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BAïF, Jean-Antoine de

Publié le 12/05/2010

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Poète, il est l’auteur des Amours de Méline. Erudit, il fait partie de la Pléiade.

 

Baïf (1532.1589) fut avec Ronsard l'esprit le plus érudit, le talent le plus éclectique et le génie le plus inventif dela Pléiade. A l'ombre de Ronsard, son aîné, il commença par pétrarquiser dans deux recueils d'Amours; puis s'exerça à la poésie de cour avant de se mettre décidément à l'école des Anciens dans les Météores, imités des Géorgiques, puis dans les Passe-Temps, inspirés de l'Anthologie, enfin Dans les Mimes, où il se souvient d'Hésiode. En même temps, il voulut apporter sa contribution personnelle à la révolution poétique de la Pléiade; il persuada le roi Charles IX de fonder, en 1570, une Aci démie de Poésie et de Musique et réclama une réforme de la poésie française, liée du reste à une réforme de l'orthographe : il voulait remettre en honneur la métrique latine, fondée sur la quantité des syllabes. Les tentatives de Baïf furent sans lendemain, mais elles témoignent bien de la curiosité et de l'audace communes à toate l'école.

« l'année suivante, refuse d'en- registrer ses statuts, et de la Sorbonne, toujours hostile à la nouveauté.

Première ébauche d'un con- servatoire, l'Académie a pour objet de mettre en oeuvre de façon expérimentale l'associa- tion étroite entre musique et poésie prônée par Baïf, des théoriciens et des poètes comme ceux de la Pléiade.

Ayant la volonté d'abolir les frontières entre les différents arts, elle accueille d'autres disciplines : elle frappe des médailles, s'intéresse à la danse et préside à la création de ballets.

MUSIQUE, POÉSIE ET POLITIQUE Les concerts du dimanche matin L'Académie de Baïf innove également en organisant régulièrement des concerts, ce qui ne s'est jamais fait jus- qu'alors.

C'est que son fonda- teur et les théoriciens de l'époque croient très forte- ErRE DE POEZIE FIARAtoRzE rgits chtizziREs.

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Poffl..dimeRrieltetinfirAirk Çaldreds A l'époque de Jean Antoine de Baïf, la musique est considérée comme une discipline majeure et figure au premier rang de toute éducation digne de ce nom.

On lui voue une immense admiration : on la considère non comme un simple divertissement, mais comme un moyen de mettre directement l'homme en communication avec les principes qui régissent l'ordre de l'univers.

On lui attribue des vertus politiques et thérapeutiques : elle a la capacité de ramener l'harmonie dans le royaume comme dans le corps humain.

Elle a donc un rôle politique à jouer et, lors des fêtes et des entrées royales dans les villes, on lui accorde une place privilégiée.

Les théoriciens multiplient les efforts pour expliquer ce pouvoir de la musique.

Ils se penchent sur la théorie du poète italien l'Arioste, selon laquelle le mouvement des sons rythmés n'atteint pas seulement l'oreille, mais se transmet au cerveau.

Cette particularité du rythme musical le rapproche de la poésie, elle aussi émouvante pour les sens et pour l'esprit.

C'est pourquoi musique et poésie seront associées et mises en avant durant toute cette période.

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ment en une origine très ancienne et commune de la musique et de la poésie.

« Jadis musiciens et poètes et sages / Furent mêmes auteurs, mais la suite des âges / Par le temps qui tout change, a séparé les trois.

/ Chacun tend à annexer l'autre », affirme Baïf dans un sonnet.

La reconstitution musicale de la poésie de l'Antiquité, qui s'inscrit dans la vogue huma- niste de restauration de l'hé- ritage des Anciens, débouche sur une innovation dont Cour- ville et Baïf sont des expéri- mentateurs passionnés, la « poésie mesurée », c'est-à- dire réglée sur le rythme des vers.

Pour démontrer la natu- re fondamentalement musica- le de la poésie à l'antique, rien de plus simple : il suffit de la chanter ! Tous les dimanches matin, donc, deux heures durant, les académi- ciens chantent leurs oeuvres devant un public choisi et qui a souscrit un abonnement.

Le musicien Claude Le Jeune se distingue en donnant un chef- d'oeuvre, Le Printemps, recueil de mélodies délicieuses et variées qui illustrent des étrangetés littéraires signées Jean Antoine de Baïf.

La parti- tion n'en sera publiée qu'en 1603, les statuts de l'Acadé- mie interdisant la diffusion des oeuvres.

Mais les réussites sont rares : la tentative de plaquer la mé- trique gréco-romaine sur des vers français se révèle dans l'ensemble peu concluante.

Les vers mesurés de Baïf ne connaissent guère de succès et l'Académie de musique et de poésie ne fonctionne que durant quatre ans.

Mais elle a eu le mérite de créer l'événe- ment en transposant dans le domaine des arts la politique fédératrice et centralisatrice des Valois.

L'idée sera repri- se et amplifiée sous Henri III, qui s'inspirera de l'Académie Frontispice de Étrennes de poésie française en pers mesurés de Jean Antoine de Baïf, publié à Paris en 1574 'Paris.

Bibliothèque nationalel.

de Baïf pour mettre en place en 1574, au Louvre, une Aca- démie du Palais, dont les tra- vaux, davantage orientés vers les grandes questions philo- sophiques et religieuses, en feront l'une des plus impor- tantes institutions culturelles du royaume.

Les humanistes et les poètes les plus émi- nents de l'époque y partici- peront, tels Pierre de Ron- sard et, bien sûr, Jean Antoine de Baïf.

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