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AQUIN Hubert : sa vie et son oeuvre

Publié le 14/11/2018

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AQUIN Hubert (1929-1977). Aquin aura tout fait — il le disait lui-même — pour ne pas être écrivain. Pourtant, après avoir d’abord été étudiant en philosophie à l’université de Montréal, puis, entre 1951 et 1964, employé à Radio-Canada et à l’Office national du film avant de devenir courtier en valeurs mobilières et membre de la direction du parti indépendantiste R.I.N., Aquin engage rapidement son existence dans une perspective tout à fait littéraire, romanesque. Dès 1948, année où il publie ses premiers textes dans le Quartier latin, ses réflexions et ses prises de position apparaissent indéniablement structurées par une conscience d’écrivain où s’exprime une vision très engagée de l’art et de l’action. En 1959-1960, il écrit un premier roman, /’Invention de la mort, qu’il ne publie pas.

 

Devenu en 1963 vice-président du R.I.N. pour la région de Montréal, Aquin rencontre bientôt à Paris Albert Memmi, puis revient à Montréal, où il est arrêté (en juillet 1964) pour port d’arme illégal. Aquin, qui avait déclaré quelques mois plus tôt qu’il prenait le maquis en signe de protestation contre les conditions politiques et sociales du Québec sous le régime fédéral, était pour cette raison soupçonné d’activités subversives, et il fut incarcéré durant quelques mois. Libéré sous caution en octobre 1964, il publiait l'année suivante Prochain Épisode, un roman écrit en captivité, dont la parution allait avoir dans le milieu culturel québécois l’effet d’une véritable bombe. A travers les influences mêlées de Blanchot, de Nabokov et du roman policier, ce livre présente en effet une originalité profonde et riche, qui allait obtenir auprès de la critique et du public un succès rapide et durable.

« angoisse silencieuse, murée.

Sauf quelques rares textes (notamment en novembre 1976, à l'occasion de la vic­ toire électorale du parti québécois, dont il espérait beau­ coup), Aquin ne publie plus rien à cette époque, affir­ mant par là dans les faits une «disparition élocutoire » qu'il avait lui-même analysée (et annoncée) quelques années auparavant.

Le 15 mars 1977, à Montréal, Aquin se donne la mort; incapable depuis des mois de poursuivre le roman qu'il avait commencé à écrire après Neige noire (Obombre), et se sentant intérieurement détruit, l'auteur de Prochain Épisode mettait ainsi fin à une existence qu'il considérait lui-même comme son« super-chef-d'œuvre ».

Parmi les nombreuses reconnaissances publiques, Aquin s'est vu décerner en 1968 le prix du Gouverneur général du Canada, qu'il a refusé, puis le prix de la Province de Québec (pour 1 'Antiphonaire) en 1970, le prix David (la plus haute distinction littéraire québé­ coise) pour 1 'ensemble de son œuvre en 1973, le prix de la Presse (pour Neige noire) en 1974, et enfin, pour ce même roman, le grand prix littéraire de la Ville de Mon­ tréal en 1975.

Aquin, de 1 'avis unanime des critiques, est l'un des écrivains québécois qui ont le plus contribué à l'affirmation d'une littérature nationale et à l'élaboration d'une réflexion sérieuse sur la situation culturelle et poli­ tique du Québec en Amérique.

Une édition posthume de ses principaux textes politi­ ques et polémiques a été publiée en 1977 sous le titre Blocs erratiques.

[Voir aussi QUÉBEC.] BIBLIOGRAPHIE A consulter.- G.

de La Fontaine, Hubert Aquin et le Québec, Momréal.

Pani pris.

1977; René Lapie rre , les Masques du récit, Montréal, H.M.H., 1980; id., l'Imaginaire captif: Hubert Aquin, M on tr é al .

Quinze, 1981; Fra n ço is e Maccabéc·lqbal, Hubert Aquin roma ncier, Québec, P.U.L., 1978; J.

Martel, « Bibliogra­ phie analytique d'Hubert Aquin ''• Bulletin de I'EDAQ n• 6, févr.

1987, p.

23-73; G.

Shep pa rd et A.

Yanacopoulo, Sig n é Hubert Aquin.

Enquête sur le suicide d'un éc riva in , Boréal Express, 1985; Patricia Smart, Hubert Aquin agent double, Montréal, P.U.M., 1973.. »

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