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Arts et Culture VOLTAIRE

Publié le 05/02/2019

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culture

une autre liaison, bafouant d’autant plus la morale que sa nouvelle amante, Thérèse Denis, est sa nièce... et restera sa compagne jusqu’à sa mort. En 1749, Émilie du Châtelet meurt en couches. Voltaire est très éprouvé. Plus rien ne le retient vraiment en France. Il est prêt à partir pour Berlin.

 

Une liaison orageuse: Frédéric de Prusse

 

C’est en effet à une passion entre vieux amants que fait penser la longue relation de Voltaire avec Frédéric de Prusse. Plus de quatre cents lettres échangées depuis 1736, puis Voltaire est envoyé en mission en Allemagne en 1740, 1742 et 1743. Devenu roi de Prusse, Frédéric l’invite à séjourner à Berlin. Entre 1750 et 1753, Voltaire devient la coqueluche de la cour, anime les soupers philosophiques du château de Sans-Souci (le Trianon de Potsdam). C’est la première fois qu’un

 

Lauros - Giraudon

monarque s’incline ainsi devant le prestige d’un homme de lettres, et qu’un noblaillon traite d’égal à égal avec un roi. C’est à Berlin que Voltaire compose son Micromégas, un conte philosophique proche de la satire, et qu’il commence son Dictionnaire philosophique portatif qui lui vaudra à sa parution, en 1764, à la fois un scandale à l’échelle de l’Europe et une célébrité non moins importante. Mais l’idylle avec Frédéric finit en brouille car Voltaire n’est pas assez écouté à son goût par le roi-philosophe, qui, d’ailleurs, le déçoit: depuis qu’il est sur le trône, il est devenu moins philosophe que roi! Voltaire quitte la cour, mais est arrêté et retenu à Francfort sur ordre de Frédéric. Même si la correspondance reprend, la confiance est rompue. Après un bref séjour à Colmar, Voltaire s’installe à Genève en 1755.

 

Le royaume de Ferney

 

En 1758, Voltaire achète en Suisse, à Ferney un château où il joue au propriétaire terrien, s’adonne à l’élevage, à l’apiculture, achète une usine de soieries, une autre de montres... et d’où son autorité morale s’impose à toute l’Europe. Deux évé-

ŒUVRES PRINCIPALES

1718

 

Œdipe

 

1732

 

Zaïre

 

1733

 

Essai sur la nation anglaise

 

1734

 

Lettres Philosophiques

 

1747

 

Zadig

 

1751

 

Le Siècle de Louis XIV

 

1759

 

Candide

 

1763

 

Traité sur la tolérance

 

1764

 

Dictionnaire philosophique portatif

Voltaire au milieu des paysans à Ferney en Suisse. Dès 1758, Voltaire joue au propriétaire terrien, cherchant le bonheur terrestre et «cultivant son jardin».

▼ Le lever de Voltaire par Jean

 

Huber (Musée Carnavalet, Paris).

 

Huber croqua toutes une série de scènes plaçant Voltaire dans son quotidien.

 

nements vont confirmer son rôle de grand-prêtre de l’élite intellectuelle contemporaine.

 

Le premier est le tremblement de terre de Lisbonne le 1er novembre 1755, qui détruit un tiers de la ville et fait 30 000 victimes. Voltaire intègre cet épisode dans Candide (1759), mais le séisme est surtout pour lui l'occasion de s’interroger sur la bonté d’un Dieu qui laisse arriver de si grands malheurs, voire sur son existence. Il s’aliène à la fois les matérialistes, dont le fatalisme accepte sans rechigner que «ce qui doit être, soit», et les théologiens, qui recommandent de louer la Providence, même si elle est cruelle, car Dieu, lui, sait de quoi il punit les hommes en déclenchant de telles catastrophes.

 

La religion est également au cœur de l’affaire Calas, du nom d’une famille protestante, dont le père est accusé, en 1761, d’avoir tué son fils, qui s’était converti au catholicisme. Le père est exécuté, alors qu’il s’agissait en fait d’un suicide. Voltaire recueille et défend la famille, écrit un Traité sur la tolérance (1763): le père Calas est réhabilité en 1765.

culture

« Voltaire une autre liaison, bafouant d'autant plus la mora­ le que sa nouvelle amante, Thérèse Denis, est sa nièce ...

et restera sa compagne jusqu'à sa mort.

En 1749, Émilie du Châtelet meurt en couches.

Voltaire est très éprouvé.

Plus rien ne le retient vraiment en France.

JI est prêt à partir pour Berlin.

Une liaison orageuse : Frédéric de Prusse C'est en effet à une passion entre vieux amants que fait penser la longue relation de Voltaire avec Frédéric de Prusse.

Plus de quatre cents lettres échangées depuis 1736, puis Voltaire est envoyé en mission en Allemagne en 1740, 1742 et 1743.

Devenu roi de Prusse, Frédéric l'invite à séjourner à Berlin.

Entre 1750 et 1753, Voltaire devient la coqueluche de la cour, anime les soupers philo­ sophiques du château de Sans-Souci Oe Trianon de Potsdam).

