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Balzac : Misogynie et pessimisme dans le Colonel Chabert

Publié le 16/09/2011

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balzac

Un peu plus haut, avant l’entretien entre Derville et la comtesse, dans les réflexions de l’avoué elle est décrite comme avoir joué des rôles comme ferrait une actrice. Cette suggestion étant péjorative. « Mme la comtesse Ferraud se trouva par hasard avoir fait tout ensemble un mariage d’amour, de fortune et d’ambition. Encore jeune et belle, Mme Ferraud joua le rôle d’une femme à la mode, et vécut dans l’atmosphère de la cour. «Balzac, p.81 Le jeu qu’elle joue si bien se déroule non seulement en face de l’avoué mais aussi en face de son premier mari lui-même. 

balzac

« comtesse même après avoir avoué par piège qu'elle savait que le Colonel était vivant, veut continuer à prétendrequ'il est possible qu'il soit un imposteur, indiqué par son emploi de « prétendu Chabert » mais en réalité elle sait quec'est lui.

Sa froideur et son refus continue à l'étude de Derville où ils essayent de formuler un accord ou un contratentre Chabert et la comtesse.

Elle sait qu'il est en vie, elle sait qu'il est pauvre et destitué et qu'elle lui doit safortune, mais ne veut pas trop donner.

Derville lui propose qu'elle lui donne une rente de vingt-quatre mille francs,ce qu'elle s'obstine à refuser.

« Mais c'est beaucoup trop cher ! dit la comtesse » Blazac p.94 Tout le mal enracinéen ce personnage est dans cette seule phrase. Elle montre qu'elle met plus de valeur sur l'argent que sur quelqu'un qui l'aimait autrefois, quelqu'un à qui elle doittous ce qu'elle a à elle, quelqu'un de bonté, courage et de fidélité.

Le mot « trop » dévoile le monstre en cettefemme, son avarice, son avidité et son manque de compassion.

Ce sont des qualités monstrueuses dans les œuvresde Balzac. Qu'elle soit un « monstre » elle n'en a pas l'air de tout physiquement, ni par ses actions.

Ce type de personnage estrépandu dans La Comédie Humaine, une belle dame rusée qui vie dans le luxe mais qui a un coffre à la place d'uncœur.

A la première scène avec elle, on la trouve « fraîche et rieuse » et elle est « enveloppée dans un élégantpeignoir » Balzac p.

84 c'est une belle dame.

Elle est entourée de luxe et richesse, tout pour la rendre belle, bienque son âme ne le soit pas.

Ce qui n'est pas vrai pour tous les personnages féminins chez Balzac qui sont entouréede luxe.

Madame Jules par exemple dans Ferragus est entourée par des richesses qui illuminent son cœur et son âmeencore plus beaux qu'ils soient déjà parce que tout ce qu'elle fait est incité par l'amour.

Madame Ferraud est «dévorée par un cancer »Balzac p.

84 un souci, celui de ne pas avoir plus de valeur sociétale que de son argent et letitre de son défunt mari qui est un titre obtenu sous l'Empire.

Tout ce qu'elle fait, elle, est stimulé par l'ambition.

Elleest calme à l'extérieure quand M.

Derville lui rend une visite imprévue.

L'apparence insouciante chez MadameFerraud étonne l'avoué.

Elle continue son jeu d'innocence en prétendant que c'est son mari M.

le comte Ferraud, àqui Derville devrait parler.

« -J'en suis désespérée, monsieur le comte est absent… »Balzac p.

85 le mot «désespérée » est prononcer pour accentuer son jeu.

On voit son acte continuer à travers son entretien avec l'avoué, elle rit et elle tente nier des vérités avec charme et désaffection.

Elle reste calme au moment où Derville luiinforme sur la vérité de l'existence du colonel : « - Est-ce en disant de semblables bouffonneries que vous voulezme rendre sérieuse ? dit-elle en partant d'un éclat de rire.

»Balzac p.

85 Au sujet d'un procès la comtesse feint dene pas comprendre la situation : « - De quoi prétendez-vous donc me parler ? » Balzac p.

