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Balzac : misogynie et pessimisme dans le colonel chabert

Publié le 06/09/2018

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l’époque qui voulait dire : « élégante à la mise recherchée, femme coquette, voire maniérée et prétentieuse » Balzac p. 277 note 1 de la page 86 Nous voyons aussi une grande différence dans les nuances de mots et de tons quand tous les deux demandent des nouvelles de l’un et de l’autre. Le colonel est touché par la réponse à sa question « ‘Comment est-elle ? – Toujours ravissante.’ Le vieillard fit un signe de main, et parut dévorer quelque secrète douleur avec cette résignation grave et solennelle qui caractérise les hommes éprouvés dans le sang et le feu des champs de bataille. »Balzac p. 50 Sa réaction manifeste sa sensibilité et ses sentiments envers sa femme ; il l’aime toujours et il est blessé par le fait qu’elle nie son réapparition et ne veut lui donner aucun secours. Il est aussi à noter la juxtaposition des mots sang et feu dans cette phrase, qui contrarie le sang-froid Balzac p. 87 de sa femme qui est même «naturel ». Et elle, comtesse avec son sang-froid, demande après les sentiments son ancien mari pour s’en exploiter. « ‘M’aimet-il encore ? dit elle. –Mais je ne crois pas qu’il puisse en être autrement.’ A ce mot, la comtesse dressa la tête. Un éclair d’espérance brilla dans ses yeux ; elle comptait peutêtre spéculer sur la tendresse de son premier mari pour gagner son procès par quelque ruse de femme. »Balzac p. 89 Le dédain pour cette femme (et toutes les femmes d’ailleurs qui jouent avec les hommes) est distinct. Les deux réactions des deux époux sont opposées sur le sujet de l’amour ; l’un aime, l’autre se sert malicieusement de cet amour. Dans cette comparaison, c’est bien le colonel qui s’en sort avec l’estime du narrateur, de l’avoué, de l’auteur et puis le lecteur. Et enfin, à la dernière scène entre le colonel et la comtesse, l’on voit cette comparaison dans toute son illustration tranchante qui réduit la femme par terre, bas, ou était autre fois le colonel, et lui, Chabert est intouchable : « La comtesse se jeta aux pieds du colonel, et voulut le retenir en lui prenant les mains ; mais

il la repoussa avec dégoût, en lui disant : -Ne me touchez pas. La comtesse fit un geste intraduisible lorsqu’elle entendit le bruit des pas de son mari. Puis, avec la profonde perspicacité que donne une haute scélératesse ou le féroce égoïsme dumonde, elle crut pouvoir vivre en paix sur la promesse et le mépris de ce loyal soldat. »Balzac p. 111

Ce livre, alimenté par maintes récits et souvenirs des connaissances féminins de Balzac (et masculine) qui ont vécu à l’époque de l’Empire montre un surprenant contraste entre le personnage féminin et le personnage masculin. Ces comparaisons entre le colonel et la comtesse exhibent si bien un dégoût et un dédain du narrateur/auteur que, si la comtesse souffrait ou était affligée, ses sentiments ne sont rien en face de ceux du vieux soldat qui se trouve mis au ban de la société. L’accent dans ces passages est mis sur le courage du colonel afin que le lecteur compatisse, et sur la critique de sa femme pour la rendre méprisante. Ainsi Balzac rend hommage à l’Empire passé. Est-ce pour autant une critique de la Restauration incarnée en la comtesse Ferraud ; lui, Balzac, que l'on dit royaliste ? Ou est-ce simplement un mépris de femme déclenché dans son enfance par une mère qui préférait le frère de Balzac, une plaie dont il ne se guérira jamais.

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« son mari qui lui écrivait des lettres de secours, mais par crainte d’une intrusion dans sa nouvelle vie (le scandale du retour d’un défunt mari), elle refuse et repousse cet homme qui n’a rien à lui faire gagner mais à qui elle doit beaucoup.

Ce n’est pas avec joie qu’elle apprend que son premier mari est vivant tandis qu'on l’a cru mort, c’est avec inquiétude pour son statut et elle préfère qu’il reste enterré puisqu’il n’a plus aucune valeur dans la société de la Restauration : « Que voulez-vous ! notre soleil s’est couché, nous avons tous froid maintenant.

Après tout, les événements politiques pouvaient justifier le silence de ma femme ! »Balzac ; page 53 Elle poursuit les avantages d’une Société ambitieuse et lui, reste en dehors, en bas et en dessous.