C'est la première fois qu'un monarque s'incline ainsi devant le prestige d'un homme de lettres, et qu'un noblaillon traite d'égal à égal avec un roi.

C'est à Berlin que Voltai­ re compose son Micromégas, un conte philoso­ phique proche de la satire, et qu'il commence son Dictionnaire philosophique portatif qui lui vau­ dra à sa parution, en 1764, à la fois un scandale à l'échelle de l'Europe et une célébrité non moins importante.

Mais l'idylle avec Frédéric finit en brouille car Voltaire n'est pas assez écouté à son goût par le roi-philosophe, qui, d'ailleurs, le déçoit: depuis qu'il est sur le trône, il est devenu moins philosophe que roi! Voltaire quitte la cour, mais est arrêté et retenu à Francfort sur ordre de Frédéric.

Même si la correspondance reprend, la confiance est rompue.

Après un bref séjour à Col­ mar, Voltaire s'installe à Genève en 1755.

Le royaume de Ferney En 1758, Voltaire achète en Suisse, à Ferne y, un château où il joue au propriétaire terrien, s'adon­ ne à l'élevage, à l'apiculture, achète une usine de soieries, une autre de montres ...

et d'où son auto­ rité morale s'impose à toute l'Europe.

Deux évé- ŒUVRES PRINCIPALES 1718 Œdipe 1732 Zaïre 1733 Essai sur la nation anglaise 1734 Lettres Philosophiques 1747 Zadig 1751 Le Siècle de Louis XN 1759 Candide 1763 Traité sur la tolérance 1764 Dictionnaire philosophique portatif ......

Voltaire au milleu des paysans à Femey en Suisse.

Dès 1758, Voltaire joue au propriétaire terrien, cherchant le bonheur terrestre et • cultivant son jardin •.

'Leleverde Voltaire par Jean Huber (Musée Carnavalet, Paris).

Huber croqua toutes une série de scènes plaçant Voltaire dans son quotidien.

nements vont confirmer son rôle de grand-prêtre de l'élite intellectuelle contemporaine.

Le premier est le tremblement de terre de Us­ bonne le 1"' novembre 1755, qui détruit un tiers de la ville et fait 30 000 victimes.

Voltaire intègre cet épisode dans Candide (1759), mais le séisme est surtout pour lui l'occasion de s'interroger sur la bonté d'un Dieu qui laisse arriver de si grands malheurs, voire sur son existence.

JI s'aliène à la fois les matérialistes, dont le fatalisme accepte sans rechigner que «ce qui doit être, soit>>, et les théologiens, qui recommandent de louer la Pro­ vidence, même si elle est cruelle, car Dieu, lui, sait de quoi il punit les hommes en déclenchant de telles catastrophes.

La religion est également au cœur de l'affaire Calas, du nom d'une famille protestante, dont le père est accusé, en 1761, d'avoir tué son fils, qui s'était converti au catholicisme.

Le père est exé­ cuté, alors qu'il s'agissait en fait d'un suicide.

Vol­ taire recueille et défend la famille, écrit un Traité sur la tolérance (1763): le père Calas est réhabili­ té en 1765.

Son parti pris mécontente l'Église, tant et si bien que c'est une vérita ble bataille qui se dé­ roule autour de son lit d'agonie en mai 1778, à Paris.

On veut lui faire signer le désaveu de ses écrits, et le ramener dans le giron de la vraie foi.

JI reconnaît seulement qu'il n'a jamais voulu cho­ quer l'Église, avant de s'éteindre sans avoir cédé à l'exigence d'une confession.

Il est enterré à Troyes.

Mais, en 1789, la "patrie reconnaissante>> transfère les cendres du grand homme au Pan­ théon, lors d'une cérémonie, qui, pour être révo­ lutionnaire, n'en déploie pas moins une liturgie quasi religieuse.

La raison et l'ironie Ce qui a exaspéré les autorités .

de son temps, c'est que Voltaire n'a cessé de se mêler de ce qui ne le regardait pas.

Dans les Lettre s philoso­ phiques, il conteste le régime politique français, en vantant celui de la Grande-Bretagne, fondé sur la liberté économique, voie exclusive selon lui du bonheur d'une humanité dont les aspirations sont avant tout bourgeoises.

Dans le Siècle de Louis XIV (1751), il s'attaque avec subtilité à l'œuvre du Roi-Soleil, mais sa prose polémique est considérée comme une critique transposée du règne de Louis XV.

L'histoir� de la dynastie des Bourbons est une affaire d'Etat: sous l'Ancien Régime, être historiographe du roi, c'est, avant tout, être un excellent hagiographe.

Second sujet de l'œuvre voltairienne: le dogme de la religion ­ catholique notamment.

Dans ses deux plus célèbres contes, Zadig (1747) et Candide (1759), il dénonce la contrainte pétrifiante de la Provi­ dence, à laquelle il dénie le droit de régir toute destinée humaine.

Cependant, entre analyse des mécanismes du pouvoir et dénonciation de "l'infâme>> Oe fanatis­ ! me), Voltaire dénie tout droit de cité à la science, � dont il n'a pas vu- et c'est là la limite de sa pen­ _; sée -l'immense contribution qu'elle pouvait a:' ..; apporter au triomphe de la Raison.. »

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