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Aragon, Le Fou d'Elsa: Énigme

Publié le 25/07/2012

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« Quelle semaille y fit la joie et la douleur « décrit les sentiments, parfois contradictoires, qu’elle a fait naître en lui : à la fois le bonheur de l’amour réciproque et la « possession « de l’être aimée, mais aussi la douleur de ne pouvoir la posséder entièrement et la peur lancinante d’un jour la voir partir. Notons que « semaille « est inscrit au singulier, ce qui signifie que la rencontre avec Elsa a causé un véritable bouleversement chez Aragon, qu’elle a changé toute sa vision du monde et des choses, pour l’habiter totalement. « Et pourquoi de l’aimer vous enivre et vous tue « résume la dualité que peut procurer le sentiment d’amour : le verbe « enivre « renvoie aux « raisins noirs « de la première strophe, et traduit l’ivresse provoquée par le sentiment d’amour. Le verbe tuer est également un terme fort 

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« Cinquième strophe. L'on pourrait s'imaginer que le poète va lever le voile sur l'Enigme, qu'il tisse depuis le début du poème, dans cette ultime strophe, mais il n'en est rien.

Le « grandchamp de lin bleu » résonne comme un dernier refrain et la fermeture du poème s'effectue encore et toujours sur la même litanie « Devine », même si le lecteurcommence à en entrevoir la solution.

Le second hémistiche du premier vers réalise une personnification de ce champ, et donc matérialise la métaphore de la femme :« qui parle rit et pleure », Elsa est décrite par ces trois petits verbes dans toute son humanité, tantôt gaie, tantôt triste, mais toujours Elsa.

« Je m'y plonge et m'yperds » renvoie à l' « eau pure et profonde » de la quatrième strophe : le poète cherche à plonger à travers son inspiratrice, comme s'il voulait la posséder dans toute satotalité, physiquement et psychiquement.

C'est ce qu'il suggèrera dans son recueil poétique, Elsa (1959) : « Il naissait des êtres de toi que je ne t'avais pas faits /Personne ne saura jamais la violence / La torture la jalousie / L'égarement qui s'emparait de moi quand tu avais enfin la cruauté / De me montrer ces enfants de toiseule ».

N'oublions pas qu'Elsa Triolet était écrivain, elle portait donc en elle un monde imaginaire auquel Aragon n'avait pas accès, ce qui engendrait un sentiment deprofonde jalousie chez le poète.

Aragon ne possèdera jamais la psyché d'Elsa, il ne peut la posséder véritablement que physiquement, ce qui peut expliquer lamétaphore symbolisant le lit et les draps revenant comme un refrain.

« dis-moi devines-tu » insiste sur l'apostrophe à la femme aimée, répétée dans « Devine » à la finde chaque strophe.

« Quelle semaille y fit la joie et la douleur » décrit les sentiments, parfois contradictoires, qu'elle a fait naître en lui : à la fois le bonheur de l'amourréciproque et la « possession » de l'être aimée, mais aussi la douleur de ne pouvoir la posséder entièrement et la peur lancinante d'un jour la voir partir.

Notons que« semaille » est inscrit au singulier, ce qui signifie que la rencontre avec Elsa a causé un véritable bouleversement chez Aragon, qu'elle a changé toute sa vision dumonde et des choses, pour l'habiter totalement.

« Et pourquoi de l'aimer vous enivre et vous tue » résume la dualité que peut procurer le sentiment d'amour : le verbe« enivre » renvoie aux « raisins noirs » de la première strophe, et traduit l'ivresse provoquée par le sentiment d'amour.

Le verbe tuer est également un terme fort : iltraduit l'attachement vital à l'amante, et les conséquences fatales que pourrait entrainer une séparation ; mais dans un registre plus atténué, il peut renvoyer à lamorsure de la jalousie, qui provoque une blessure douloureuse et, en quelque sorte, le tuer peu à peu. Véritable hymne à l'amour, Aragon, par un jeu de métaphores, fait l'éloge d'Elsa Triolet, qu'il présente comme son seul, unique et véritable amour.

D'ailleurs, nousremarquons que ces recueils poétiques portent tous le nom d'Elsa : Le Fou d'Elsa, Les Yeux d'Elsa et enfin Elsa.

Il décrit la pureté et la profondeur d'un amour quiréunit les deux amants dans un même lit, qui garde – même après son départ – l'odeur d'Elsa.

« Il n'y a pas d'amour heureux » dis le proverbe, et c'est que démontreAragon : malgré la réciprocité de l'amour, la douleur et la tristesse sont toujours présentes, mais elles s'effacent derrière la découverte, chaque matins, du corps del'autre serrer contre le sien.. »

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