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BALZAC EN MARGE DE LA COMÉDIE HUMAINE

Publié le 05/06/2015

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Des thèmes très balzaciens

 

Plus intéressants en revanche les thèmes, caractéristiques de l'univers de leur créateur. Les Ressources de Quinola campent le personnage de l'inventeur (Fontanarès) aux prises avec un monde qui le persécute et le dépouille de sa découverte (ici le personnage de Don Ramon, le représen­tant de l'Inquisition). Ce sont «les souffrances de l'inventeur« portées à la scène. L'invention de Fontanarès, un bateau à vapeur en plein rze siècle!, reflète le mythe prométhéen de La Peau de chagrin ou de La Recherche de l'Absolu : «Une puissance invincible, la vapeur... La vie s'augmente de tout le temps économisé « (Prologue, 13). Marie Lothundig, la jeune fille idéalisée que persécute un père avare et qui se sacrifie pour Fontanarès, renoue avec bien des jeunes filles de Balzac, et notamment Eugénie Gran­det. Réalisant en même temps un fantasme personnel, celui de la jeune femme aimante, protectrice et riche qui permettrait au créateur de La Comédie humaine d'accomplir son oeuvre. «Aimer, pour nous, c'est se dévouer«, déclare Faustine, la courtisane (II, 14). La Marâtre est un huis clos sordide, digne de La Cousine Bette: la belle-mère, double balzacien de la mauvaise mère, Gertrude de Grandchamp, épouse d'un ex-général d'Empire, devenu fabricant de draps à Louviers, aime le même homme (Ferdinand) que sa fille Pauline. La pièce s'achèvera sur un triple empoi­sonnement (de la fille, de son amant, de la belle-mère). Sous les yeux d'un Bianchon de service, le docteur Vernon, la question du mariage, «seul roman possible de la vie« (I, 9), est agitée. Quant à Grandchamp, c'est un remake de Goriot et de Hulot, nouvel avatar de la paternité rompue.

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« comme un exercice de style.

À partir d'une situation de base comique et stéréotypée, ils constituent une vaste variation qui renoue avec la fantaisie gaillarde et crue des fabliaux médiévaux: "Soient donnés un mari, sa femme et un amant, déduisez cent contes dont aucun ne ressemble à l'autre "• écrit Balzac (Théorie du conte).

Derrière la liberté apparente de la composition se cache cependant une " œuvre concentrique , (Prologue du troisième dizain), dans laquelle les contes se répondent et obéissent à une cohérence d'ensemble.

Le premier dizain s'ouvre sur "La Belle lmpéria, et le troisième sur "La Belle lmpéria mariée "• reprenant le même personnage de la courtisane ini­ tiatrice et protectrice.

Mais à l'érotisme innocent et radieux a fait place la mélancolie.

lmpéria a épousé le cadet de l'Isle-Adam et ne peut lui donner d'enfant, aussi se suicide-t-elle pour lui permettre de se remarier et de pro­ longer la lignée.

Même effet de symétrie entre "Désespérance d'amour "• qui clôt le deuxième dizain, et "Persévérance d'amour" qui ouvre le sui­ vant.

Le premier s'achève sur l'estafilade qu'Angelo fait à sa maîtresse qui se refuse à lui, le second sur le mariage et la liberté reconquise d'Anseau, l'orfèvre tourangeau, et Tiennette.· Le parallélisme des situations se retrouve au plan des lieux: ainsi tout le premier dizain est-il construit sur l'opposition Paris!fouraine, conférant à celle-ci une place centrale.

• À l'ombre de La Comédie humaine C'est au moment où Balzac prend conscience de l'unité de son œuvre que les Contes s'interrompent.

L'écrivain marqué par Rabelais, influencé par la vogue du conte fantastique, cédant la place au romancier journaliste qui invente le roman-feuilleton en 1836.

"L'interruption des Contes drola­ tiques représente une étape décisive, entre une époque archaïque de l'écriture balzacienne en quête d'elle-rnêrne et l'épanouissement d'une nouvelle conception de l'œuvre littéraire, (R.

Challet et N.

Mozet 1).

Le lien est étroit en effet entre ces deux "œuvres concentriques''· Nombre de personnages passent de l'une à l'autre.

Maître Cornélius, le héros des " Joyeulsetez du roy Loys le unzièsme , , est issu de la nouvelle du même nom; le Mortsauf du Lys figure déjà dans le rnême conte.

Dans les Contes, Balzac applique le retour des personnages (cf.

lrnpéria, la courtisane).

Plus profondément, certains des grands thèmes de La Comédie humaine sont à l'œuvre dans les Contes.

L'initiation du jeune hornme ("La Belle lmpé­ ria "), la fernme vieillissante («Comment fust basti le château d'Azay"), 1.

ln «Notice" sur les Contes drolatiques (éd.

de La Pléiade).

108. »

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