« J’ai été enterré sous des morts, mais maintenant je suis enterré sous des vivants, sous des actes, sous des faits, sous la société tout entière, qui veut me faire rentrer sous terre ! »Balzac ; page 48 On voit cette dame sans cœur qui refuse encore de reconnaître le retour de son premier mari, pendant la scène chez elle avec Derville.

Sans le moindre hésitation, elle ment, en disant qu’elle n’a jamais reçu de lettres de Chabert.

Mais dans a question piège que lui pose l’avoué elle relève qu’elle a effectivement reçue au moins la première lettre.

Le plus froid dans ce passage est : après avoir été prise dans le piège et de montrer sa honte, elle continue à nier que l’homme dont ils parlent soit son premier mari.

« La comtesse rougit, pâlit, se cacha la figure dans les mains. Puis elle secoua sa honte, et reprit avec le sang-froid naturel à ces sortes de femmes : ‘Puisque vous êtes l’avoué du prétendu Chabert, faites-moi le plaisir de…’ » Balzac p.87 La comtesse même après avoir avoué par piège qu’elle savait que le Colonel était vivant, veut continuer à prétendre qu’il est possible qu’il soit un imposteur, indiqué par son emploi de « prétendu Chabert » mais en réalité elle sait que c’est lui.

Sa froideur et son refus continue à l’étude de Derville où ils essayent de formuler un accord ou un contrat entre Chabert et la comtesse. Elle sait qu’il est en vie, elle sait qu’il est pauvre et destitué et qu’elle lui doit sa fortune, mais ne veut pas trop donner.

Derville lui propose qu’elle lui donne une rente de vingt-quatre mille francs, ce qu’elle s’obstine à refuser.

« Mais c’est beaucoup trop cher ! dit la comtesse » Blazac p.94 Tout le mal enraciné en ce personnage est dans cette seule phrase. Elle montre qu’elle met plus de valeur sur l’argent que sur quelqu’un qui l’aimait autrefois, quelqu’un à qui elle doit tous ce qu’elle a à elle, quelqu’un de bonté, courage et de fidélité.

Le mot « trop » dévoile le monstre en cette femme, son avarice, son avidité et son manque de compassion.

Ce sont des qualités monstrueuses dans les œuvres de Balzac. Qu’elle soit un « monstre » elle n’en a pas l’air de tout physiquement, ni par ses actions.

Ce type de personnage est répandu dans La Comédie Humaine, une belle dame rusée qui vie dans le luxe mais qui a un coffre à la place d’un cœur.

A la première scène avec elle, on la trouve « fraîche et rieuse » et elle est « enveloppée dans un élégant peignoir » Balzac p.

84 c’est une belle dame.

Elle est entourée de luxe et richesse, tout pour la rendre belle, bien que son âme ne le soit pas.

Ce qui n’est pas vrai pour tous les personnages féminins chez Balzac qui sont entourée de luxe.

Madame Jules par exemple dans Ferragus est entourée par des richesses qui illuminent son cœur et son âme encore plus beaux qu’ils soient déjà parce que tout ce qu’elle fait est incité par l’amour. Madame Ferraud est « dévorée par un cancer »Balzac p.

84 un souci, celui de ne pas avoir plus de valeur sociétale que de son argent et le titre de son défunt mari qui est un titre obtenu sous l’Empire.

Tout ce qu’elle fait, elle, est stimulé par l’ambition.

Elle est calme à l’extérieure quand M.

Derville lui rend une visite imprévue. L’apparence insouciante chez Madame Ferraud étonne l’avoué.

Elle continue son jeu d’innocence en prétendant que c’est son mari M.

le comte Ferraud, à qui Derville devrait parler.

« -J’en suis désespérée, monsieur le comte est absent… »Balzac p.

85 le mot « désespérée » est prononcer pour accentuer son jeu.

On voit son acte continuer à travers son entretien avec l’avoué, elle rit et elle tente nier des vérités avec charme et désaffection.

Elle reste calme au moment où Derville lui informe sur la vérité de l’existence du colonel : « - Est-ce en disant de semblables bouffonneries que vous voulez me rendre sérieuse ? dit-elle en partant d’un éclat de rire.

»Balzac p.

85 Au sujet d’un procès la comtesse feint de ne pas comprendre la situation : « - De quoi prétendez-vous donc me parler ? » Balzac p.

86 Elle se conduit comme une actrice avide dont le but est de diminuer le pauvre héros de guerre dans la scène de leur transaction chez le notaire.

Cette scène est en fait une démonstration de la Société en général, que Madame Ferraud incarne, envers les soldats napoléoniens, une société qui veut se débarrasser de tout les souvenirs de l’Empire et la Révolution.

L’arrivée du Colonel Chabert au cabinet de Derville pour l’entretien avec sa femme n’est-il. »

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