86 Elle se conduit commeune actrice avide dont le but est de diminuer le pauvre héros de guerre dans la scène de leur transaction chez lenotaire.

Cette scène est en fait une démonstration de la Société en général, que Madame Ferraud incarne, enversles soldats napoléoniens, une société qui veut se débarrasser de tout les souvenirs de l'Empire et la Révolution.L'arrivée du Colonel Chabert au cabinet de Derville pour l'entretien avec sa femme n'est-il pas un peu symbolique duretour de Napoléon en 1815 ? Il arrive dans un cabriolet « fort propre » et vêtu de nouveau linge propre et a «retrouvé son ancienne élégance maritale.

» Et plus important il « se tenait droit.

Sa figure grave et mystérieuse, oùse peignaient le bonheur et toutes ses espérances, paraissait être rajeunie et plus grasse, […] » Balzac p.

90 Safemme aussi est venue dans un coupé « tout armorié » ravissante et habillé simplement mais d'une manière qui meten valeur sa jeunesse.

L'un des adversaires réclame de la reconnaissance et l'autre préfère l'oublier.

La femme estimpatiente de se débarrasser de cette affaire et de savoir combien elle doit payer pour qu'on la laisse tranquille.Mais le prix demandé ou l'option d'un procès ne lui convient pas du tout.

Et puis elle se sauve par un mensonge surl'identité physique du colonel tout à coup relevé par une interruption de sa part.

« -Mais monsieur n'est pas lecolonel Chabert, s'écria la comtesse en feignant la surprise.

» Balzac p.

95 Elle garantie sa victoire avec cettefeinte. Un peu plus haut, avant l'entretien entre Derville et la comtesse, dans les réflexions de l'avoué elle est décritecomme avoir joué des rôles comme ferrait une actrice.

Cette suggestion étant péjorative.

« Mme la comtesseFerraud se trouva par hasard avoir fait tout ensemble un mariage d'amour, de fortune et d'ambition.

Encore jeune etbelle, Mme Ferraud joua le rôle d'une femme à la mode, et vécut dans l'atmosphère de la cour.

»Balzac, p.81 Le jeuqu'elle joue si bien se déroule non seulement en face de l'avoué mais aussi en face de son premier mari lui-même.Quand elle l'invite à monter dans sa voiture après l'entretien au cabinet elle possède même des pouvoirsd'enchanteresse.

Le colonel « se trouva, comme par enchantement, assis près de se femme dans le coupé.

»Balzac,p.

97 Elle l'emmène chez elle à Montmorency, où elle reste toujours dans son jeu et elle est toujours décrite dansune situation d'actrice à plusieurs reprises: « La comtesse sut imprimer un charme doux à ses souvenirs, et répanditdans la conversation une teinte de mélancolie nécessaire pour y maintenir la gravité.

»Balzac, p.

101 Elle joueentièrement son rôle en face du colonel, mais dès qu'elle est seule l'on voit ce masque mis à coté comme si elle enportait un vrai.

« Pour se trouver un moment à l'aise, elle monta chez elle, s'assit à son secrétaire, déposa lemasque de tranquillité qu'elle conservait devant le comte Chabert, comme une actrice qui, rentrant fatiguée dans saloge après un cinquième acte pénible, tombe demi-morte et laisse dans la salle une image d'elle même à laquelle ellene ressemble plus.

»Balzac, p.103 « Il fallait être comédienne pour jeter tant d'éloquence, tant de sentiments dansun mot.

»Balzac, p.98 La bonté du colonel Chabert est mise en valeur par le narrateur/auteur qui exprime clairement aussi ses sentimentsdédaigneux envers la comtesse ou les femmes en général, et on voit un sort de mélange entre les opinions deDerville, le narrateur omniprésent et Balzac lui-même.

En comparant les interventions du narrateur qui sont liées àChabert et celles liées à la Comtesse, on en voit nettement la différence.

Le narrateur compare le colonel à unenfant pour augmenter son innocence, le rendant plus digne de pitié.

« -Où en était-je ? dit le colonel avec lanaïveté d'un enfant ou d'un soldat, car il y a souvent de l'enfant dans le vrai soldat, et presque toujours du soldat. »

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