

La politique coloniale ouvertement sexiste a limité l’accès des femmes à l’éducation et à la formation.

Si on se réfère à l’ouvrage « Femmes Sénégalaises à l’horizon 2015 », 1993, P145, MFEF, on se rend compte qu’en 1906, il y avait 29 écoles dispensant un enseignement aux garçons et qui comptaient 3 252 élèves, contre quatre écoles pour les filles (40 élèves).

Au niveau de la formation professionnelle, l’École Normale William Ponty, pépinière des futurs cadres et chefs d’État africains, fut ouverte en 1910, et c’est seulement en 1939 que fut fondée une section féminine, soit 29 ans plus tard. Elles se sont révoltées contre la France qui, en 1944, avait accordé le droit de vote aux femmes, mais décidé aux élections législatives de 1945 que seules les Françaises de souche pouvaient y participer, excluant les femmes des quatre communes du Sénégal (Saint-Louis, Dakar, Gorée et Rufisque), qui avaient pourtant le statut de citoyennes françaises. Le droit de vote pour les femmes n’a été obtenu qu’en 1945, grâce aux mobilisations des femmes sous la houlette de Ndaté Yalla Fall et Soukeyna Konaré, qui, nonobstant leur appartenance à des partis diverses, ont su joindre leurs efforts pour faire face à l’autorité coloniale.

Cette dernière avait décidé en 1944, que seules les françaises de souches pouvaient participer au vote.

Excluant les celles qui avaient la citoyenneté.

Les Sénégalaises menaçaient de s’en prendre à la vie de toute Française de souche qui irait voter et le gouvernement français finit par reculer Après les indépendances, vu leur faible représentativité l’espace politique, les femmes se sont repliées dans l’espace associatif.

Les premières générations de femmes scolarisées se sont attelées à l’éveil des consciences de leurs sœurs à travers des associations, lesquelles se coalisent à partir 1977 sous le nom de la Fédération des associations féminines du Sénégal (FAFS) pour mener des actions collectives. C’est également, une histoire racontant ce que vivent les femmes dans la société africaine, encore aujourd’hui : le mariage forcé, l'absence des droits des femmes, la polygamie, la violence faite à la femme, la faible représentation des femmes dans les instances politiques, l’instrumentalisation des femmes. Mon cœur est en fête chaque fois qu'une.... »

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