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Baudelaire est-il romantique, parnassien ou Symboliste ?

Publié le 17/02/2012

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baudelaire

«Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es«. Baudelaire a fréquenté romantiques, parnassiens et symbolistes. Nous voilà bien renseignés!... En réalité, il n'appartient à aucune école, mais il tient par quelques fils aux romantiques, il offre d'incontestables à-côtés parnassiens et tous les symbolistes se réclament de lui à juste titre... sans compter ceux que l'on a nommés les « décadents «....

baudelaire

« perfection formelle, qui manquait a un Lamartine, a un Musset.

Il lui dedie ses Fleurs : « Au pate impeccable, au parfait magicien es-lettres francaises. a mon tres cher et tres venere maitre et ami, Theophile Gautier, avec les sentiments de la plus profonde amitie, je dedie ces fleurs maladives.

» Il termine ainsi une conference a Bruxelles : « Je salue en Theophile Gautier, mon maitre, le grand pate du siecle.

» II a aims aussi Banville, des 1843; il volt en lui un parfait classique.

Il pretend - a tort - que son art est grec.

L'annee precedente, il a fait la connaissance, chez son ancien condisciple, Louis Menard, helleniste et palen it tons crins, du futur chef du Parnasse, Leconte de Lisle.

Mais it vent le mystifier, et la brouille dure des annees; Bs se reconcilient et s'admirent reciproquement, a telle enseigne que Baudelaire figure dans le Parnasse de 1866,.

avec seize pieces, dont le plus beau de ses sonnets : Sois sage, 8 ma douleur, et tiens-toi plus tranquille... L'unanimite ne regne pas dans le clan parnassien.

Le chef admire; mais avec de serieuses restrictions.

Il admire le virtuose : le choix et l'agencement des mots, le mouvement general et le style.

Dans ses papers intimes, il note : « Tres intelligent et original, mais d'une imagination restreinte, manquant de souffle.

D'un art trop souvent maladroit.

» Anatole France est charms par la perfection classique du vers baudelairien; Bourget, psychologue, prise surtout « ce breviaire de psychologie morbide », que sont les Fleurs.

Catulle Mendes depeint son attitude « vagueutent effrayee, hautaine, mais avec grace 3, et il le baptise Mg' Brummel.

Villiers de l'Isle-Adam vante in musica- lite de ses vers.

Heredia le tient pour « un beau prosatenn, non pour un vrai poste ».

Si peu de mains parnassiennes se tendent vers lui, it ne parait pas tres emballe pour la nouvelle ecole : « Excepts Flaubert, Banville, Gantier, Leconte de Lisle, toute la racaille moderne me fait horreur.

» Il est estime pour son talent; son caractere l'empeche d'etre aims. Ses volte-face lui nuisent dans Popinion des jeunes.

En 1852 il ecrit : « La puerile utopie de Fart pour fart, en excluant la morale, et souvent meme la passion, &tali necessairement sterile.

Elle se mettait en flagrante contraven- tion avec le genie de l'humanite.

Au nom des principes superieurs qui cons- tituent la vie universelle, nous avons le droit de la declarer coupable d'hete- rodoxie.

» Plus tard, il part en guerre contre Vheresie de l'enseignement, affirme que « la poesie n'a pas d'autre but qu'elle-meme » - ce qui est tres parnassien ou encore que « le principe de la poesie est, strictement et simplement, l'aspiration humaine vers une Beau* superieure ».

Le vrai poste considere la Terre et ses spectacles comme un apercu, une correspon- dance du Ciel ».

Pratiquement il se tient entre ceux qui assignent a la poesie des fins utilitaires et ceux qui se font de la beaute une idee toute formelle. Neanmoins quand Sainte-Beuve lui accuse reception des Fleurs du Mat, ses premiers mots sont : « Vous etes bien un poste de recole de fart.

». Autres ressemblances avec le Parnasse : haine de la confidence amoureuse, des elegiaques, horreur de la societe contemporaine, du progres, de in demo- cratic, et surtout indifference a regard de la morale : « Dans les regions etherees de la Poesie, le Mal n'est pas, non plus que le Bien.

» Pareille theorie pent mener loin; elle explique les outrances de Baudelaire, poussees jusqu'a l'inconscience totale.

II a enfin enseigne, sans qu'ils l'avouent toujours, Leconte de Lisle, it Verlaine, it d'autres encore, maints secrets d'harmonie. Son vers est tries musical.

Contrairement it Gautier, il adore la musique.

« La pasie touche it la musique par une prosodie dont les racines plongent plus avant dans l'ame humaine que ne l'indique aucune theorie classique...

» Sa phrase patique est d'une remarquable souplesse et rarement genee par le rythme.

