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BARJAVEL René : sa vie et son oeuvre

Publié le 16/11/2018

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BARJAVEL René (1911-1985). Écrivain né à Nyons.

 

Après avoir exercé divers métiers, employé de banque, journaliste dans la presse régionale, chef de fabrication aux éditions Denoël, il se révèle comme un maître de la science-fiction avec trois romans, Ravage (1943), le

 

Voyageur imprudent (1944), Tarendol (1944) [voir Science-fiction]. Après la guerre, il devient dialoguiste de films, critique dramatique à Carrefour (1947-1950), chroniqueur au Journal du dimanche (1969-1975), tout en poursuivant une œuvre romanesque — la Nuit des temps (1968), les Chemins de Katmandou (1969) — à laquelle s’ajoutent des méditations sur l’avenir de l’humanité, la Faim du tigre (1966), Si j\\'étais Dieu (1979). Dans des récits d’anticipation, qui utilisent le procédé du voyage dans le temps grâce à une mystérieuse « substance » chimique, dans des essais philosophiques ou des romans-reportages, Barjavel propose toujours une vision discontinue de l’histoire : alternance d’apocalypses et de genèses brisant la continuité du « grand fleuve de la création », civilisations disparaissant sous les cendres d’un incendie grandiose (Ravage) ou bien s’engloutissant au fond des mers (la Nuit des temps), tandis qu’une poignée de rescapés garde en main le flambeau de la vie et invente un monde nouveau. Tantôt le prophétisme biologique de Barjavel exalte la vigueur des survivants, tantôt il dénonce le néant du sujet pensant : « Roméo à l’échelle, c’est l’élan irrésistible des cellules que son corps doit porter vers un autre corps pour faire jaillir la vie. » Pessimiste à l’égard du « progrès » scientifique et de l’individualisme contemporain, l’auteur réserve aux seuls prodiges de la vie une admiration qui le conduit, à la manière de Lecomte du Noüy, au seuil du surnaturel : « Il est bien difficile de croire que tant de merveilles soient l’effet du hasard et de la chimie. Dieu? » (la Faim du tigre). Mais, en l’absence de réponse décisive, Barjavel voit dans le questionnement métaphysique, valorisé pour lui-même, la vraie dignité de la créature humaine, comme le montrent encore F Enchanteur (1984) ou Demain le paradis (1986).

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