Sa rime est riche, it l'ordinaire; elle s'accompagne parfois d'allite- rations, d'assonances habiles.

Sa strophe est variee: it excelle dans la combi- naison des metres, des rimes; repete certains mots, certains refrains. perfection formelle, qui manquait à un Lamartine, à un Musset.

Il lui dédie ses Fleurs : « Au poète impeccable, au parfait magicien ès-lettres françaises, à mon très cher et très vénéré maître et ami, Théophile Gautier, avec les sentiments de la plus profonde amitié, je dédie ces fleurs maladives.

» Il termine ainsi une conférence à Bruxelles : « Je salue en Théophile Gautier, mon maître, le grand poète du siècle.

» Il a aimé aussi Banville, dès 1843; il voit en lui un parfait classique.

Il prétend — à tort — que son art est grec. L'année précédente, il a fait la connaissance, chez son ancien condisciple, Louis Ménard, helléniste et païen à tous crins, du futur chef du Parnasse, Leconte de Lisle.

Mais il veut le mystifier, et la brouille dure des années; ils se réconcilient et s'admirent réciproquement, à telle enseigne que Baudelaire figure dans le Parnasse de 1866,. avec seize pièces, dont le plus beau de ses sonnets : Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille...

L'unanimité ne règne pas dans le clan parnassien.

Le chef admire; mais avec de sérieuses restrictions.

Il admire le virtuose : le choix et l'agencement des mots, le mouvement général et le style.

Dans ses papers intimes, il note : « Très intelligent et original, mais d'une imagination restreinte, manquant de souffle.

D'un art trop souvent maladroit. » Anatole France est charmé par la perfection classique du vers baudelairien; Bourget, psychologue, prise surtout « ce bréviaire de psychologie morbide », que sont les Fleurs.

Catulle Mendès dépeint son attitude « vaguement effrayée, hautaine, mais avec grâce » et il le baptise Mgr Brummel.

Villiers de l'Isle-Adam vante la musica­ lité de ses vers.

Heredia le tient pour « un beau prosateur, non pour un vrai poète ».

Si peu de mains parnassiennes se tendent vers lui, il ne paraît pas très emballé pour la nouvelle école : « Excepté Flaubert, Banville, Gautier, Leconte de Lisle, toute la racaille moderne me fait horreur.

» Il est estimé pour son talent; son caractère l'empêche d'être aimé.

Ses volte-face lui nuisent dans l'opinion des jeunes.

En 1852 il écrit : « La puérile utopie de Vart pour Vart, en excluant la morale, et souvent même la passion, était nécessairement stérile. Elle se mettait en flagrante contraven­ tion avec le génie de l'humanité. Au nom des principes supérieurs qui cons­ tituent la vie universelle, nous avons le droit de la déclarer coupable d'hété­ rodoxie.

» Plus tard, il part en guerre contre Vhérésie de renseignement, affirme que « la poésie n'a pas d'autre but qu'elle-même » — ce qui est très parnassien —, ou encore que « le principe de la poésie est, strictement et simplement, l'aspiration humaine vers une Beauté supérieure ».

Le vrai poète « considère la Terre et ses spectacles comme un aperçu, une correspon­ dance du Ciel ».

Pratiquement il se tient entre ceux qui assignent à la poésie des fins utilitaires et ceux qui se font de la beauté une idée toute formelle.

Néanmoins quand Sainte-Beuve lui accuse réception des Fleurs du Mal, ses premiers mots sont : « Vous êtes bien un poète de Vécole de Vart.

».

Autres ressemblances avec le Parnasse : haine de la confidence amoureuse, des élégiaques, horreur de la société contemporaine, du progrès, de la démo­ cratie, et surtout indifférence à Végard de la morale : « Dans les régions éthérées de la Poésie, le Mal n'est pas, non plus que le Bien.

» Pareille théorie peut mener loin; elle explique les outrances de Baudelaire, poussées jusqu'à l'inconscience totale.

Il a enfin enseigné, sans qu'ils l'avouent toujours, à Leconte de Lisle, à Verlaine, a d'autres encore, maints secrets d'harmonie.

Son vers est très musical.

Contrairement à Gautier, il adore la musique. « La poésie touche à la musique par une prosodie dont les racines plongent plus avant dans l'âme humaine que ne l'indique aucune théorie classique...

» Sa phrase poétique est d'une remarquable souplesse et rarement gênée par le rythme.

Sa rime est riche, à l'ordinaire; elle s'accompagne parfois d'allité­ rations, d'assonances habiles.

Sa strophe est variée: il excelle dans la combi­ naison des mètres, des rimes; il répète certains mots, certains refrains.. »

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